L’édifice municipal de Kingston illuminé en vert et blanc le 25 septembre
KINGSTON – C’est une grande première pour les francophones de Kingston. L’édifice municipal s’illuminera aux couleurs verte et blanche pour la Journée des Franco-Ontariens, le 25 septembre.
Les deux dernières années, cette illumination n’avait pas pu se dérouler… faute de chance. Ce fut d’abord une demande à la municipalité trop tardive en 2017, puis une erreur technique de dernière minute de la Ville, l’année dernière, qui n’avaient pas permis cette réalisation. Mais tout semble prêt pour la 10e édition de la Journée des Franco-Ontariens, dans quelques jours.
« C’est une avancée », analyse la directrice générale de l’ACFO Mille-Îles (ACFOMI), Michèle Dubois. « L’hôtel de ville de Kingston est historique, car c’est le premier parlement canadien. C’est un édifice très beau, symbolique et historique, qui nous ramène à la Confédération. »
Et de poursuivre : « Ce n’est pas nécessairement quelque chose qu’on souhaitait depuis longtemps, mais quand la Ville a annoncé cette opportunité d’illumination, après les rénovations de l’édifice, il y a deux ans, tout de suite nous avons soumis notre demande. »
Kingston possède plus de 4 000 résidents possédant le français comme première langue officielle parlée d’après le dernier recensement de 2016, l’équivalent de 3,8 % de sa population. Des données qui placent l’ancienne capitale du Canada comme une communauté francophone de taille moyenne en Ontario.
Services municipaux : du mieux et des lacunes
« Je trouve ça excitant que la Ville prenne le temps d’honorer la communauté francophone de Kingston », fait valoir le résident francophone Éric Galarneau, joint par ONFR+.
Mais pour cet agent d’animation culturelle scolaire, pas question non plus de pavoiser.
« Dans certains dossiers, on sent que ça avance bien, mais dans certains autres aspects, on voit que la communauté n’est pas si importante pour la municipalité. Je pense au tourisme, où il y a peu de publicité qui est faite en français de la part de la Ville, malgré beaucoup de touristes francophones de l’Ontario ou même de l’Europe. En santé, les services restent limités bien que le territoire municipal est désigné en vertu de la Loi sur les services en français. »
Un avis un peu plus nuancé de la part de Sarah Lasko, une résidente anglophone, mais qui enseigne le français.
« Illuminer la municipalité en vert et blanc est une très bonne idée. C’est difficile de trouver des services 100 % en français à Kingston, mais il y a des commencements, pour le tourisme et la culture. De plus en plus d’entreprises ont des pancartes en français, et certains employés portent un macaron Je parle français. »
De manière générale, les francophones de Kingston ont les yeux tournés vers 2021. C’est à ce moment-là, si tout va bien, que devraient s’ouvrir les portes du carrefour scolaire.
Ce bâtiment, réclamé depuis plusieurs années, doit réunir sous le même toit l’École secondaire catholique Marie-Rivier et l’École secondaire publique des Mille-Îles. Le Centre culturel Frontenac, ainsi qu’une garderie et un centre ON y va pour les enfants de moins de six ans, seront aussi présents.
« Le défi est toujours de rappeler à nos compatriotes qu’on existe », indique Michèle Dubois. « À Kingston, il y a beaucoup de communautés, comme la communauté asiatique ou portugaise, dont les membres sont plus nombreux que les francophones. »
Les cérémonies du 25 septembre
Outre l’illumination de l’édifice municipal prévue à 19h30, d’autres activités sont aussi au programme de la Journée des Franco-Ontariens à Kingston.
Un drapeau humain constitué d’une cinquantaine d’élèves francophones sera formé vers 10h, au parc de la Confédération, et filmé par un drone.
Un peu auparavant, le drapeau franco-ontarien sera hissé au même endroit. Une cérémonie organisée par l’ACFOMI en partenariat avec la Ville de Kingston.