Les artistes à la rescousse de l’économie ottavienne

Rachel Beausoleil en spectacle à Sons de la ville. Gracieuseté
Rachel Beausoleil en spectacle à Sons de la ville. Gracieuseté

OTTAWA – Entre pandémie et blocus du centre-ville, les temps ont été difficiles pour les commerces de la capitale nationale. Afin de donner un coup de pouce à l’économie locale, la Coalition de l’industrie de la musique d’Ottawa (CIMO) organise Sons de la Ville qui comprend plus de 40 spectacles gratuits en plein air jusqu’au 31 août.

Lancé en 2021, Sons de la ville a initialement été conçu pour permettre aux artistes de se produire en concert à l’extérieur alors que les salles étaient fermées. Cette année, la Ville d’Ottawa a décidé d’investir 70 000 $ dans l’événement.

« On a eu beaucoup plus de fonds surtout à cause des manifestations du convoi de la liberté cet hiver. La ville veut revigorer les communautés d’Ottawa », explique le coordonnateur de programme à la CIMO, Karim Rostom, en entrevue avec ONFR+.

Cet investissement n’est visiblement pas tombé entre de mauvaises mains. Alors qu’une vingtaine de spectacles avaient été organisés en 2021, c’est aujourd’hui le double avec plus de 80 artistes impliqués.

« Il y a beaucoup d’artistes qui n’ont pas pu faire de concerts durant les trois dernières années », rappelle M. Rostom. « C’est une occasion pour jouer de nouveau. »

Ces initiatives font de nombreux heureux dans la communauté artistique de la capitale nationale. Le dévouement de la nouvelle directrice générale Mélanie Brûlée en faveur de l’inclusion et de la santé mentale est très bien reçu.

Jessy Lindsay. Crédit image : Le réveil

« L’industrie de la musique grossit à Ottawa, il y a plus d’opportunités et la francophonie rayonne de plus en plus grâce au travail de la CIMO », félicite la chanteuse Jessy Lindsay.

Sons de la Ville traduit bien cette volonté de la CIMO de faire une bonne place à la culture francophone dans la scène locale. Mimi O’Bonsawin, Rachel Beausoleil, Jessy Lindsay, Jessie Simmons, Sophie d’Orléans, Sofia Duhaime et d’autres figures de la musique franco-ontarienne participent à l’événement.

Relation symbiotique

Dans cette volonté de faire revenir les citoyens dans les commerces du centre-ville par l’entremise des spectacles, ce sont les milieux d’affaires et artistiques qui en sortent gagnants.

« Sans le secteur d’affaires, les artistes n’ont pas d’endroits où ils peuvent jouer. De l’autre côté, c’est important pour les zones commerciales d’avoir des artistes qui veulent venir jouer et amener leurs fans », explique Karim Rostom.

Les artistes sont bien conscients du rôle qu’ils jouent de concert avec les milieux d’affaires.

« La musique a un talent secret. Les gens deviennent instantanément heureux dès qu’il y a des musiciens! », lance Mimi O’Bonsawin. « Nous avons un rôle important de ramener du monde et il est tellement naturel que c’est beau à voir », ajoute-t-elle.

Mimi O’Bonsawin. Gracieuseté

Besoin économique, besoin psychologique aussi. Rachel Beausoleil a participé à Sons de la Ville le samedi 16 juillet au parc Manotick.

« Les gens s’approchent et ont du plaisir. Notre art leur fait du bien et ça nous fait du bien de leur faire du bien », décrit la chanteuse jazz.

En plus des artistes et des commerces, ce sont également les citoyens de la région qui gagnent avec cet événement. Gratuits et à l’extérieur, les concerts sont accessibles à tous et offrent aux Ottaviens une opportunité de découvrir la culture de leur ville.

« C’est une bonne idée de créer cette série de spectacles pour permettre aux gens de la ville de se dire »Wow! Il y a de la bonne musique à Ottawa! Ça vaut la peine d’aller à d’autres spectacles pendant l’année » », conclut Jessy Lindsay.

Sons de la ville. Crédit image : Coalition de l’industrie de la musique d’Ottawa