Les cinq dossiers à surveiller en 2018 pour les Franco-Ontariens
Les 622 340 Franco-Ontariens ne seront pas en reste au cours de l’année. Outre les élections provinciales du mois de juin, d’autres sujets seront sous le radar des observateurs.
SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz
Développements attendus pour l’Université de l’Ontario français
On sait que l’Université de l’Ontario français a fixé son ouverture en 2020. Reste à savoir maintenant où elle sera localisée et à quoi ressemblera-t-elle. Un travail sur lequel devra plancher le comité de mise en œuvre présidé par Dyane Adam. Le groupe de l’ancienne commissaire aux langues officielles pourrait rendre son rapport assez vite.
La tâche sera tout de même plus ardue que prévu pour Mme Adam. L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) et la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) aimeraient voir le futur établissement intégrer d’autres programmes du postsecondaire en français déjà existants. Un sujet de bisbille possible entre les groupes militants et les futurs membres du comité.
Une possible refonte de la Loi sur les services en français
Le 18 novembre 2016, date du trentième anniversaire de la Loi sur les services en français (LSF), la ministre des Affaires francophones, Marie-France Lalonde, s’était montrée claire : le gouvernement s’engageait à la refonte du texte le plus emblématique pour les Franco-Ontariens. Plus d’un an plus tard, il n’y a toujours aucun signal dans le sens d’une refonte. Les piqûres de rappel à l’intention du gouvernement devraient se multiplier dans les prochains mois. Le commissaire aux services en français, François Boileau, a déjà commencé à interpeller l’équipe libérale sur le sujet, mais en entrevue de fin d’année avec #ONfr, la première ministre Kathleen Wynne, n’a pas montré beaucoup d’ouverture.
Dans les coulisses, l’AFO et l’Association des juristes d’expression française de l’Ontario (AJEFO) ont pourtant travaillé pour un renouveau de la loi. Parmi les points saillants : un Ontario au complet désigné sous la LSF, prévoir plus de services en français, ou encore plus de tierces parties également désignées. En dix ans, seule la région de Markham a connu une désignation (2015).
Immigration francophone
Le refrain est le même depuis des années : les déclarations de bonnes intentions se succèdent, mais les chiffres de l’immigration francophone restent très bas. Le nombre de ces nouveaux arrivants en Ontario est toujours bloqué à 2 %. Bien loin in fine de la cible de 5 % établie en 2012. Le deuxième sommet pancanadien sur l’immigration francophone, au printemps à Toronto, sera l’occasion de rappeler cette urgence. Si la province veut donner un coup d’accélérateur à l’immigration francophone, elle devra véritablement obtenir plus de latitude du gouvernement fédéral sur le choix de ses immigrants.
On devrait également en savoir plus à ce moment-là sur les détails de l’entente Canada-Ontario, signée récemment. Il n’est pas impossible que le gouvernement dévoile un « Destination Ontario francophone » sur le modèle de l’Acadie.
De nouveaux bénéfices de la part de l’OIF?
2018 marque la deuxième année entière de l’Ontario dans l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Des retombées de cette membriété sont attendues. Le tout dans la lignée de 2017 qui avait vu la signature d’une entente de coopération entre l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD) et le Réseau de développement économique et de l’employabilité de l’Ontario (RDÉE-Ontario).
Au cours des prochains mois, l’Ontario devra définir s’il souhaite devenir membre de plein droit au sein de l’OIF. Un statut qui n’est pas exempt d’une cotisation financière. Il faudra observer aussi les préparatifs du XVIIème sommet de la Francophonie à Erevan, en Arménie, cet automne. La secrétaire générale de l’institution, Michaëlle Jean, pourrait logiquement se représenter pour un second mandat de quatre ans.
De possibles nouveaux visages politiques francophones
Les élections provinciales de juin prochain pourraient changer la composition de l’Assemblée législative de l’Ontario. D’autant qu’en cas de victoire des progressistes-conservateurs, les Franco-Ontariens devront composer avec une ou un nouveau ministre des Affaires francophones.
Le chef du parti, Patrick Brown, pourrait alors se tourner vers les candidats francophones ou francophiles Gila Martow (Thornhill), Amanda Simard (Glengarry-Prescott-Russell), Cameron Montgomery (Ottawa-Orléans) ou Caroline Mulroney (York-Simcoe).
Si les libéraux conservent les clés de Queen’s Park, il faudra tout de même surveiller la possible arrivée de francophones dans le nouveau gouvernement, où Marie-France Lalonde parait souvent bien seule. Du côté des néo-démocrates, tout indique que Gilles Bisson (Timmins Baie-James) et France Gélinas (Nickel Belt) seront candidats à leur propre succession.