Les Franco-Albertains encouragés par les propos de Notley

La première ministre de l'Alberta, Rachel Notley, entourée notamment de représentants de l'ACFA, mercredi 30 mars. Twitter

EDMONTON – Bientôt un an après son élection à la tête de l’Alberta, Rachel Notley a réussi à séduire une partie des Franco-Albertains. Reste maintenant à les convaincre.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Difficile de parler de lune de miel, mais la rencontre entre les représentants de l’Assemblée canadienne-française de l’Alberta (ACFA) et la première ministre néo-démocrate, mercredi 30 mars, a permis de raviver quelques espoirs éteints depuis belle lurette.

« On avait pas du tout le même écho avec les précédents gouvernements », indique à #ONfr, le président de l’ACFA, Jean Johnson. « Le pire était sans doute avec Alison Redford (première ministre de 2011 à 2014). »

Mais l’organisme porte-parole des quelque 100 000 Franco-Albertains le reconnait : « Il y a une semaine, j’aurais peut-être eu une réponse plus pessimiste sur Mme Notley, du fait qu’on ne l’avait pas encore rencontrée, mais la réunion nous a rassurée sur bien des points. »

Si Mme Notley est tant attendue du côté des francophones d’Edmonton ou Calgary, c’est qu’elle a réussi en mai 2015 à mettre fin à 43 ans de règne ininterrompu des progressistes-conservateurs, réputés moins ouverts au fait francophone.

Selon l’ACFA, la première ministre aurait même donné un avis favorable à une politique sur les services français, repoussant malgré tout la possibilité d’une loi immédiatement pour des « raisons économiques ».

Si l’on fait exception du Nouveau-Brunswick, seules l’Ontario depuis 1986 avec la Loi 8, l’Île-du-Prince-Édouard (1999) et Nouvelle-Écosse (2004), possèdent une loi sur les services en français.

Le Manitoba (1989), la Saskatchewan (2003) et Terre-Neuve-et-Labrador (2015) bénéficient de politiques, tandis que la Colombie-Britannique et l’Alberta font figure de parents pauvres. Ce constat est même dur pour la province de l’or noire qui possède en valeur absolue le plus grand nombre de francophones derrière le Québec, l’Ontario et le Nouveau-Brunswick.

« Mme Notley s’est déclarée gênée de constater que l’Alberta n’avait posé encore aucun geste », rapporte M. Johnson. « Nous aimerions travailler avec le gouvernement provincial sur les services en français comme nous travaillons déjà avec le gouvernement fédéral. »

Mais à quoi pourrait ressembler une politique sur les services en français? Connu pour son langage coloré, M. Johnson fait montre de prudence : « On va voir. L’importance en ce moment, c’est que l’ACFA s’assure de parler d’une seule et même voix avec le gouvernement. »

Si l’on en croit le responsable de l’ACFA, la mission ne sera pas si simple. « On a beaucoup d’organismes francophones en Alberta, et parfois des demandes farfelues qui arrivent au gouvernement. Si on veut obtenir une politique, il va falloir faire preuve de sérieux. »