Les libéraux conservent leurs sièges dans Ottawa-Vanier et Orléans
OTTAWA – Les élections partielles provinciales dans Ottawa-Vanier et Orléans, ce jeudi, ont couronné le statu quo. Le Parti libéral de l’Ontario (PLO) y conserve ses deux sièges, avec l’élection de Lucille Collard et de Stephen Blais.
Dans Ottawa-Vanier, le résultat des élections partielles ne faisait guère de doute. Et c’est donc sans grande surprise que la Franco-Ontarienne, Lucille Collard, a succédé à Nathalie Des Rosiers. Elle devance la candidate néo-démocrate, Myriam Djilane, avec 52,22 % des votes contre 25,25 % pour sa première poursuivante, selon les résultats non officiels d’Élections Ontario.
Depuis sa création en 1999, Ottawa-Vanier a toujours été une circonscription libérale. Il faut remonter à son ancienne appellation, Ottawa-Est, pour trouver trace d’une victoire progressiste-conservatrice avec Jules Morin, député de 1955 à 1963, puis de 1967 à 1971.
Pour l’ancienne présidente du Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO) et avocate tout juste retraitée de la fonction publique fédérale, cette victoire a une saveur particulière puisqu’en 2016, elle n’était pas parvenue à gagner l’investiture libérale.
« Ce n’est pas vraiment une revanche, c’est un cheminement. Je suis où je dois être maintenant et je suis encore mieux équipée aujourd’hui. Je vais miser sur mes qualités, mon expérience d’avocate, de conseillère scolaire et de personne communautaire pour amener des faits et rendre le gouvernement responsable et dénoncer l’impact de ses coupures sur notre communauté. »
Blais succède à Lalonde
Mme Collard fera ses débuts comme députée provinciale à Queen’s Park avec un autre élu libéral. Dans la deuxième élection partielle de la soirée, à Orléans, le conseiller municipal de la Ville d’Ottawa, Stephen Blais, a lui aussi réussi son pari.
La circonscription d’Orléans semblait pourtant plus disputée qu’Ottawa-Vanier, bien que libérale depuis 2003. À sa création en 1999, elle avait fait le choix du Parti progressiste-conservateur avec Brian Coburn, ancien ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales, puis ministre du Tourisme et des Loisirs, sous le gouvernement de Mike Harris.
Mais finalement, c’est bel et bien M. Blais qui l’a emporté devant Natalie Montgomery avec 55,01 % des votes contre 22,87 % pour la candidate progressiste-conservatrice. Il succède à l’ancienne ministre des Affaires francophones de l’Ontario Marie-France Lalonde, présente à la soirée.
« Je savais que M. Blais était la bonne personne pour représenter la circonscription d’Orléans. Il a travaillé très fort et ce soir, c’est une victoire pour le Parti libéral de l’Ontario et un message très fort à M. Ford : on s’en vient, ce n’est que le début! », a commenté la députée fédérale d’Orléans.
« We are back » a lancé M. Blais, quelques minutes après sa victoire, le tout aux côtés des députés libéraux Mitizie Hunter, Amanda Simard et du chef intérimaire du parti, John Fraser.
Lors de sa première mêlée de presse, le nouvel élu a laissé entendre qu’il continuerait à appuyer les services en français.
« J’ai toujours soutenu, par exemple, le Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO) et je continuerai à soutenir l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, l’ACFO, et les conseils scolaires. »
Interrogé par ONFR+ sur sa capacité à être un allié des Franco-Ontariens, lui l’anglophone qui a considérablement amélioré son français depuis sa première élection en 2010 mais qui n’avait pas soutenu de vive voix le bilinguisme à la table du conseil municipal d’Ottawa, M. Blais s’est défendu : « Je n’ai jamais pu être contre le bilinguisme officiel, car il n’y a jamais eu de vote. »
Pas de gain pour le gouvernement Ford
Pour le gouvernement de Doug Ford, ces élections partielles représentent malgré tout une alerte. Même si Ottawa-Vanier semblait inaccessible, le parti espérait un gain dans Orléans.
« On a travaillé très fort et les résultats sont encore meilleurs que ceux que nous obtenons habituellement ici », s’est félicité le chef intérimaire libéral, en entrevue avec ONFR+. « Le premier message que ça envoie à M. Ford, c’est que ses priorités ne sont pas celles des familles ontariennes. Ils ne veulent pas plus d’élèves dans les classes, moins d’aide pour les plus vulnérables, ne pas avoir de plan pour lutter contre les changements climatiques… Ils ne veulent pas de nouvelles plaques d’immatriculation ni de bières à un dollar… »
Avec ces résultats, les libéraux comptent désormais huit sièges à l’Assemblée législative de l’Ontario et regonflent un peu le moral de leurs troupes à moins de deux semaines de l’élection de leur nouveau chef, le 7 mars, à Mississauga. Cela ne leur permettra pas, toutefois, de redevenir un parti reconnu officiellement en chambre puisqu’il faut 12 sièges pour obtenir ce statut.
« On revient de loin, mais c’est magnifique de voir ce que tu peux faire grâce aux gens. C’est ce que nous avons appris! En 2018, les électeurs nous ont envoyé un message. On l’a accepté avec humilité et on s’est engagé à travailler plus fort pour regagner leur confiance. C’est ce que nous avons fait ici. (…) Cela nous donne un momentum et ça nous fait du bien. Mais on doit continuer le travail en regardant en avant! », lance M. Fraser.
Article écrit en collaboration avec Sébastien Pierroz
Cet article a été mis à jour le jeudi 27 février, à 23h44.