Les parents favorables à la vaccination des enfants de 5 à 11 ans
La vaccination des enfants de 5 à 11 ans a débuté mardi dernier en Ontario. 87 000 parents ont pris des rendez-vous pour leurs enfants via le portail créé par le gouvernement, lors de sa première journée de mise en route. Alors qu’aujourd’hui débute la vaccination de masse pour cette tranche d’âge, Paul Baril, président du conseil d’administration de Parents Partenaires en éducation (PPE), entrevoit la vaccination comme un moyen pour les parents de retourner à une vie normale.
« D’après nos recherches et les données qui circulent, il semblerait que 69 % des parents ontariens sont ouverts à la vaccination des enfants. Par ailleurs, on note que 11 % restent indécis face à cette situation », déclare Paul Baril, président du PPE.
Selon lui, cet engouement viendrait du désir des parents de retourner le plus rapidement possible à une situation sanitaire plus stable.
Pour Sophie Antoine, mère et chargée de relations de travail, la vaccination de son fils de 10 ans s’est présentée comme une évidence.
« On est tous vaccinés à la maison. Il était donc logique pour lui de se faire vacciner une fois les doses mises à disposition. On lui a laissé le choix en raison de son âge. On lui a expliqué pourquoi on pensait que c’était une bonne idée, mais on voulait qu’il sache que la décision finale lui revenait », confie-t-elle.
Cette opinion partagée par Céline Vilboux, mère d’une fille de cinq ans et directrice de comptes. Même si elle n’a pas encore fait vacciner sa fille, elle n’a aucune inquiétude quant au processus mis en place par le système de santé.
« Mon partenaire et moi sommes tous les deux vaccinés, mais nous voulions laisser la place à d’autres enfants qui en ont plus besoin. Nous n’avons pas de famille ici, donc nous n’allons pas effectuer de déplacement durant les fêtes. Ce n’est pas forcément le cas pour d’autres familles qui voudraient faire vacciner leurs enfants », dit-elle.
Un processus qui semble plaire à tous
Annoncé dans son communiqué de presse de lundi, la province a indiqué que « les enfants âgés de 5 à 11 ans de l’Ontario pourront prendre rendez-vous pour recevoir le vaccin contre la COVID-19 par l’entremise d’une variété de moyens, y compris le système de prise de rendez-vous et l’InfoCentre provincial pour la vaccination. »
Le communiqué précise que les parents pourraient aussi se rendre dans un bureau de santé publique utilisant leur propre système de rendez-vous, ou se rendre dans une des pharmacies participantes pour obtenir le vaccin.
Pour Sophie Antoine, le processus de vaccination mis en place pour les enfants est encore facile que pour les adultes.
« Hier, j’ai pris un rendez-vous sur le portail de la province. Il disait qu’il ouvrait à 8h et j’avais réussi à obtenir une place pour début décembre. N’étant pas satisfaite de mon choix, j’ai poursuivi mes recherches pour trouver mieux. J’ai pu finalement obtenir un rendez-vous pour aujourd’hui », dit-elle.
Selon Paul Baril, les parents sont devenus des experts en matière de processus de vaccination. Suite aux différentes ressources et informations mises en place depuis le début de la pandémie, les parents savent vers qui se tourner pour obtenir un rendez-vous ou des informations.
Des inquiétudes qui persistent
Même si les parents semblent ouverts à la vaccination, de nombreuses inquiétudes persistent quant aux effets que cela pourra avoir sur les enfants à long terme.
« Je pense que j’en aurais peut-être eu [des inquiétudes] si mon enfant était plus jeune. Je comprends les parents d’enfants qui ont tout juste cinq ans. Le mien va recevoir une dose pédiatrique alors qu’il a 10 ans et demi. Il est plutôt grand et costaud pour son âge, donc j’ai moins peur qu’il fasse des réactions. Je n’aurais pas eu la même réflexion si mon enfant était plus jeune », déplore Sophie Antoine.
Elle craint aussi que les écoles finissent par obliger les élèves à se faire vacciner s’ils veulent avoir accès à leur établissement. Même si ce n’est pas le cas à date, d’autres mécanismes ont été conçus pour forcer la main des parents hésitants.
Selon Paul Baril, l’inquiétude des parents réside principalement dans l’accessibilité des enfants aux écoles et aux activités parascolaires s’ils ne sont pas vaccinés.
« La chose la plus importante pour un parent, c’est son enfant. Le fait que son enfant se fasse vacciner avec un vaccin assez nouveau, présente des questionnements sur les effets qu’ils peuvent avoir à long terme. Je pense qu’il y a un certain niveau de réticence chez les parents, même s’il n’est pas absolu », explique-t-il.
M. Baril ajoute qu’il faut respecter le choix des parents à ne pas faire vacciner leurs enfants. Il estime que les pressions subies par les parents qui refusent ce procédé ont des effets néfastes sur la santé mentale et physique des parents et des enfants.