L’Hôpital Montfort s’attaque au problème de la santé mentale
OTTAWA – L’Hôpital Montfort et la Fondation Montfort développent une nouvelle infrastructure pour mieux répondre aux besoins des patients en crise de santé mentale. C’est la Zone d’urgence de santé mentale (ZUSM), qui ouvrira ses portes à l’automne 2024. Cet espace, directement intégré aux urgences de l’Hôpital, sera consacré à l’accueil et à la gestion de ces patients.
Le PDG de l’hôpital, Dominic Giroux, a déclaré en conférence de presse qu’il y a urgence à Montfort, estimant que l’institution franco-ontarienne reçoit « proportionnellement deux fois plus de visites pour des raisons de santé mentale que les autres hôpitaux d’Ottawa et de la province ».
Derrière l’initiative de mettre en place un couloir d’urgence pour les personnes vivant avec des problèmes de santé mentale, l’Hôpital Montfort explique que, bien que le personnel hospitalier soit au fait de cette problématique, il est celui qui dessert le plus ces gens en détresse mentale.
« L’impact de cette situation unique est important pour le personnel de l’Hôpital, qui a reçu en 2022 plus de 50 000 personnes à l’urgence, dont 4 217 présentaient une condition de santé mentale », révèle le communiqué de presse à cet effet.
D’après Jocelyn Veillard, directeur du programme de santé mentale et des services thérapeutiques à Montfort : « La Zone d’urgence de santé mentale sera la porte d’entrée pour tous les patients en proie à des problèmes de toxicomanie ou toute problématique liée à la santé mentale. »
« L’idée derrière cette zone d’urgence, c’est d’arriver avec un environnement plus adéquat pour servir ces patients qui ont besoin d’être vus et évalués par des professionnels de la santé. La zone d’urgence va amener beaucoup de choses positives pour les patients, mais aussi pour le personnel », croit-il.
Offrir un espace sécuritaire pour les patients et le personnel
Le directeur du programme estime que cette nouvelle zone sera adaptée aux besoins des patients, notamment afin d’offrir un espace où tant les patients que le personnel se sentiront en sécurité, en favorisant « une réponse efficace et humaine ».
D’autres aspects positifs dans cette démarche sont anticipés, tels qu’une réduction des délais de prise en charge.
« Actuellement, un patient qui se présente à l’urgence va être vu au triage et l’évaluation va être faite par l’infirmier du triage, explique M. Veillard. Par la suite, le patient va attendre pour sa consultation, ce peut être 30 minutes ou 45 minutes, mais il va attendre pour être vu par un professionnel qualifié en santé mentale. »
Maintenant, avec la zone d’urgence, une équipe multidisciplinaire sera déjà sur place et pourra commencer « un cycle de traitement ».
Pour l’Hôpital, ce sera une solution qui permettra de mieux appuyer les hôpitaux de la région et de mieux desservir la communauté.
Un espace outillé pour répondre efficacement
La ZUSM fait partie intégrante des urgences de l’Hôpital Montfort.
« On ne va pas agrandir le service des urgences, mais faire un réaménagement de l’espace existant, qui deviendra la zone de santé mentale. »
L’environnement de ce nouvel espace sera équipé des outils et des meilleures techniques de soins visant à soulager les patients.
« D’abord, nous voulions recréer un environnement qui ressemble beaucoup plus au quotidien de la personne plutôt qu’au décor d’un milieu hospitalier, raconte Jocelyn Veillard. »
Dans cette optique, la rénovation comprend l’intégration de salles sensorielles, de douches, mais aussi de la musique, des fenêtres et des outils de réconfort, ainsi qu’une salle d’attente dédiée à la zone.
D’après le directeur du service, ces outils diminueront le stress. « C’est un mélange entre ce qui se fait maintenant et ce qui est recommandé, mais aussi issu des meilleures pratiques. »
« On a une approche qui est vraiment basée sur le rétablissement. Par le passé, on a essayé de travailler sur les déficits, de traiter les symptômes, mais notre approche à l’Hôpital Montfort, c’est de mettre l’emphase sur les forces du patient. C’est une condition que la personne vit et qui a un sens particulier pour cette personne. »
Jocelyn Veillard souhaite aussi travailler avec les partenaires communautaires pour aider les patients à se rétablir.