Liane Roy élue présidente de la FCFA
OTTAWA – Liane Roy a été élue présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA). Mme Roy occupe en ce moment le poste de directrice de la réussite étudiante par intérim au Collège de l’Île à l’Île-du-Prince-Édouard. Elle entreprend donc un mandat de deux ans à la tête de cette organisation de défense des droits des francophones. L’élection s’est tenue dans le cadre de la 46e assemblée générale annuelle de la FCFA.
Mme Roy est la sixième femme à occuper le fauteuil de la présidence depuis la fondation de la FCFA et la première Acadienne depuis 2007. Liane Roy est en terrain connu puisqu’elle a dirigé la Société nationale de l’Acadie (SNA) ainsi que la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB). Elle fut aussi, dans le passé, présidente-directrice générale du Collège communautaire du Nouveau-Brunswick.
Elle a défait le président sortant, Jean Johnson, ainsi que la présidente de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique, Padminee Chundunsing.
« Merci beaucoup à tous les membres, merci à Jean, merci à Padminee aussi. Je trouve que ça démontre qu’il y a une gouvernance assez saine à la FCFA quand plusieurs personnes s’y intéressent. Je sais que c’est un samedi après-midi (dans l’Est du pays au moment du vote), les gens ont passé beaucoup de temps à leur écran, mais je voudrais quand même les remercier du fond du cœur et je vais attaquer les dossiers dès que je peux rejoindre Alain (Dupuis, directeur général de la FCFA) et l’ensemble des gens autour de la table aussi pour vous remercier de vive voix et voir ce que l’on peut faire le plus rapidement possible », a déclaré Mme Roy tout juste après le dévoilement du résultat de cette élection.
La nouvelle présidente attribue sa victoire à son « engagement envers les différentes communautés qui forment la FCFA », mais aussi à sa connaissance des grands dossiers de l’heure pour la francophonie canadienne.
À l’approche d’États généraux sur l’enseignement postsecondaire en milieu minoritaire, elle prévoit mettre à contribution sa vaste expérience du domaine.
« J’ai quand même une assez grande connaissance du domaine du postsecondaire, de l’accès, que ce soit au niveau des études universitaires, collégiales, ou même l’alphabétisation », souligne la nouvelle présidente de la FCFA.
Dans le dossier des langues officielles, Mme Roy croit qu’il va peut-être falloir ajuster le tir car si un projet de loi a été déposé, rien encore ne garantit qu’il sera adopté dans sa forme actuelle.
« Il faut peut-être maintenant peaufiner notre stratégie pour être capable de vraiment s’assurer qu’on peut mener ce dossier-là à terme », estime Liane Roy, à la lumière de la conjoncture politique sur la scène fédérale, alors que des élections semblent imminentes.
Jean Johnson très déçu
De son côté, M. Johnson sollicitait un troisième mandat consécutif afin, disait-il, de pouvoir terminer le travail de transformation de la FCFA qu’il avait entrepris depuis qu’il occupait ce poste.
« Ça a été réellement un plaisir de travailler avec vous. Je ne vous cache pas ma déception, ma très, très grande déception, parce qu’on a pris une fédération, on l’a remise sur ses pieds. On a fait de cette fédération une entité d’action politique. Et Liane, je vais te lancer le défi de continuer le travail en ce sens, d’être rassembleuse. Donc félicitations à toi encore pour ton élection », ont été ses premiers mots après l’annonce de l’élection de Mme Roy.
« Je ferai le deuil, mais aussi je ferai une évaluation parce qu’il y a des éléments que je n’arrive pas à comprendre », a-t-il ajouté.
Quant à Mme Chundunsing, elle espérait pouvoir œuvrer sur la scène nationale afin de poursuivre son implication communautaire dans l’ensemble du pays.
« Ce n’est pas le résultat escompté mais nos membres ont tranché. Je souhaite bonne chance à Mme Roy! », a commenté Mme Chundunsing dans un courriel à ONFR+. « Cependant, je compte terminer mon mandat à la présidence de la FFCB jusqu’à novembre prochain. Si les rumeurs d’élections fédérales se concrétisent, l’automne sera bien occupé : je compte monter aux créneaux pour que l’on n’oublie pas le projet de loi C-32. Après novembre prochain, je compte prendre une pause », écrit-elle.
« Cela fait 16 ans que je me suis dévouée à différentes causes. Je vais me consacrer à ma famille, prendre des vacances et après cela je réévaluerai mes options. Mais je continuerai à m’impliquer pour la francophonie. Reste juste à décider comment », conclut Mme Chundunsing.
Trois candidatures de qualité
Le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Carol Jolin, estime que la FCFA avait devant elle de très bonnes candidatures.
« C’était trois candidatures de qualité. Ceci étant dit, Mme Roy a une longue expérience au niveau communautaire, beaucoup d’implication au sein de conseils d’administration », fait remarquer M. Jolin. Selon lui, elle connait bien l’environnement des organismes communautaires « qui fonctionnent du bas vers le haut ».
M. Jolin croit également que les connaissances de Mme Roy dans le domaine de l’enseignement seront utiles. « L’éducation, c’est la pierre angulaire de nos communautés. Le fait qu’elle a une expérience à ce niveau-là (alors) qu’on travaille avec les deux paliers de gouvernement pour contrer la pénurie des enseignants », est un atout selon lui.
Par ailleurs, le président de la SANB, Alexandre Cédric Doucet, accueille favorablement l’élection de Liane Roy.
« Nous sommes convaincus qu’elle apportera un vent de fraîcheur et d’inclusivité qui représente la francophonie canadienne. Par le fait même, nous remercions Jean Johnson pour ses précieux services ainsi que son grand leadership durant ses quatre années à la barre de l’organisme », a commenté M. Doucet par courriel.
Denis Simard élu par acclamation
Enfin, lors de cette assemblée, le président de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), Denis Simard, a de son côté été élu par acclamation à titre de représentant des organismes porte-parole. « Mon seul devoir dans ce rôle va être que je sois à l’écoute des élus de mer en mer en mer. Ensemble, avec ce collectif de leaders francophones, nous aurons le devoir d’imaginer les prochains jours de notre fédération et la place du fait français au Canada », a-t-il déclaré à ONFR+.
Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le samedi 26 juin à 16h.