Logement : Poilievre présente son plan alors qu’Ottawa retirera la TPS
Le gouvernement libéral va retirer la TPS pour la construction de nouveaux immeubles locatifs au pays alors que le chef conservateur Pierre Poilievre a présenté son plan en logements comportant une série de mesures pour couper la bureaucratie.
Justin Trudeau en a fait l’annonce aujourd’hui à la suite de la retraite du caucus libéral et cette mesure prendra effet instantanément. Cela veut donc dire que les promoteurs n’auront plus à payer cette taxe sur la main-d’œuvre et les matériaux pour permettre la construction d’édifices locatifs.
Il s’agissait d’une promesse des libéraux en 2015, abandonnée en 2017, qui était réclamée par ses alliés néo-démocrates, avec qui ils ont conclu un pacte jusqu’en 2026. Pierre Poilievre, dont le plan présenté jeudi présentait une initiative similaire, a accusé son adversaire de l’imiter.
« Aujourd’hui, parce qu’il a entendu parler que j’allais annoncer ça, il fait volte-face encore. Moi, je vais le faire », a-t-il affirmé.
Le gouvernement ontarien n’a pas perdu de temps à réagir à cette nouvelle, la province affirmant qu’elle ferait de même concernant sa propre portion de la TVH (taxe de vente harmonisée). À l’heure actuelle, la taxe de vente harmonisée est de 13 % en Ontario, mais la province remet 8 % à la vente de différents articles.
« Nous saluons la décision du gouvernement fédéral d’écouter l’appel de longue date de l’Ontario en faveur de la suppression de la TPS sur les logements locatifs construits à cet effet », ont conjointement déclaré les ministres Peter Bethlenfalvy (Finances) et Paul Calandra (Logement).
Les géants de l’alimentation attendus à Ottawa
Les gouvernement Trudeau a aussi annoncé deux autres nouvelles mesures économiques jeudi :
- Menacer de taxer les épiceries qui réalisent des bénéfices records si elles ne présentent pas un plan d’ici l’Action de grâce pour baisser les prix.
- Report d’un an du remboursement des prêts pour les petites entreprises et organismes à but non lucratif dans le cadre du programme du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC).
Le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie François-Philippe Champagne doit rencontrer les cinq grands joueurs canadiens dans le domaine de l’alimentation dès la semaine prochaine à Ottawa : Loblaw, Sobeys, Metro, Costco et Walmart. Le ministre n’a pas hésité à comparer le tout à la France qui a imposé aux grands détaillants à effectuer un gel des prix sur plusieurs milliers de produits.
« De savoir comment ça va se traduire au Canada, il faut faire attention. On est ouvert à toute sorte de solutions, mais on s’attend tout d’abord à s’assoir avec les experts et les responsables (des épiceries) pour développer un plan. Si ce plan est inadéquat, on va prendre des mesures de plus, mais on n’est pas rendu là encore », a commenté Justin Trudeau.
La carotte et le bâton pour Poilievre
À Vancouver, le chef conservateur a présenté son plan pour la construction de logements visant en particulier la réduction de la bureaucratie. Avec sa Loi « Bâtir des logements, pas de la bureaucratie », Pierre Poilievre exigera que les municipalités augmentent de 15 % la construction de logements chaque année. Il offrira « une prime à la construction » aux villes qui respecteront ce 15 % chaque année, mais celles qui ne le feront pas verront leur financement diminuer de manière équivalente au pourcentage de leur retard.
« Ça coûte cher les obstacles des trois niveaux de gouvernement. Au municipal, c’est souvent les permis, au provincial, c’est les autres obstacles et au fédéral, c’est l’agence de logement (la SCHL) qui prend beaucoup de temps pour approuver le financement pour des entreprises de construction. Il faut enlever la bureaucratie à tous les niveaux », presse M. Poilievre en conférence de presse.
Les nouveaux projets de transport en commun et d’infrastructures dans les villes devront comporter des logements à haute densité à proximité des stations sans quoi il n’y aura pas de financement, s’engage le favori dans les sondages à l’heure actuelle. Il veut aussi permettre aux personnes de porter plainte « contre le syndrome du pas dans ma cour ». Ces citoyens, qui bloquent la construction de projets, pourraient coûter cher aux villes alors que les conservateurs promettent de retenir des sommes en infrastructures et en transports en commun jusqu’à ce que les villes autorisent la construction de logements.
D’autres mesures du plan conservateur :
- Offrir une « super prime » aux municipalités qui dépassent largement leurs objectifs en matière de logement.
- Vendre 15 % des 37 000 bâtiments fédéraux pour les transformer en logements abordables.
- Réduire les primes et salaires d’employés de la Société canadienne d’hypothèques et de logement s’ils ne sont pas en mesure d’approuver des projets en 60 jours.