L’Ontario investit dans le bien-être des étudiants… en anglais
TORONTO – L’Ontario reconduit son soutien à un fonds d’« amélioration des services de santé mentale » pour les étudiants des collèges et des universités, dont l’une des principales réalisations à ce jour est la création d’un site Internet d’aide et de mentorat… en anglais seulement.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault
La province a annoncé, le vendredi 10 octobre, la reconduction pour deux ans du Fonds d’innovation en santé mentale (FISM), assorti d’une enveloppe de 6 millions $ par année.
Le gouvernement a lancé, du même coup, un appel de propositions pour de nouveaux projets d’aide en santé mentale qui mettent l’accent sur les étudiants des Premières Nations et Métis, et les étudiants ayant des problèmes de dépendance, entre autres.
« Servir tous les étudiants »
« La sécurité et le bien-être des étudiants du niveau postsecondaire sont une très grande responsabilité. Cet appel de propositions débouchera sur de nouveaux projets qui permettront de déceler les problèmes de santé mentale et d’aiguiller plus rapidement les étudiants vers les soutiens appropriés », a déclaré Reza Moridi, ministre de la Formation et des Collèges et Universités.
Parmi les principales réalisations du FISM depuis sa création, il y a deux ans, la province fait mention de « projets qui facilitent l’accès à des services de santé mentale (…) tels que les secouristes » et « la création d’un site web offrant des soutiens en santé mentale ».
Or, ce site web, Support Campus Mental Health, conçu par l’Université Queen’s, à Kingston, n’est disponible qu’en anglais même s’il doit, comme le dit la province, « servir tous les étudiants du niveau postsecondaire en Ontario ».
Le bilinguisme n’était apparemment pas un critère de sélection des projets nourris par le FISM dans sa première mouture. Joint par #ONfr au sujet du site-phare unilingue financé par ce fonds d’innovation, le ministère de la Formation, des Collèges et des Universités a renvoyé la balle à l’Université Queen’s.
Mise en garde
Le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) y est allé d’une mise en garde à l’endroit de la province.
« Tout le matériel qui est développé (dans le cadre du FISM) devrait être adapté afin d’être partagé à tous les étudiants. Il ne faut pas seulement se contenter de le traduire. Il faut aussi l’adapter », a insisté Geneviève Latour, coprésidente du RÉFO, le 10 octobre.
L’organisation qui représente les quelque 22 000 étudiants de langue française dans les collèges et universités de l’Ontario a invité le gouvernement à tenir compte de la minorité linguistique dans le choix des prochaines initiatives financées par le FISM.