Lydia Philippe – « Avec la crise, je suis devenue plus politisée »

La présidente de la FESFO, Lydia Philippe. Gracieuseté: FESFO

[ENTREVUE EXPRESS]

QUI?

Lydia Philippe, 17 ans, est la présidente sortante de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO). L’élève du Collège catholique Mer bleue à Orléans a connu une année de mandat marquée par la crise linguistique de l’automne.

CONTEXTE?

Les Jeux franco-ontariens qui débutent ce vendredi dans le secteur Hanmer, dans le Grand Sudbury, sont l’occasion pour la FESFO de tenir son assemblée générale annuelle. Le successeur de Lydia Philippe sera choisi à ce moment-là.

ENJEU?

Si elle transmettra le flambeau au nouveau président seulement début juillet, Lydia Philippe dresse pour nous son bilan à la tête de l’organisme porte-parole des élèves des écoles secondaires francophones.

« Comment avez-vous vécu cette année en tant que présidente?

Au début, j’étais abasourdie après avoir gagné ce poste, émue aussi que la jeunesse me fasse confiance. En novembre, avec le déclenchement de la crise linguistique, ce fut un choc d’être lancée sur l’avant-scène, mais un moment très formateur.

Est-ce que la crise linguistique a changé beaucoup de choses pour vous, personnellement?

Oui. Avec la crise linguistique, je suis devenue plus politisée. J’ai dû apprendre un jour à la fois. J’ai quand même eu un support assez fort, que ce soient des membres du bureau, de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) et de la communauté. J’ai pu bien représenter la jeunesse.

La manifestation le 1er décembre, à Ottawa, est sans doute le moment le plus marquant de mon mandat. J’avais participé à celle pour Ottawa bilingue [en mai 2017], mais ce n’était pas de cette envergure. Je me rappelle lorsque j’ai parlé devant la foule, puis levé la main avec Rym Ben Berrah [l’animatrice de l’événement] pour dire « nous sommes, nous serons », ça a démontré l’unisson.

D’une manière générale, êtes-vous différente par rapport au moment de votre élection en mai 2018?

Je dirais que oui, j’ai maturé, j’ai pu rencontrer beaucoup plus de partenaires, j’ai pu améliorer la personne que j’étais, être plus attentive en représentant la jeunesse. Je suis devenue quelqu’un de plus communicatif. J’ai voulu montrer que peu importe notre cheminement dans la vie, les difficultés, on a quand même la possibilité de faire un impact dans la communauté.

Quel avenir pour vous, maintenant, après la FESFO?

Je vais continuer à travailler sur la fondation que j’ai créé en hommage à ma mère. Cette fondation Fabiola œuvre pour la sensibilisation aux toxicomanies et à la santé mentale.

Pour la rentrée, je vais commencer mes études à l’Université d’Ottawa, en science politique et Juris Doctor (J.D.). Mon mandat m’a confirmé dans mon choix d’études, notamment avec ce que j’ai vécu dans la crise, comment proposer des amendements, et changer le bien de la communauté avec des lois.

En terminant, comment voyez-vous ces Jeux franco ontariens qui débutent ce vendredi?

Je pense que cette année, ce sera une ambiance spéciale. Les gens vont plus se réunir avec cette crise. Le fait que ce soit dans le secteur Hanmer est spécial aussi. Sudbury, c’est là où il y a l’Université Laurentienne, et là où on a hissé pour la première fois le drapeau franco-ontarien en 1975. »