Campus Boréal de Sudbury. Photo : Dominique Demers/ONFR

TORONTO – Les membres du personnel scolaire des 24 collèges publics de l’Ontario, dont le Collège Boréal et La Cité, ont voté à 79% en faveur d’un mandat de grève. Le Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO-OPSEU), qui les représente, espère négocier de meilleures conditions salariales, sans quoi, il déclencherait une action syndicale. Environ 452 professeurs des collèges francophones de l’Ontario pourraient se retrouver en grève.

« Une écrasante majorité des plus de 15 000 membres ont clairement fait savoir qu’ils n’accepteront pas un contrat saturé de concessions », avait déclaré dans un communiqué Michelle Arbour, présidente par intérim de l’équipe de négociation du personnel scolaire des collèges.

En fin de semaine dernière, 76,1 % des membres ont voté, dont 326 électeurs du corps professoral du Collège à La Cité et 126 du Collège Boréal, atteignant une majorité de 79 % autorisant une action de grève, si un accord n’est pas trouvé durant les négociations entre le syndicat et le Conseil des employeurs des collèges (CEC).

« Certains de nos membres font du travail au-delà de leurs contrats, et notre libellé sur la charge de travail est dépassé puisqu’il n’a pas changé depuis 40 ans », a soutenu Michelle Arbour. Selon celle-ci, l’employeur a déposé des propositions qui équivalent à des réductions salariales en temps réel, et qui s’opposent à la sécurité d’emploi.

« Parce qu’ils travaillent avec des contrats de courte durée, avec peu ou pas d’avantages sociaux ni de sécurité d’emploi, les trois quarts du personnel enseignant, des conseillères, des conseillers et des bibliothécaires des collèges de l’Ontario ont du mal à joindre les deux bouts. »

« Personne ne souhaite vivre et travailler dans de telles conditions. Non seulement la main-d’œuvre précaire n’équivaut pas à de meilleures conditions d’apprentissage, mais elle illustre surtout le fait que les collèges ont changé leurs priorités, c’est-à-dire qu’ils ont délaissé l’expérience étudiante pour faire la course au profit. »

Les deux premières rondes de négociation, qui ont eu lieu avec un médiateur nommé par le ministère des Collèges et Universités, n’avaient pas abouti à un accord mutuel pour une nouvelle convention collective.

Une porte-parole du syndicat nous indique que si l’équipe de négociation utilise le mandat de grève et déclenche une action syndicale, « ce qui peut se produire à tout moment », environ 452 professeurs des collèges francophones de l’Ontario seraient impliqués.

Une nouvelle rencontre est prévue le 28 octobre prochain, durant laquelle les négociations se poursuivront, à moins d’une impasse entre les deux parties.