Mini-budget d’Ottawa : quatre nouvelles mesures qui pourraient vous toucher directement
OTTAWA – Le gouvernement Trudeau a présenté mercredi sa mise à jour économique de l’automne 2023, une sorte de mini exercice financier qui vient complémenter les investissements effectués lors du budget de 2023. On vous présente l’état des finances du gouvernement ainsi que des nouveaux investissements qui pourraient impacter directement votre portefeuille.
Le scénario de l’économie présenté lors du budget de mars dernier et de l’énoncé économique de 2022 reste stable ou s’empire notamment au niveau de la dette. Le fédéral ne prévoit toujours pas de retour à l’équilibre budgétaire dans cinq ans.
On projette même que le fardeau de la dette s’alourdira. Lors du dernier énoncé économique, Ottawa se dirigeait vers un léger surplus budgétaire en 2027-2028, mais un an plus tard, aujourd’hui, Ottawa prévoit un déficit de 23,8 milliards de dollars, soit plus que son 14 milliards de dollars prévu au mois de mars 2023. On prévoit un déficit de 18,4 milliards de dollars en 2028-2029. Pour expliquer cette augmentation, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, et son document financier indiquent que la hausse des taux d’intérêt, qui ont un impact direct sur les frais de la dette publique, a joué dans l’équation.
« Le Canada maintient sa cote de crédit triple AAA alors grâce à notre cote, la dette canadienne est moins élevée qu’aux États-Unis par exemple », a-t-elle contrebalancé en conférence de presse.
On peut aussi expliquer cela par des revenus sur l’impôt plus bas que prévu en raison « de la croissance inférieure de l’emploi et des salaires », est-il écrit.
Entre-temps, voici quelques mesures qui pourraient affecter directement votre portefeuille :
Réduction des couts pour les services de thérapie et counseling
Ottawa éliminera la taxe de vente harmonisée (TVH) ou TPS sur les services de thérapie et de counseling offerts par les psychothérapeutes et thérapeutes dans ces deux domaines.
Une nouvelle charte hypothécaire canadienne
Le fédéral introduit cette nouvelle charte qui vise à informer que chaque personne connaisse « les mesures d’allègement hypothécaire qu’elle peut demander et recevoir de son institution financière ». Toutefois, cette charte est sur une base volontaire et non obligatoire pour les établissements financiers, car il s’agit d’une ligne directrice.
Entre autres, s’ils adhèrent à cette charte, les institutions financières devront permettre des prolongations temporaires de la période d’amortissement pour les détenteurs d’hypothèque à risque et retirer les frais facturés pour les mesures d’allègement.
L’énoncé économique donne l’exemple d’un couple qui aurait vu son paiement hypothécaire mensuel de sa maison augmenter à 3 000 $ et qui devrait puiser dans une marge de crédit pour payer les dépenses courantes. Le couple devrait donc voir sa période d’amortissement rallongée temporairement en plus d’une réduction de leurs paiements hypothécaires de 400 $ par mois en fonction de cette nouvelle Charte.
Fin des frais supplémentaires pour les enfants en avion
À l’heure actuelle, les parents souhaitant avoir leur enfant de moins de 14 ans assis à côté d’eux lors d’un voyage en avion peuvent se voir charger des frais supplémentaires.
Dans son exercice financier présenté mardi, Ottawa avance qu’il « collaborera avec l’Office du transport du Canada afin de modifier le Règlement sur la protection des passagers aériens » pour que les enfants en deçà d’un tel âge puissent être en compagnie d’un parent sans frais supplémentaire.
Le fédéral prévoit aussi lors du budget de 2024 de « faire le point » pour réduire les frais d’insuffisance imposés par les banques, pouvant atteindre jusqu’à 50 $. D’autres mesures pour sévir contre les frais indésirables seront annoncées au cours des prochains mois, est-il écrit dans le document financier.
Nouvelle prestation d’assurance-emploi pour l’adoption
À l’heure actuelle, la prestation de maternité n’est pas offerte aux parents ayant adopté un enfant. Le gouvernement Trudeau modifiera ceci en introduisant une prestation d’assurance-emploi pour l’adoption de 15 semaines, une mesure qui touchera 1 700 familles canadiennes.
Ottawa entend aussi modifier le Code canadien du travail pour que les fonctionnaires fédéraux qui vivent un deuil à la suite d’une fausse couche soient admissibles à un congé payé.