Natation : Benjamin Winterborn vise « l’équipe olympique de 2028 »
[ENTRETIEN EXPRESS]
QUI :
Jeune athlète de 18 ans qui a grandi dans la région de Kingston, Benjamin Winterborn est un nageur franco-ontarien spécialiste des 100 et 200 m dos et nage libre. Fils d’un père anglais et d’une mère québécoise originaire de Laval, il a passé sa scolarité en français, notamment à l’école secondaire Milles-Îles de Kingston.
LE CONTEXTE :
Après avoir déménagé à Toronto pour intégrer la Toronto Swim Academy en septembre 2023 et s’entraîner avec Don Burton, Benjamin Winterborn s’est révélé lors des Éssais olympiques avec une performance remarquée en finale du 200 m dos, signant une sixième place et surtout le deuxième temps de l’histoire des Essais sur cette distance pour un junior. Il a également battu ses records personnels sur trois disciplines : le 50 m nage libre, le 100 m nage libre et le 100 m dos.
L’ENJEU :
Suite à ces performances remarquables, le Kingstonien a été sélectionné pour représenter le Canada cet été aux Championnats Pan-Pacifiques junior qui se dérouleront à Canberra en Australie, première étape d’une carrière qui s’annonce prometteuse pour l’étoile montante de la natation franco-ontarienne.
« Qu’est-ce que vous retenez des Essais olympiques, est-ce que vous vous attendiez à faire de si bonnes performances?
Je m’étais vraiment bien préparé. Cette année, j’ai déménagé de Kingston pour venir à Toronto pour avoir un nouvel entraîneur, un nouveau programme. J’ai senti une différence. C’était comme si à chaque entraînement je donnais le meilleur et je sentais qu’à chaque pratique je pouvais être de plus en plus performant. J’étais très confiant aux essais, je savais que je pouvais faire partie de l’équipe olympique. Ça ne s’est pas réalisé mais j’ai fait de mon mieux.
Qu’est-ce qui a changé pour vous de passer de Kingston à Toronto?
La différence, c’est fou! À Kingston j’avais à peu près cinq pratiques d’une heure et demie par semaine, ça faisait environ onze heures au total. À Toronto, j’ai neuf entraînements par semaine dans la piscine, ce qui fait environ 20 heures. On est en plus dans le gym trois fois par semaine. On a des psychologues du sport et des nutritionnistes qui sont là pour nous. C’est vraiment incroyable ici.
Vous avez vraiment fait le choix de venir à Toronto pour la natation, comment parvenez-vous à combiner cela avec les études?
Oui c’est bien ça. J’ai déménagé ici juste pour me concentrer sur la natation. À Kingston, j’étais à l’école secondaire Mille-Îles, mais cette année, je fais mes études en ligne. Ça a été un challenge. C’est vraiment très différent, je suis chez moi et certains jours c’est vraiment difficile de me concentrer sur le travail. Finalement, ça a bien été pour cette première année.
Vous avez été sélectionné avec l’équipe nationale pour les Championnats Pan-Pacifiques junior cet été, comment avez-vous réagi à cette sélection?
Je vais revenir sur les Essais d’abord. Je me rappelle bien, ma première journée c’était le mardi. J’ai atteint la finale du 100 m dos et j’ai fini deuxième des juniors, sixième au général. Lorsque j’ai touché le mur et que je suis sorti de la piscine, j’ai célébré! J’ai fait un gros câlin à mon entraîneur, puis j’ai pleuré de joie. Je n’oublierai jamais ce sentiment.
Après avoir obtenu cette deuxième place, je savais que j’avais une bonne chance de rentrer dans l’équipe nationale. Une semaine plus tard, j’étais avec ma copine et j’ai reçu le courriel qui m’annonçait que j’intégrais l’équipe officiellement, et là, on a pleuré ensemble. C’était un vrai bon moment.
Vous êtes spécialiste du dos et de la nage libre sur courtes distances, comment s’est fait le choix de ces types de nages et de distances?
Je ne saurais dire exactement pourquoi, je pense que je suis assez grand et assez fort, du coup les courses qui sont moins longues, c’est ce qui me convient le mieux. Pour le dos, c’est assez nouveau avec mon nouvel entraîneur, j’ai été plus performant sur le dos que par le passé. Je ne sais pas ce qui s’est passé avec son entraînement, mais le dos a vraiment bien fonctionné.
Revenons rapidement en arrière, comment vous est venue la passion pour la natation?
Mon père a grandi en Angleterre – Winterborn c’est un nom très anglophone évidemment – et il nageait déjà là-bas. Il est venu au Canada quand il avait 16 ans. C’est lui qui m’a fait aller à la natation, je me rappelle très bien de la conversation à mes huit ans, lui me disant qu’il avait trouvé un club de natation à Kingston. J’ai commencé à 9 ans et depuis je n’ai pas arrêté.
Tant de chemin parcouru pour être aujourd’hui sélectionné avec le Canada, quels seront vos objectifs?
L’année prochaine en 2025, il y a aura les Jeux universitaires en Allemagne. Ce sera ça mon prochain but, faire partie de l’équipe du Canada pour ces Jeux. Après cela, j’aimerais faire l’équipe Olympique de 2028, ce serait ça mon but final.
Pour atteindre ces formidables objectifs, sur quoi devez-vous travailler le plus, qu’est -ce que vous devez améliorer?
J’aimerais beaucoup ajouter plus de muscle. Je suis assez fort, mais en comparaison avec d’autres nageurs de mon âge, ils sont déjà un peu plus lourds. Je dois travailler un peu plus au gym. Je fais actuellement 165 lbs et mon objectif serait de monter à 175, 180 lbs. Niveau technique, il y a toujours des améliorations à faire, mais j’ai une bonne base. »