Normand Riopel au Congrès de l’AFMO : « Il faut avoir la couenne dure pour être en politique »
[ENTREVUE EXPRESS]
QUI :
Normand Riopel est le président des Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR) dans l’Est ontarien. Il est aussi le maire de la municipalité de Champlain. Les CUPR participent à l’organisation du Congrès annuel de l’Association française des municipalités de l’Ontario (AFMO), qui se déroule cette année à Clarence-Rockland, l’une des huit municipalités des CUPR.
LE CONTEXTE :
L’événement se tient dans l’Est ontarien jusqu’à samedi. Les élus de diverses municipalités y sont attendus pour échanger, partager leurs expériences et renforcer les liens entre les collectivités francophones de l’Ontario.
L’ENJEU :
D’importants enjeux seront soulevés durant ces trois jours en matière d’équité, de diversité et d’inclusion, de sécurité du logement, de santé, de relations avec les médias, d’agroalimentaire, d’efficacité énergétique ou encore de sécurité municipale.
« Pourquoi est-il toujours aussi essentiel aujourd’hui pour les municipalités francophones de se réunir à l’AFMO?
L’important, c’est de maintenir l’offre aux élus, c’est-à-dire le cadre qu’offre l’AFMO. Ce qui compte, c’est de servir nos municipalités et notre région en français. À cet égard, l’AFMO fait un excellent travail en promouvant les municipalités et en s’assurant qu’elles sont entre de bonnes mains.
Plus il y a de personnes, plus il y a de force et de visibilité. C’est donc essentiel, chaque année. Je l’ai constaté ce matin au tournoi de golf du maire de Clarence-Rockland : il y avait du monde, pas seulement des élus. Il y avait des gens qui soutiennent la francophonie ontarienne, comme nous l’avons vu hier lors de la Journée des Franco-Ontariens, et nous continuons aujourd’hui.
Qu’est-ce qui vous intéresse dans ces rencontres au Congrès de l’AFMO cette année?
Personnellement, c’est le secteur agricole qui m’anime, donc les conférences sur l’agroalimentaire et l’agriculture vont forcément m’intéresser.
Êtes-vous intéressé par les conférences sur la santé mentale dans un contexte municipal?
Absolument! Depuis la pandémie, on dirait que les gens ont été beaucoup plus affectés. Tout est devenu tellement dispendieux que les habitants souffrent.
La santé mentale est un enjeu majeur et l’on constate que beaucoup de gens sont frustrés par le système. Ce n’est pas facile de comprendre le système politique, ni le milieu municipal. Mon rôle est de leur fournir l’information nécessaire pour les aider.
Avec les conférences de l’AFMO, je vais apprendre des choses et peut-être comment mieux communiquer sur certaines affaires, par exemple. Il faut avoir la couenne dure pour être en politique!
Je dirais aussi qu’il ne faut pas oublier l’importance de l’immigration francophone en Ontario. Les Québécois travaillent fort pour préserver le français, mais en Ontario, nous faisons tout autant d’efforts.
Dans les Comtés unis de Prescott et Russell, vous partagez beaucoup de points communs, mais qu’est-ce qui vous unit avec les autres municipalités francophones du reste de la province?
Nous faisons face à trois grands défis. D’abord, il y a le manque de main-d’œuvre, un obstacle majeur, ainsi que la question du logement. Mais il y a aussi les infrastructures! C’est un problème commun à tous. Les municipalités doivent renouveler leurs systèmes d’eau, rénover les aqueducs, les égouts, et bien plus encore. C’est là où se situe l’urgence. Il est donc essentiel de collaborer avec les municipalités, et le soutien de l’AFMO sera très important à l’avenir.
Que diriez-vous aux jeunes pour les encourager à se lancer en politique municipale?
Il faut avoir la couenne dure, une bonne écoute et être bien entouré! »