OIF : Marie-France Lalonde devient la « sherpa » de l’Ontario
TORONTO – Chaque membre de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), qu’il soit observateur ou de plein droit, nomme un « sherpa » pour le représenter au sein des différentes instances. Marie-France Lalonde, ministre déléguée aux Affaires francophones, jouera pour un certain temps ce rôle d’« ambassadrice » de la francophonie ontarienne.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg
« La première ministre m’a demandé de jouer ce rôle pour l’instant. J’ai déjà beaucoup d’engagements comme ministre. La durée de mon mandat sera à sa discrétion », a-t-elle confirmé à #ONfr, le lundi 20 mars à l’occasion du Forum de la francophonie torontoise.
Le « sherpa » est le représentant personnel de la première ministre Kathleen Wynne auprès des instances de l’OIF. Il doit représenter la province lors du grand sommet de la francophonie, mais aussi lors des conférences ministérielles, les rencontres des comités permanents et leurs sous-comités.
Marie-France Lalonde affirme que la décision de nommer un membre du gouvernement est « stratégique » et doit permettre à la province de se familiariser avec les rouages de cette organisation internationale. « Pour nous, c’est un champ nouveau l’OIF. Comme sherpa, je pourrai mieux comprendre les collaborations possibles avec les autres membres (…) Les sherpas sont là pour faciliter les échanges entre les différents pays, mais aussi préparer le prochain sommet », a-t-elle indiqué.
Le nouveau mandat de Marie-France Lalonde débutera d’ailleurs sur des chapeaux de roues, dès la fin du mois. Elle se rendra à Paris le 29 mars prochain pour une rencontre du Conseil permanent de la Francophonie (CPF). « Je suis excitée, mais aussi nerveuse je vous dirais, car c’est la première fois que l’Ontario fera partie du processus officiel », a-t-elle soutenu.
Il s’agira de la 100e session du Conseil permanent. Le CPF siégera à nouveau en juillet, toujours à Paris. Des groupes de travail sur la diversité culturelle et la jeunesse sont aussi au programme prochainement.
Depuis l’entrée de l’Ontario dans l’OIF à titre d’observateur, la province étudiait différents scénarios pour choisir son représentant. Pendant un moment, il a même été évoqué en coulisse qu’un processus de sélection public soit mené, dans une tentative de susciter de l’intérêt de la population pour ce nouvel ambassadeur franco-ontarien. L’idée a, pour l’instant, été mise au rancart.
Marie-France Lalonde, qui se décrit comme une « sherpa par intérim », confirme néanmoins qu’elle laissera éventuellement sa place.
« À un moment donné, un autre sherpa sera nommé officiellement. Et je ne verrai pas ça comme une démotion (sic). Mais pour l’instant, la première ministre voulait quelqu’un qui représenterait le gouvernement de manière un peu plus stratégique » – Marie-France Lalonde
Elle compte étudier le profil des autres « sherpas » de l’OIF avant de faire une proposition à la première ministre à ce sujet. « Lorsque je vais rencontrer les sherpas à Paris, je pourrai voir un peu. Ça pourrait être un ancien diplomate ou une personnalité de la communauté. À moyenne échéance, la première ministre et moi allons faire la demande à une personne. Mais c’est trop tôt pour l’instant », a-t-elle confié.
Elle admet cependant que ce nouveau titre de représentante de l’Ontario à l’OIF s’ajoute à un agenda déjà bien garni, alors qu’elle mène les destinées du ministère de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels, en plus de l’Office des Affaires francophones.
Reste aussi à savoir de quelle manière s’impliquera l’Ontario au sein de l’OIF. « Aucune décision n’a été prise », a laissé savoir Mme Lalonde lors du Forum. Elle évoque cependant différentes sphères où l’Ontario pourrait s’illustrer, qu’il s’agisse de la promotion de la langue française, du domaine de l’éducation, des droits de la personne ou du développement durable.
Les représentants des états membres ne sont pas toujours issus du gouvernement. En février, le gouvernement du Québec a nommé sa nouvelle sherpa. Il s’agit de Line Beauchamp, ancienne vice-première ministre libérale sous Jean Charest et actuelle déléguée générale du Québec à Paris. Auparavant et pendant six ans, Michel Robitaille, occupait ces fonctions. Il occupait alors lui aussi le poste de délégué général du Québec dans la Ville lumière.
Le Nouveau-Brunswick, lui, est représenté par James D. Thériault. Il est, quant à lui, directeur de Relations internationales et Francophonie multilatérale, au sein du gouvernement du Nouveau-Brunswick.