«On ne peut pas attendre encore 150 ans», affirme Linda Cardinal

La politologue Linda Cardinal lors de son premier discours après avoir reçu le Prix Bernard-Grandmaître, le jeudi 16 février.Crédit image: Patrick Imbeau

OTTAWA – Elle n’a de nouveau pas mâché ses mots dans son discours de victoire. Une habitude. Quelques minutes après avoir reçu le Prix Bernard-Grandmaître, le jeudi 16 février, Linda Cardinal est revenue sur l’enjeu de la désignation bilingue de la Ville d’Ottawa.

SÉBASTIEN PIERROZ
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«Nous espérons fortement qu’Ottawa devienne officiellement bilingue en 2017», a fait part la politologue de l’Université d’Ottawa dans son discours. «On ne peut pas encore attendre 150 ans. Les élus, la balle est dans vote camp (…) Nous avons fait tout ce qui était possible pour mobiliser la communauté.»

Mme Cardinal est à l’origine du lancement du Mouvement pour une capitale du Canada officiellement bilingue (MOCOB) en 2014 aux côtés de Jacques de Courville Nicol. Plusieurs autres groupes se sont ensuite joints à ce mouvement, permettant une pression nouvelle sur les élus municipaux d’Ottawa.

Titulaire de la Chaire de recherche sur la francophonie et les politiques publiques à l’Université d’Ottawa, Mme Cardinal est, entre autres, l’une des rares universitaires à s’impliquer dans la désignation bilingue de la capitale.

La politologue était en lice pour le Prix Bernard-Grandmaître avec l’archiviste en chef de l’Université d’Ottawa, Michel Prévost, et l’ancien député fédéral, Don Boudria.

La désignation d’Ottawa en tant que ville officiellement bilingue a aussi résonné dans le discours de Bernard Grandmaître. «Le gouvernement fédéral pourrait se joindre au provincial», a rappelé le père de la Loi sur les services en français.

Au moment de monter sur scène, Alain Dupuis, le vice-président de l’Association des communautés francophones d’Ottawa (ACFO Ottawa) – l’organisatrice de l’événement – y est lui aussi allé de son mot. «On veut célébrer le 150e anniversaire de la Confédération dans une ville officiellement bilingue.»

Message entendu? Des 23 conseillers municipaux d’Ottawa capables de faire pencher la balance, seul Mathieu Fleury a été aperçu lors de ces festivités au Musée de l’aviation et de l’espace.

Mme Cardinal succède à Mauril Bélanger, lauréat l’année dernière, qui s’était éteint le 15 août dernier à l’âge de 61 ans.

Autres récompenses

Les autres trophées distribués au cours de la soirée ont aussi souligné la relève francophone. Mathilde Papillon a remporté le prix dans la catégorie Jeunesse de l’année. Toujours chez les jeunes, c’est Geneviève Borris qui a reçu le sésame du Laurier Jeune Leader de l’année.

Le Laurier Claudette-Boyer – Citoyen(ne) de l’année et le Laurier Nouvel(le) arrivant(e) de l’année ont été respectivement donnés à Claire Watier et Rym Ben Berrah. La catégorie Intervenant(e) en éducation de l’année a vu la victoire de Valérie Meilleur.

Ye Ines Huang s’est adjugée le trophée de la francophile de l’année, alors que le Centre espoir Sophie a été sacré organisme de l’année.

Depuis plus de 15 ans, les prix Bernard-Grandmaître récompensent l’engagement et le dynamisme desmembres de la communauté francophone d’Ottawa.

EN COMPLÉMENT. Pour retrouver l’entrevue vidéo de Linda Cardinal au complet