Le deuxième symposium annuel de Leadership féminin Prescott-Russell aura lieu le 5 octobre au Centre commuautaire de Chute-à-Blondeau. Crédit image: Lexine Photographie

CHUTE-À-BLONDEAU – Ce jeudi aura lieu le deuxième symposium annuel organisé par Leadership féminin Prescott-Russell. Sur le thème de l’égalité, cette rencontre mettra à jour les résultats d’une étude sur la condition féminine dans l’Est ontarien. Cette année, le chroniqueur Mickaël Bergeron et auteur de COCORICO Les gars faut qu’on se parle, offrira une discussion autour des hommes et de leur engagement dans la poursuite de l’égalité des genres.

«  C’est important d’avoir cette discussion, puisqu’elle concerne tout le monde  », affirme M. Bergeron en entrevue avec ONFR. «  Je pense que ça fait beaucoup trop longtemps que les hommes ne participent pas de manière active à la conversation.  » 

C’est ce que proposera – entre autres – le symposium du Leadership féminin Prescott-Russell (LFPR), ce jeudi au Centre communautaire de Chute-à-Blondeau. 

Marie-Noëlle Lanthier, la présidente de l’organisme franco-ontarien, pense que COCORICO Les gars faut qu’on se parle veut «  allumer des lumières  ». 

Elle qui favorise la collaboration, admet que les femmes ne peuvent pas réussir à elles seules sur le plan de l’égalité, préconisant ainsi, la nécessité de faire participer des alliés. «  On peut faire mieux et avec des alliés  », clame-t-elle.

Mickaël Bergeron est un journaliste, chroniqueur et auteur québécois. En 2019, il sortait son premier livre, La vie en gros et en 2020, Tombée médiatique. Son troisième livre, Cocorico, Les gars, faut qu’on se parle promet d’être une véritable discussion sur la masculinité. Gracieuseté

L’image dominante de la masculinité, «  c’est un peu comme un carcan pour les hommes  ». D’après Mme Lanthier, «  l’égalité n’est pas juste libératrice pour les femmes, elle peut l’être pour les hommes  ». 

C’est pourquoi, lors du symposium, un panel de cinq hommes dont Mario Bourgeois, Stephane Gougeon, Mario Zanth, Eric Greer et Eric Marcotte, tous de la région de Prescott et Russel ont été invités pour discuter des différents points de vue que propose l’œuvre de Mickaël Bergeron. 

Les hommes doivent embarquer dans la conversation

Non seulement les hommes doivent participer au débat, mais aussi « faire la même conversation entre eux  », pense M. Bergeron.

«  Depuis que je suis journaliste, je ne peux pas compter le nombre de reportages ou de textes que j’ai écrits sur la violence conjugale, le taux de suicide, la détresse psychologique et les pères absents. À un moment donné, il y a un problème de société. Il faut le dire, Il faut le décrire, le nommer, le mettre sur la place publique, comme on fait avec d’autres problèmes.  »

L’année dernière, la sénatrice Bernadette Clément faisait partie des participantes, ainsi que Mario Zanth, le maire de Clarence-Rockland. Gracieuseté

Pour le journaliste et écrivain, cette réflexion vient probablement d’une quête personnelle, celle de sa propre masculinité, mais aussi sa place en tant qu’homme. 

«  Je pense que très jeune, j’ai été conscientisé ou du moins témoin de la violence que les femmes peuvent subir de la part des hommes. Je pense que c’est quelque chose sur quoi je me questionne depuis longtemps.  »

Mickaël Bergeron estime que depuis plus d’un siècle, les femmes réfléchissent aux normes sociales qui les concernent. Elles réfléchissent aux dynamiques sociales, à leur place, leur rôle et attentes. D’après lui, les hommes ont besoin de faire cette réflexion et de se demander : «  Est-ce qu’on remet en question le rôle attendu des hommes? Est-ce qu’on remet en question les attentes, les valeurs, les relations, les dynamiques sociales?  »

«  Tant les hommes ne le feront pas, je pense que ce sera impossible d’atteindre cet idéal de l’égalité.  »

Le tout premier symposium en 2022 s’était déroulé à Clarence -Rockland. Gracieuseté

Selon Mme Lanthier, il est rare de voir un organisme féminin offrir une place aussi importante aux hommes au cours d’un événement. «  Cela est fait exprès parce qu’on est un peu tanné de parler d’égalité entre femmes. Il faut que les hommes embarquent et il faut mobiliser nos alliés masculins leur faire de la place pour avoir des conversations.  »

Comprendre les inégalités et les barrières systémiques

Myriam Hebabi et Fanny Cazaux du Centre de leadership et d’évaluation (CLÉ), un organisme pancanadien et francophone, vont dévoiler les résultats d’une étude intitulée Portrait statistique de la condition féminine dans Prescott-Russell et les barrières systémiques à l’égalité des genres. LFPR a mandaté le CLÉ en mai 2023 pour lancer cette enquête. 

«  J’étais surprise de certains résultats  », explique la présidente, «  par exemple, lorsqu’on a demandé aux femmes d’autoévaluer leur santé. La grande majorité a indiqué être en bonne et très bonne santé. Mais un très grand nombre révélait aussi un important niveau de stress et d’anxiété.  »

«  C’est quand même bizarre  », analyse-t-elle. «  D’une part, elles disent être en très bonne santé, mais d’un autre côté, elles signalent qu’il y a beaucoup de stress et de charges mentales.  »

«  On ne considère peut-être pas la santé mentale comme un problème de santé, voyez-vous.  » 

Marie-Noëlle Lanthier, présidente de Leadership féminin Prescott-Russell (LFPR), croit que pour avancer sur l’égalité, les hommes sont une part importante de la conversation. Gracieuseté

En choisissant, d’analyser seulement les femmes d’expression française, les résultats de cette étude se veulent fidèles à la réalité des femmes dans cette grande région majoritairement francophone. Cette enquête a été réalisée en prenant en compte quatre volets, que sont l’économie, la politique et la gouvernance, la justice, ainsi que la santé et le bien-être.

Le symposium de Leadership féminin Prescott-Russell se déroulera dès 8h ce jeudi, puis se conclura avec la présentation du projet Concerté. e. s pour l’égalité, une table de concertation en partenariat avec Centraide Est de l’Ontario.