Ottawa « prêt à accueillir » des immigrants francophones du Québec dans d’autres provinces
OTTAWA – À la suite de la suspension de deux programmes d’immigration temporaire par le gouvernement du Québec, le fédéral se dit prêt à prendre les francophones qui seront refusés par le gouvernement Legault pour les rediriger vers les autres provinces.
C’est ce qu’a affirmé le ministre de l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, Marc Miller, jeudi en conférence de presse.
Hier, son homologue à Québec, Jean-François Roberge, a annoncé que la province allait suspendre deux programmes d’immigration permanents : le Programme régulier des travailleurs qualifiés et le Programme de l’expérience québécoise. Ce dernier est principalement destiné aux étudiants étrangers diplômés et le premier aux travailleurs temporaires qui souhaiteraient s’installer au Québec. Le gouvernement québécois cessera simplement d’envoyer des invitations aux candidats qui correspondaient à ses critères d’acceptation dans le cadre des deux programmes.
« Il y a des gens qui sont là, qui s’attendaient à être des résidents du Québec qui vont être un peu laissés pour compte », a déploré M. Miller.
« Je serais même prêt à accueillir ces gens-là parce que ce sont des gens brillants qui pètent des scores incroyables dans les qualifications. Donc je ne verrai pas pourquoi on ne les accueillerait pas en dehors du Québec parce qu’on a besoin de francophones », a-t-il lancé lors d’une conférence de presse au Parlement, visant à réagir au plan de la province québécoise annoncé jeudi.
Il estime qu’il y a « de la place pour eux » dans les communautés francophones hors du Québec, notamment avec « les cibles très agressives dans mon plan, c’est-à-dire de monter jusqu’à 10 % ».
« On a un devoir important au Canada de s’assurer que les communautés francophones puissent s’épanouir. L’immigration est une piste de solution. On serait prêt à les aider », suggère le ministre Miller.
La semaine dernière, Ottawa a annoncé qu’il baisserait ses seuils d’immigrants permanents, mais qu’il allait augmenter sa cible en immigration francophone jusqu’en 2027 pour atteindre un taux de 10 %. Cette année, la cible en immigration francophone est de 6 % et le ministre a réitéré jeudi, en conférence de presse, que son gouvernement allait finir l’année au-delà de son objectif.
La cible en immigration francophone du fédéral pour les trois prochaines années :
- 2025 : 8,5 %
- 2026 : 9,5 %
- 2027 : 10 %
Marc Miller s’explique mal les candidats francophones qui ne seront pas acceptés par le gouvernement du Québec. Selon le ministre, il s’agit de « la crème de la crème », car ils remplissent les critères recherchés notamment avec « un parcours pédagogique d’études postsecondaires en français ».
Québec a annoncé un moratoire sur ses deux programmes dans un but de réduction du seuil d’immigration permanente dans la province, notamment en calculant le nombre d’immigrants temporaires dans sa planification.