Ottawa sortira son Plan d’action pour les langues officielles le 26 avril

La ministre des Langues officielles Ginette Petitpas Taylor.
Le projet de loi de la ministre des Langues officielles Ginette Petitpas Taylor a été adopté par le Sénat. Gracieuseté

OTTAWA – Le gouvernement Trudeau annoncera la semaine prochaine sa feuille de route en langues officielles pour la demi-décennie à venir.

La ministre des Langues officielles Ginette Petitpas Taylor présentera, le 26 avril, le Plan d’action sur les langues officielles, une sorte de cadre qui dirige le fédéral durant cinq ans sur sa façon de gérer les enjeux relatifs aux communautés linguistiques en milieu minoritaire.

Il est considéré comme un élément clé pour la francophonie canadienne. C’est notamment dans ce cadre qu’Ottawa envoie des centaines de millions de dollars pour l’éducation en français aux écoles francophones et d’immersion en français, via les provinces.

Le premier ministre Justin Trudeau lors de la présentation du Plan d’action pour les langues officielles en 2018. Crédit image : Stéphane Bédard

Cette feuille de route est aussi essentielle pour les organismes francophones qui attendent après cet argent pour leur financement de base. Pour la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA), le Plan de 2023-2028 est en « particulier très important » à la lumière des récents chiffres du Recensement de 2021 sur le déclin du français au pays.

« On veut que ce soit une véritable relance de la francophonie canadienne. On veut que ça soit un Plan qui va produire des changements en profondeur et durables, des changements systémiques », souhaite sa présidente Liane Roy.

Les grandes lignes du document ont été annoncées lors du budget fédéral il y a quelques semaines, avec un nouvel investissement d’un milliard de dollars sur cinq ans pour un total de 3,8 milliards de dollars. Le Plan de 2023-2028 se concentrera sur quatre piliers : l’immigration francophone, le financement des organismes, l’accès à la justice et la petite enfance. Les détails précis des investissements seront justement dévoilés la semaine prochaine.

« On veut s’assurer que les intervenants d’un bout à l’autre du pays vont savoir exactement c’est quoi les investissements, et de là, eux aussi pourront continuer à faire leur travail », affirme la ministre Petitpas Taylor en entrevue.

« Les gens vont se voir dans le Plan d’action »

Cette dernière a sillonné le pays d’est en ouest au cours de l’été 2022 lors de consultations publiques regroupant des intervenants de la francophonie canadienne pour préparer ce pilier des langues officielles.

« Les gens vont se voir dans le Plan d’action avec les consultations qui ont été faites. Je suis vraiment contente de partager ce qui a été dit et les piliers de ce qu’on a entendu avec les Canadiens et Canadiennes », affirme la députée acadienne.

Chez les conservateurs, le député Joël Godin avance ne pas avoir d’attentes précises, mais souhaite que le Plan d’action réponde aux besoins des organismes de la francophonie canadienne.

« On espère aussi que le Plan soit cohérent avec le projet de Loi C-13 pour qu’il vienne freiner le déclin du français au Canada », note le porte-parole de l’opposition officielle.

La FCFA espère aussi que le gouvernement annoncera des mesures clés pour augmenter l’immigration francophone ainsi qu’un financement durable et permanent pour la soixantaine d’organismes francophones affiliés à son organisation.

« Ce sont nos organismes qui offrent des services en français dans les petites communautés. C’est tout un cercle vicieux alors c’est là que c’est important d’avoir un financement de base des organismes », rappelle Liane Roy.