
Paris 2024 un an après : Danny Demyanenko entre désillusion collective, renaissance personnelle et nouveau défi

Jeux olympiques de Paris 2024, un an après
Un an après les Jeux olympiques de Paris, ONFR vous propose de revenir sur les souvenirs des athlètes franco‑ontariens et surtout sur leur année après les Jeux. Ce mardi, c’est au tour de Danny Demyanenko, membre de l’équipe canadienne masculine de volleyball, de revenir sur cette expérience marquante et sur une année post olympique exceptionnelle, entre paternité, succès en Italie et nouveau défi en Pologne.
Un an après les Jeux olympiques de Paris 2024, Danny Demyanenko garde en tête l’image d’un tournoi à double lecture, entre désillusion collective et victoire personnelle en coulisses. Avec trois défaites en autant de matchs, l’équipe canadienne masculine de volleyball n’a pas atteint ses objectifs. « Oui, ce n’était pas l’histoire qu’on voulait écrire en termes de victoires. »
À titre personnel, pourtant, ces Jeux auront été une épreuve à surmonter.
« J’ai eu des blessures avant la sélection, avant l’été, et pour la sélection c’était compliqué. Donc j’ai dû retrouver mon niveau et au final, j’ai réussi. Pour moi, c’était une histoire d’un peu de courage, d’un peu de poursuite, d’avoir de la force quand il y a des trucs qui ne vont pas. »
Sur le plan collectif, l’équipe, en grande partie composée de néophytes olympiques, a vécu un baptême du feu. « Il faut être en pleine force et là, on n’était pas en pleine force, mais je pense qu’on avait des bons matchs. […] Les JO, il n’y a pas de chance de lâcher un petit bout à ton adversaire. »

Mais derrière la frustration sportive se cache une expérience humaine marquante. Le village olympique, les rencontres avec d’autres athlètes canadiens et internationaux, la cérémonie d’ouverture sur la Seine : « des moments uniques », selon lui. Et surtout, une émotion personnelle forte : l’annonce de la naissance prochaine de sa fille, qui verra le jour en décembre.
« C’était le moment parfait pour le dire. Un rêve dans un rêve. »
Une saison italienne aboutie
La page olympique à peine tournée, le Torontois a découvert le quotidien d’un petit village italien de 3 300 habitants, Grottazzolina, où il s’est engagé dès juin 2024. Malgré un début de saison compliqué en Superlega, sa formation a terminé 10e sur 12, un bon résultat pour une équipe promue et qui a assuré son maintien en première division.
« On a commencé sans victoire, c’était vraiment dur mentalement, se souvient-il. Mais on n’a jamais lâché. Petit à petit, on a commencé à accrocher des sets, puis à prendre des points, parfois contre des grosses équipes. À la fin de la saison, on était capables de rivaliser avec presque tout le monde. C’était une belle progression, et tout le monde au club était fier de ce qu’on avait accompli. »
Mais ce que Danny Demyanenko retient avant tout, c’est sa meilleure saison professionnelle à titre personnel : il termine meilleur central du championnat italien, une performance saluée dans l’un des meilleurs championnats du monde.
« J’ai été constant, performant, et j’ai trouvé beaucoup de plaisir à jouer. »

En parallèle, sa vie a basculé avec la naissance de sa fille en décembre. « C’était une période très particulière, très formatrice. On était loin de nos familles, dans un pays qu’on ne connaissait pas, sans repères, sans soutien quotidien. On a tout vécu à deux, ma femme et moi. Mais en même temps, il y avait énormément d’amour, de joie, et ça m’a porté toute l’année. C’était difficile parfois, bien sûr, mais je n’aurais rien changé à cette expérience. Devenir père, dans ce contexte-là, ça donne une force différente. »
Retour prévu avec la sélection nationale
Depuis les Jeux, Demyanenko n’a pas rejoué avec l’équipe canadienne. Mais le choix a été personnel et assumé.
« Ça faisait des années que j’enchaînais sans repos. Il fallait que je prenne un moment pour souffler, me recentrer physiquement et surtout être présent pour ma famille. »
Il a cependant déjà échangé avec Dan Lewis, le nouveau sélectionneur, et prévoit un retour avec la sélection l’été prochain.
« Je garde ça en tête. Ce n’est qu’une parenthèse. »
Depuis son absence, l’équipe canadienne a poursuivi sa reconstruction. Elle a pris part à la Ligue des nations 2025 sans parvenir à sortir de la phase préliminaire, malgré quelques performances encourageantes face à des équipes du top 10 mondial.

Le groupe rajeuni, en transition post-olympique, peine encore à retrouver la stabilité et l’efficacité de ses meilleures années. Le retour de cadres comme Demyanenko pourrait justement renforcer l’expérience au centre du filet, en vue des qualifications pour les prochains grands rendez-vous internationaux.
Nouveau défi dans le froid
Pour la saison 2025-2026, le volleyeur de 31 ans a choisi de relever un défi de taille : rejoindre l’équipe historique polonaise de Resovia, engagée en Ligue des Champions.
« C’est une opportunité que je ne pouvais pas refuser. Un club prestigieux, ambitieux, avec un groupe très relevé. » Il évoque une signature rapide, et une grande hâte de débuter.
Ce transfert marquera aussi une première… inattendue : retrouver la neige après huit ans passés entre le sud de la France (Toulouse et Montpellier) et l’Italie. « Ça va piquer », rigole-t-il. Mais le central canadien est prêt à affronter l’hiver polonais, avec le sourire d’un père comblé, et l’appétit d’un athlète qui n’a pas dit son dernier mot.