Plus de groupes de discussion franco-ontariens sur Facebook
Le succès ne désemplit pas pour les groupes de discussion franco-ontariens sur Facebook. Bien au contraire. À quelques heures d’intervalle, deux se sont rajoutés à la liste. Tour d’horizon de ces différents forums, dont les contenus varient.
SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz
Lancé le 26 avril dernier, Ça se passe en français à Ottawa a déjà trouvé sa vitesse de croisière. En quelques jours, le nouveau forum sous l’impulsion de l’Association des communautés francophones d’Ottawa (ACFO Ottawa) a engrangé plus de 300 membres.
« Il y avait un besoin, ça mijotait depuis que je suis arrivée à mon poste », souligne la directrice générale, Ajà Besler. C’est aussi elle qui a pris le rôle de modératrice du forum. « Je présente les activités de la semaine sur la radio Unique-FM, mais dois souvent faire mes recherches avant. Là, nous avons un lieu central, où l’on peut partager les activités en français. »
L’objectif du groupe sera avant tout de « séparer les contenus » avec les autres forums déjà existants, et « créer un espace spécifique à Ottawa ».
Partager des contenus locaux, c’est aussi l’objectif de Franco-Ontariennes et Franco-Ontariens d’Orléans… avec un accent. La bannière du forum avec l’accent d’Orléans ajouté à la peinture est même spécifique. Et démontre les luttes inachevées depuis plusieurs décennies pour imposer ce symbole francophone sur les panneaux de la ville.
« Il s’agit de revenir aux sources de Facebook, créer une communauté dans la communauté », explique son créateur Diego Elizondo. « Il n’y pas d’objectif chiffré, juste qu’Orléans ne passe pas sous le radar. »
Depuis son lancement le 25 avril, le groupe a maintenant dépassé les 100 membres. « Je ne pensais pas que ça prendrait une telle proportion », assure son fondateur, employé à temps partiel à la Société franco-ontarienne du patrimoine et de l’histoire d’Orléans (SFOPHO).
Lignes éditoriales différentes
Tous portés à la défense du drapeau franco-ontarien, ces groupes voient leur ligne éditoriale diverger. Mathieu Fortin le dit même sans ambages. Sa volonté de lancer le groupe Je suis Franco-Ontarien / Franco-Ontarienne avait pour but de « se démarquer par la liberté » des contenus.
« On n’est pas vraiment un endroit où je prône la censure, malgré des conversations souvent animées. Mais c’est vrai qu’on a grossi rapidement. »
Articles, activités ou bien annonces de spectacles, tout se retrouve sur ce lieu de partage, aujourd’hui à plus de 3 200 membres. Les thèmes récurrents comme l’Université de l’Ontario français, les services en français ou les élections provinciales y sont souvent débattus.
M. Fortin veut aussi marquer sa différence avec le groupe Fier d’être Franco-Ontarien / Fière d’être Franco-Ontarienne. Précurseur en matière de forum franco-ontarien, le groupe compte aujourd’hui plus de 8 200 personnes. Un score bien plus élevé que tous les autres. Mais l’administration se réserve un droit plus strict pour choisir et supprimer certains contenus.
« Il faut quand même qu’il y’ait un certain contrôle dans les publications », affirme son modérateur principal, Philippe Landry. « Il y a une variété d’intérêts, mais on ne peut pas diffuser trop d’annonces d’emplois ou sur les artistes, par exemple (…) La ligne dépend de l’actualité franco-ontarienne. »
Ancien journaliste, et aujourd’hui retraité à Rockland, M. Landry insiste sur l’utilité de ces groupes : « Ça permet de créer un lien personnel entre les gens. À l’inverse, on ne peut pas parler directement à un journal. »
Plus d’animations sur les forums?
Le groupe Fier d’être Franco-Ontarien / Fière d’être Franco-Ontarienne reconnaissable à sa bannière au drapeau vert et blanc, pourrait, si tout va bien, dépasser les 10 000 membres dans quelques mois.
« Ce n’est pas moi qui définit cela, mais les personnes qui veulent s’ajouter. »
De son côté, M. Fortin a déjà quelques petites idées pour dynamiser davantage son groupe.
« J’aimerais créer des animations visuelles que ce soit pour les arts, la culture et la politique. Ça serait peut-être une bonne idée d’avoir une chronique régulière dans le groupe. »