Le français à son plus bas en 50 ans en Ontario
Le pourcentage de francophones en Ontario est à son plus bas de toute l’histoire des recensements enregistrés, selon de récentes données publiées par Statistique Canada.
Ces chiffres basés sur le Recensement de 2021 révèlent qu’en 1971, 6,4 % des Ontariens avaient le français comme première langue officielle parlée, alors qu’aujourd’hui, c’est près de deux fois moins, soit 3,4 % de la population. Le nombre de personnes disant être bilingues ou encore ne pas avoir le français et l’anglais comme première langue parlée n’a bougé que de quelques décimales depuis 1971.
Statistique Canada estime que la plus grande proportion de ces francophones se retrouve dans des villes comme Hawkesbury (74 %), Timmins (32 %), le Grand Sudbury (23 %), Ottawa (14 %), etc.
C’est aussi la première fois depuis 1996 que ceux disant avoir le français comme première langue officielle subissent une diminution en nombres purs. Il y a près de 30 ans, il y avait 480 650 Franco-Ontariens, un nombre qui n’avait cessé d’augmenter jusqu’à 2016. En 2021, le compteur s’arrête à 484 425 Franco-Ontariens dans la province. Entre 2001 et 2016, entre 489 000 et 505 000 personnes identifiaient le français comme principal dialecte utilisé.
C’est l’anglais qui fait du chemin dans la plus grosse province au pays, passant de 91,1 % d’interlocuteurs à un demi-siècle plus tard, 93,5 %.
Ces chiffress sont basés sur la première langue officielle parlée, la principale unité de mesure des démographes, car elle tient compte de la connaissance des deux langues officielles, de la langue maternelle et la langue parlée le plus souvent à la maison.
Au Canada et ailleurs
Le portrait en Ontario est similaire à l’échelle du pays alors qu’en 1971, 27,2 % des Canadiens disaient parler principalement français, une donnée qui diminue à 21,4 % près de 50 ans plus tard. Le taux de bilinguisme français-anglais a plus que doublé passant de 0,5 % à l’époque à 1,3 % récemment.
Au Nouveau-Brunswick, les francophones représentaient le tiers de la population en 1971 ce qui n’est plus le cas aujourd’hui alors qu’ils sont légèrement moins, soit 30 %.
Hors Québec, le poids démographique des francophones a aussi presque fondu de moitié un demi-siècle plus tard, passant de 6 % à 3,3 %, une donnée en constante diminution à chaque recensement.
Questionné au sujet de ces chiffres et sur la nécessité d’augmenter la quantité d’immigrants francophones, le premier ministre Justin Trudeau a soutenu qu’il fallait aller au-delà du nombre.
« Il y a plus que juste ça à faire. Il faut qu’on s’assure que les communautés francophones en milieu minoritaire à travers le pays puissent s’épanouir, puisse avoir les services, que ce soit les services de garde, que ce soit des écoles comme l’Université de l’Ontario français, que ce soit des appuis communautaires ou juridiques », a-t-il répondu, en direct de Charlottetown où se tient la retraite du cabinet depuis deux jours.
Son gouvernement doit dans les prochains mois annoncer une nouvelle cible de nouveaux arrivants francophones hors du Québec, un objectif de 4,4 % qui a été atteint qu’à une seule reprise depuis son implantation en 2003, soit l’an dernier. La Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) demande à ce qu’elle soit triplée à 12% des 2024 et qu’elle continue d’augmenter jusqu’à atteindre 20 % en 2036.