Potentielle course serrée dans le Canton d’Alfred et Plantagenet
ALFRED ET PLANTAGENET – L’élection oppose quatre candidats à la succession du désormais député provincial Stéphane Sarrazin. Pour le poste de maire, ce sont Yves Laviolette, René Beaulne, Chantal Galipeau et Marc Prud’homme qui s’affrontent sur le ring électoral. Deux des candidats tirent leur épingle du jeu.
Le dernier recensement de Statistique Canada indique que le canton est habité par plus de 9 800 personnes dont près de 75 % parlent français (en tant que première langue officielle parlée). Dans cette région à mi-chemin entre Montréal et Ottawa, les enjeux francophones, ça n’existe pas trop. D’ailleurs, tous les candidats s’entendent plus ou moins sur cette idée.
René Beaulne qui se présente pour la première fois au poste de maire, explique que « quelques anglophones se sont installés depuis la pandémie et que tout se passe bien. Ils savent qu’ici, c’est très francophone et savent qu’ils seront servis en français ».
Selon le maire actuel, M. Laviolette, il y aurait trois pôles d’attraction ici : la rivière des Outaouais, l’autoroute 17 et Wendover qui a accueilli au moins 200 nouvelles maisons. « Les gens viennent pour le fait francophone, et donc, il faut recréer de la richesse. Les gens vivent ici et travaillent à Ottawa dépensent à Ottawa. Il faut donc réorienter la richesse dans le Canton. »
Entre expérience et vigueur
René Beaulne est conseiller municipal depuis 29 ans. « C’est dix élections consécutives », dit-il fièrement. Pour lui, c’est le bon moment de se présenter. « Je veux m’impliquer plus maintenant que je suis semi-retraité et je crois qu’au moins 200 personnes m’ont demandé de me présenter. » Cette course le rapproche inexorablement d’un de ses opposants déjà en place : Yves Laviolette.
« Je sais que la course est serrée avec M. Laviolette », admet M. Beaulne.
M. Laviolette est maire par intérim depuis que Stéphane Sarrazin a été élu député en juin dernier. Le candidat mise sur l’expérience. Déjà maire en 1991, il est revenu comme conseiller à la dernière élection.
« Je suis confiant, j’ai tapé aux portes de 3 500 maisons », déclare-t-il. « J’ai déjà fait deux termes en tant que maire, j’ai de l’expérience et j’ai le soutien des trois derniers maires. »
Au départ de Stéphane Sarrazin, René Beaulne et Yves Laviolette étaient à égalité des votes pour reprendre le flambeau. Les deux politiciens semblent au coude à coude dans cette élection. « C’est un tir au chapeau qui a décidé qui des deux allers être le maire », avoue Chantal Galipeau, elle aussi candidate à l’élection.
Conseillère depuis huit ans, Chantal Galipeau se dit proche des habitants : « Je suis dans le canton depuis 1990 et j’ai toujours voulu aider ma municipalité. Il est temps pour moi d’en faire plus et de moderniser la ville, d’apporter du renouveau. »
La popularité, un atout électoral
Mme Galipeau considère que M. Beaulne et elle ont fait beaucoup de porte-à-porte, à l’inverse de M. Laviolette, qui aurait fait campagne en « achetant des fleurs à tous les soupers pour toutes les madames (…). Ce sont les vieilles coutumes ».
Pour Yves Laviolette, cette élection pourrait tout à fait lui être favorable. Il affirme être proche des différents niveaux de gouvernance : « Je connais bien nos deux députés, au provincial (Stéphane Sarrazin) et au fédéral (Francis Drouin). Je suis arrivé comme un couteau chaud dans le beurre au niveau des Comtés unis et j’ai été accepté immédiatement lorsque j’ai remplacé M. Sarrazin. »
Quant à René Beaulne, à la question « Quel serait votre avantage dans cette course? », l’aspirant mise sur sa connaissance quasi chirurgicale des habitants et de leurs besoins. « Je fais beaucoup de bénévolat et je suis quelqu’un qui s’implique localement. Je réponds très vite aux appels et aux courriels et je fais mon 100 % pour les gens. »
Pourtant, M. Laviolette, qui dit se déplacer très souvent aux « soupers », constate que son opposant ne serait pas sur tous les fronts. « À part à Curran, je ne l’ai jamais vu à Wendover ou Treadwell, il semble ne pas vouloir se présenter là-bas. »
Au coude à coude sur un programme
Si la course peut être serrée entre deux candidats compte tenu de leur popularité, les trois prétendants ci-dessus appuient un programme plutôt similaire.
« L’état des routes est un enjeu pour les habitants », révèle M. Beaulne, « cela fait partie des remarques qui m’ont été dites durant mes porte-à-porte, mais aussi la sécurité et la vitesse sur nos routes ».
Le candidat assure que près de 30 % des personnes qu’il a rencontrées durant sa campagne de prospection lui ont parlé de sécurité. « Il n’y a pas assez de présence policière pour contrôler la vitesse. Ils n’ont pas le temps de faire de la patrouille chez nous. »
Chantal Galipeau soutient à son tour ce qu’affirme M. Beaulne, « la sécurité et la vitesse, c’est ce dont les gens se plaignent le plus ».
Sur ce sujet, M. Laviolette entend régler le problème. « Je siège au comité de la police provinciale de l’Ontario à Hawkesbury, la sécurité, c’est important pour moi. Vendredi et dimanche soir prochains, ils seront au bout de la 17, je les ai envoyés là-bas. Quand on m’appelle, j’agis! »
Mais ce n’est pas tout, nous dit la conseillère Galipeau, « il y a un problème d’eau, il faut entièrement revoir le tuyau qui puise l’eau de la rivière, il est peut-être inadapté considérant que nous avons plus d’habitants ».
Le maire sortant est d’accord : « C’est sûr qu’éventuellement, il faudra changer ce tuyau, mais c’est le seul champ de bataille de ma concurrente », admet-il. « Il faudra que tout le monde contribue. »
Ces trois candidats affirment aussi que les habitants du canton ont témoigné leur inquiétude fasse à la montée des prix. Limiter la hausse des taxes est un sujet de grande préoccupation pour la population.
Marc Prud’homme n’a pas donné suite à nos demandes d’entrevues d’ONFR+.