Une première politique dans Orléans pour le Franco-Ontarien Gabe Bourdon
ORLÉANS – Voilà une circonscription où de nombreux Franco-Ontariens vivent. Des aînés, des fonctionnaires et de nouveaux arrivants résident dans cette région à majorité libérale. Là, où les sondages placent le candidat des libéraux Stephen Blais en tête, le concurrent néo-démocrate, Gabe Bourdon, privilégie le dialogue et veut représenter les habitants d’Orléans, peu importe leur âge, leurs origines ou leurs genres.
« Je veux partager un message d’espoir », nous dit ce novice en politique. « Je rencontre des gens de tous les genres, il y a une diversité infinie à Orléans. On veut prendre soin des gens ici. »
Ce Franco-Ontarien a grandi à Orléans et explique n’avoir jamais fait de la politique, mais que ses raisons sont multiples.
« Je n’ai jamais été membre d’un parti politique, ni de bénévolat ou de porte-à-porte. J’ai voulu rejoindre le Nouveau Parti démocratique (NPD) surtout contre la privatisation de nos services de santé. »
C’est avec une énergie débordante que le candidat nous raconte ce qu’il aime dans son nouveau rôle. À 37 ans, ce père de famille, auparavant représentant syndical, avoue apprendre tous les jours. « J’essaie de faire au mieux de mes capacités », reprend-il.
« J’ai hâte d’entendre parler les gens, peu importe ce qu’ils ont à dire. La seule manière que j’ai de pouvoir représenter les Orléanais, c’est de les entendre. Je ne peux pas les représenter si je ne sais pas les enjeux qui les touchent. »
Le prétendant au titre, ne s’inquiète pas de la place que lui accordent les sondages. Pour lui, en politique on ne peut rien prévoir. Chaque événement ou crise peut faire basculer l’opinion publique. Son avantage dans cette campagne, c’est le système de santé, selon lui, après deux années de pandémie.
« La santé est la préoccupation première des habitants (…). Nous avons la santé à cœur, c’est une des raisons qui m’a poussé à rejoindre le parti. »
Les enjeux de plus 128 000 Orléanais
Depuis le début de la campagne électorale et quasiment tous les jours, Gabe Bourdon et ses bénévoles sillonnent les rues d’Orléans, à la rencontre des habitants. C’est dans le quartier de Chapel Hill Sud où s’étalent quelques grandes maisons unifamiliales et des VUS de derniers prix que le candidat sous un soleil de feu est allé à la rencontre des habitants. Pour lui, le porte-à-porte est la façon la plus efficace de discuter avec les gens et d’en apprendre sur eux.
« Les enjeux de beaucoup d’Orléanais, c’est la francophonie, sans aucun doute. On est, je crois, entre 35 % et 40 % de francophone ici. C’est un sujet qui dans notre province, n’est pas assez mis en avant. »
Dans ce quartier où les beaux jardins fleurissent, une maison sur deux est habitée par des francophones. À Chapel Hill Sud, une maison coûte entre 750 000 $ et plus de 1 million de dollars.
Son projet est d’être la voix des francophones à Queen’s Park et à tous les congrès du NPD.
« Il faut que ça change, on doit avoir des services en français autant qu’en anglais. Ce sont les deux langues officielles du Canada. Je suis Canadien, j’ai le droit d’être servi en français, pourtant, la province a beaucoup de travail à faire dans ce sens. »
Le manque de services en français lors des cliniques de vaccination à la Place d’Orléans est souvent revenu durant son porte-porte.
« Si tu as des questions sur la vaccination, notamment avec toutes les controverses autour du vaccin, tu ne peux même pas avoir d’informations dans ta langue. J’ai entendu ça plusieurs fois, c’est aberrant. »
Pour lui, ce sont ces choses-là qui l’habitent. « Je veux avoir une voix forte et juste, qui reflète les gens de ma circonscription. Je veux qu’on entende la voix des francophones et des gens d’Orléans ».
Diversité et curiosité dans sa ville chérie
Ce fier francophone sait que le coût de la vie et le logement sont des préoccupations montantes dans sa région. « Je ne pense pas qu’il faille s’allier aux libéraux au niveau de la province. Je pense par contre qu’il faut des partenariats dans tous les niveaux du gouvernement municipal, provincial et fédéral. »
« La santé, et l’éducation, pour moi, c’est une raison d’être, pas une bière à 1 dollar », ironise-t-il.
Les gens de cette circonscription parlent d’éducation. Gabe Bourdon pense qu’il faut s’inspirer des belles pratiques que l’on voit, notamment en Europe. Pour lui, « forcer à suivre des cours en ligne alors que des gens n’ont même pas accès à Internet dans certains coins de l’Ontario, ça n’a pas de sens ».
À l’angle de Nature Trail Crescent et de la voie Noblewood, les résidents ouvrent volontiers la porte. C’est tout sourire que les gens accueillent Gabe Bourdon. Sa phrase d’accroche interpelle : « Bonjour, je suis Gabe Bourdon, je veux savoir quels sont vos enjeux, qu’est-ce qui est important pour vous? ».
Il est dur de savoir la couleur politique de ce quartier. Aucune pancarte ne jonche les parvis. Familles et aînés parlent de santé et du prix de l’essence. Les gens avouent hésiter pour qui voter. D’ailleurs, beaucoup se demandent s’il sert à quelque chose d’y croire encore. Gabe Bourdon veut changer les mentalités.
« Je veux donner un message d’espoir et d’amour. On peut changer les choses… Si à l’issue de cette élection, je ne suis pas élu, je continuerai probablement toute ma vie de représenter ma communauté. »
Une diversité qui se traduit dans les enjeux, à chaque porte, sa peine. Bien que la santé soit le sujet de mise, on parlera souvent de la construction d’immeubles et de maisons aux alentours. « L’étalement urbain oui, mais il faut préserver le paysage, il ne faut pas que ce soit dense », nous dit une mère de famille.
Plus tard, c’est un Franco-Ontarien marié à une soignante, qui nous dit : « Ma femme est infirmière, alors, vous vous doutez bien qu’on ne va pas voter pour le Parti progressiste-conservateur. »
À la porte à côté, on nous dira avoir toujours voté libéral, mais on promet de lire le programme du NPD. Puis, celle d’après assure avoir déjà fait son choix et nous demandera de partir.
Nouveau et motivé comme jamais
De retour à son bureau de campagne, le candidat NPD y organise sa prochaine journée. Des messages de soutiens collés aux murs en français et en anglais lui rappellent pourquoi il fait ça. Au même moment, nous apprenons qu’Andrea Horwath, publiait un tweet sur l’événement qui a eu lieu plus tôt dans la journée, concernant des adolescentes de l’école Béatrices-Desloges, ayant subi un contrôle hors norme du code vestimentaire.
Gabe Bourdon est dotée de l’énergie nécessaire pour mener à bien la mission qu’il s’est fixée « une porte à la fois, mon but est de connecter avec les gens, à chaque porte, je suis un meilleur représentant et j’espère pouvoir gagner des soutiens ».
« On essaie aussi de toucher les gens sur les réseaux sociaux, grâce à ma bénévole et gestionnaire en médias sociaux. Elle est phénoménale et être sur TikTok était son idée. J’adore faire du karaoké : dans ma maison, on danse », explique-t-il avec son enthousiasme contagieux.
Quand on lui demande quel est son message rassembleur, le candidat dit qu’il « espère qu’on peut être élu pour notre travail en politique ».
« Le lien entre tous ici, c’est que tout le monde est tanné des politiques. Je veux me battre pour que les gens se réintéressent. Je veux qu’on parle avec amour, espoir et optimisme. Je suis comme les gens à qui je parle. Je veux qu’on ait de l’espoir et j’aime le monde d’Orléans. »