RÉFO : démission de Marie-Pierre Héroux, Ephrem Porou lui succède
OTTAWA – Changement de cap à la tête du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO). Ephrem Porou, étudiant en 1ère année à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa, prend la barre de l’organisme porte-parole des étudiants francophones en Ontario.
La semaine dernière, la démission de la présidente Marie-Pierre Héroux avait obligé à la désignation d’un successeur. Une décision faite lors d’un vote en ligne le 8 mai, et rendue publique ce lundi.
« Après l’élection, j’avais un sentiment de joie, mais aussi de regret, car on venait de perdre Marie-Pierre Héroux qui avait lutté pendant deux années auprès du RÉFO. Elle avait beaucoup d’expérience », soutient M. Porou en entrevue pour ONFR+.
Ce dernier a rejoint le conseil d’administration du RÉFO en mai 2018, avant d’accéder à la vice-présidence secrétariat lors de la dernière assemblée générale.
Il occupera la présidence jusqu’à l’automne 2021.
Originaire de Côte d’Ivoire, M. Porou est arrivé au Canada en 2016, d’abord pour étudier au Collège Boréal, à Toronto, comme adjoint juridique.
« Je suis une minorité visible et c’est un atout dans la mesure où nous constatons que peu de personnes issues des minorités visibles sont dans les organismes. »
Une situation inédite due à la COVID-19
Reste que la situation mondiale inédite marquée par l’épidémie de COVID-19 a un impact majeur sur les étudiants. Cette semaine, beaucoup d’universités annoncent, une à une, qu’elles effectueront en ligne l’enseignement de la session d’automne.
« La semaine dernière, on a eu une rencontre avec le ministre des Collèges et Universités [Ross Romano], en compagnie des étudiants anglophones, pour plusieurs sujets, dont les cours en ligne. On veut s’assurer que les institutions vont donner des cours de qualité à l’automne. Certains vont aussi finir la session d’automne avec des stages. Il faudra s’assurer que ces stages soient adéquats. »
Autre sujet à surveiller pour le nouveau président : le statut des étudiants internationaux.
« Les étudiants internationaux ne peuvent pas rentrer chez eux. Du fait que certains sont en permis d’études, ils n’ont pas le droit de travailler plus de 18 heures par semaine, ce qui pose problème, car dans une situation où ils manquent d’argent, ils ont besoin d’avoir une flexibilité pour travailler plus. »
Héroux, un départ surprise
Quant à Marie-Pierre Héroux, elle a annoncé sur les médias sociaux qu’elle commençait une nouvelle carrière professionnelle au bureau de Radio-Canada, à Sudbury. Elle était jusqu’alors étudiante en histoire à l’Université Laurentienne.
Origine d’Embrun, Mme Héroux a d’abord été la co-présidente du RÉFO à partir de mai 2018. À l’automne dernier, un changement dans la structure de gouvernance, opéré par l’organisme lors de son rassemblement, lui permettait de devenir l’unique présidente.
Les deux ans à la tête du RÉFO ont été plutôt animés pour elle, en raison des préparatifs laborieux pour la mise en place de l’Université de l’Ontario français (UOF).
La crise linguistique de l’automne 2018 consécutive à l’annulation du projet par le gouvernement Ford avait donné à la co-présidente une visibilité nationale. Le 25 novembre de la même année, elle participait à l’émission Tout le monde en parle (TLMEP) aux côtés d’Amanda Simard, Ronald Caza et Dyane Adam.
Un an et demi après, le projet universitaire est dorénavant sur les rails, après la signature d’un partenariat entre le gouvernement provincial et Ottawa.
« Je suis fière du travail que nous avons accompli durant les dernières années », a laissé entendre Mme Héroux dans un communiqué.
« Nous avons réussi à passer au travers de plusieurs grandes crises, dont la Résistance, et le RÉFO dispose aujourd’hui d’une équipe forte, de ressources adéquates, et d’un conseil d’administration dévoué. Je quitte donc avec la certitude que le RÉFO saura représenter ses membres durant cette crise sans précédent que représente la COVID-19. »
M. Porou se dit « confiant » que l’université ouvrira bien ses portes en 2021, comme initialement prévu avant la crise du coronavirus.