
Rentrée à l’Université de Sudbury : une « première cohorte névralgique »

[ENTREVUE EXPRESS]
QUI :
Serge Miville est le recteur et vice-chancelier de l’Université de Sudbury.
LE CONTEXTE :
L’Université de Sudbury accueillera sa première cohorte depuis sa relance ce mardi. Le 7 juillet dernier, le gouvernement Ford a annoncé un financement de 10,8 millions de dollars à l’Université de Sudbury pour son partenariat avec l’Université d’Ottawa.
L’ENJEU :
Serge Miville décrit cette première cohorte comme étant névralgique , car elle permettra d’ajuster l’offre de cours selon la demande.
« D’où viennent principalement les étudiants de cette première cohorte?
On en a qui viennent de Sudbury, mais aussi d’Ottawa, du Nord-Est, du Nord-Ouest. La cohorte est très diversifiée : certains étudiants viennent directement du secondaire, tandis que d’autres ont terminé leurs études secondaires depuis plus d’un an. Cela crée une bonne mixité, avec des profils variés qui reflètent le bassin provincial.
Combien d’étudiants sont inscrits pour cette rentrée et comment ces chiffres se comparent-ils aux prévisions ou aux attentes de l’Université?
Ça risque de fluctuer, ce qui est très normal, mais en ce moment on parle de 20 à 30 étudiants. Une des choses importantes à noter, c’est que, puisque l’annonce a été faite il y a six semaines, compte tenu du contexte, je pense que les gens devraient être fiers de ce que nous avons accompli.
Êtes-vous fin prêts pour cette rentrée, surtout au niveau des disciplines nécessitant des ateliers pratiques comme la biochimie ou le biomédical?
Concernant les sciences pures, comme la biomédicale ou la biochimie, il n’y a pas de cours offerts lors du premier semestre. Les programmes seront déployés progressivement selon la demande des étudiants. La première cohorte est très névralgique dans ce sens, car il n’était pas possible de simplement publier l’offre de cours habituelle. Il fallait attendre le retour des étudiants pour s’ajuster en conséquence.
La rentrée en janvier est prévue, mais l’attention est principalement portée sur le premier semestre. Les salles de classe ont été adaptées et mises à niveau pour l’enseignement présentiel. Les préparatifs sont donc terminés pour cette étape, et ceux pour le semestre suivant sont également en cours. On est tous très occupés et fébriles, mais tout est prêt pour accueillir la cohorte.

Quelles disciplines attirent le plus vos étudiants justement?
Les sciences de la santé suscitent beaucoup d’intérêt, mais aussi les humanités. On le voit, même dans une petite cohorte, il y a déjà des profils très variés. L’Université de Sudbury se distingue un peu des autres établissements parce que son baccalauréat est structuré autour d’un tronc commun.
Ce tronc commun comprend des cours obligatoires pour tous les étudiants ainsi qu’une mineure en leadership, ce qui signifie que pendant le premier semestre, une grande partie des cours est commune à tous, sans être exclusivement centrée sur le tronc commun. L’objectif est de créer une dynamique multidisciplinaire et d’encourager l’interconnexion entre étudiants de différentes disciplines.
Souhaitez-vous éventuellement obtenir une désignation fédérale pour accueillir des étudiants internationaux?
C’est un processus que l’Université va devoir entamer et qui doit également passer par la province de l’Ontario. En ce moment, toute notre attention est centrée sur cette rentrée et nos opérations. Une prochaine étape, c’est évidemment cette désignation-là comme étant un des projets de l’institution pour le futur.
À quoi ressemble le corps professoral de ce semestre?
On a six chargés de cours qui se partagent l’enseignement. Certains avaient déjà enseigné ici avant la fermeture, d’autres non. C’était important pour nous d’avoir un équilibre entre des visages connus de la communauté universitaire et de nouvelles expertises qui viennent enrichir notre offre.

Vous avez aussi mis en place des bourses pour vos étudiants qui leur permettent de couvrir les droits de scolarité cette année. Pouvez-vous nous en parler?
Oui, tout au long du siècle, on a reçu des dons qui nous permettent d’offrir des bourses à nos étudiants pour alléger les frais de scolarité. Une bonification de bourse est absolument disponible pour ceux qui sont éligibles et qui font des études à plein temps. Quelqu’un qui souhaite étudier à temps partiel est bienvenu, mais n’aurait pas accès à ce système de bourse. Pour une petite université, c’est important, parce qu’on veut vraiment faciliter l’accès aux études.
Cette rentrée est présentée comme une étape importante pour la relance de l’Université. Concrètement, quels indicateurs allez-vous surveiller dans les prochains mois pour savoir si elle est réussie?
Pour moi, ça va être la capacité d’écouter nos étudiants, de recueillir leurs commentaires et de bâtir avec eux. Le signal qu’on veut envoyer, c’est que les étudiants ne sont pas seulement des personnes qui reçoivent une éducation, mais aussi des artisans de cette institution.
Encore une fois, cette première cohorte joue un rôle important car elle co-crée l’expérience universitaire qu’elle souhaite vivre. L’influence des étudiants est importante sur la manière dont l’institution va évoluer au fil des années. L’Université cherche vraiment à être à l’écoute des étudiants : « par et pour » ce n’est pas un slogan, mais une pratique active, afin de mettre en place les ajustements nécessaires selon les besoins et de faire les choses un peu différemment. »