Rentrée parlementaire : pas le temps de faire le cirque, lancent les libéraux à Poilievre
OTTAWA – Au premier jour de la session parlementaire, les libéraux ont envoyé leur message arguant que l’heure n’est pas à la joute politique. Le gouvernement demande aux oppositions de collaborer, au regard de la situation avec le coût de la vie et l’inflation, dans un message principalement centré vers les conservateurs.
Avec désormais Pierre Poilievre à la tête du Parti conservateur, l’allure des débats fait craindre le leader du gouvernement en chambre Mark Holland.
« Ce n’est pas le temps de jouer à la politique. Si les conservateurs veulent continuer leur cirque, on verra bien si les gens achètent des billets », a-t-il lancé dans sa conférence de presse marquant le début de la session parlementaire.
Ce dernier devra s’entendre avec son homologue au Parti conservateur, Andrew Scheer.
« J’espère qu’il va y avoir une bonne relation et une opportunité de travailler avec M. Scheer (…). Ce n’est pas le temps pour jouer ou des choses pas sérieuses. Ça demande tous nos efforts afin d’avoir un ton respectueux et j’espère que ça va être le cas pour le Parti conservateur dès aujourd’hui. »
La semaine dernière, Justin Trudeau et Pierre Poilievre, moins de 48 heures après la victoire de ce dernier, avaient donné le ton alors que chacun dirigeait des flèches l’un vers l’autre. Le premier ministre avait dénoncé « des slogans, des phrases creuses et des attaques insouciantes » de la part de son adversaire.
« Je suis prêt à agir de façon respectueuse et avec un ton raisonnable, c’est mon objectif », a soutenu M. Holland. « Ce n’est pas important si l’autre côté (les conservateurs) adopte le même ton. Si oui, je pense que c’est bon pour le pays. Sinon, on va continuer d’agir de la même façon même s’ils ne veulent pas. »
Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh se dit peu confiant, avec l’arrivée de Pierre Poilievre, de voir une bonne collaboration avec les autres partis de l’opposition et le gouvernement. Il affirme ne pas voir de liens entre les enjeux avancés par les deux formations politiques.
« On a plusieurs exemples où ils (les conservateurs) veulent attaquer les autres partis seulement pour l’attaque et la critique sans avoir le but d’améliorer quelque chose pour les gens. C’est une mauvaise approche qui n’aide pas la vie des gens », a-t-il critiqué.
Le gouvernement a d’ailleurs commencé la session en déposant les projets de loi C-30 et C-31. Le premier a pour but de doubler le crédit pour la taxe sur les produits et services (TPS) et permettrait à un couple avec deux enfants de toucher 467 $ supplémentaires et 225 $ en moyenne pour un aîné selon les chiffres du gouvernement. Le second concerne deux mesures : la Prestation dentaire canadienne et le supplément ponctuel au programme d’Allocation canadienne pour le logement. Offert aux enfants de moins de 12 ans pas déjà couverts, l’assurance dentaire pourra permettre de sauver jusqu’à 650 $ par enfant au cours des deux prochaines années.
Le chef néo-démocrate a d’ailleurs réitéré que sans la mise en place d’un programme d’assurance dentaire en 2023, il n’aurait aucune hésitation à rompre l’entente actuelle avec les libéraux.
« Le gouvernement le sait et on a mis cette date et on va rester vigilant pour s’assurer que ça va être accompli (…). Le gouvernement libéral montre souvent une ouverture, mais on doit les forcer à faire des choses. »
Parlement hybride permanent?
En juin dernier, les libéraux ont prolongé de manière temporaire d’un an la tenue du parlement hybride. Un comité doit se pencher sur la question, mais Mark Holland s’est réservé de dire si son parti était d’accord pour le garder de façon permanente.
« Ça va créer une occasion de considérer la continuation du système hybride. Je serais disponible pour parler à ce comité et à ce moment-là, je vais expliquer mes pensées sur cette question-là. »
Au NPD, le chef néo-démocrate Jagmeet Singh s’est dit en faveur de conserver le parlement virtuel.
« Ça donne une flexibilité et c’est quelque chose qui aide à la représentation des députés et des régions à travers le pays à la Chambre des communes », a-t-il argumenté.