Réouverture partielle de l’économie dès le 16 février pour la majorité de l’Ontario
Le gouvernement Ford a annoncé maintenir l’ordre de rester à la maison jusqu’au 16 février alors que Toronto, Peel et York devront attendre jusqu’au 22 février. Le code de couleurs pour les mesures sanitaires par région sera de retour et les régions en gris pourront rouvrir une partie de leur économie.
Dans ces zones grises, le palier le plus sévère, les achats en personne seront permis avec des mesures de santé et de sécurité publiques. La capacité maximale sera réduite à 25 % dans la plupart des établissements de vente au détail, une capacité réduite par rapport au mois de décembre où la capacité était de 50 %. Pour les commerces essentiels comme les supermarchés ou pharmacies, la capacité sera à 50 %.
« Ce n’est pas une réouverture ou un retour à la normale. C’est plutôt une reconnaissance des progrès qui ont été faits », a avancé la ministre de la Santé Christine Elliott.
De leur côté, les restaurants et bars sont toujours limités aux commandes à emporter et aux livraisons à domicile. Les mesures sanitaires dans les commerces seront renforcées pour tous les autres paliers de couleurs, précise la province. D’autres mesures pour les événements et rassemblements publics, comme le port du masque obligatoire, seront aussi mis en place annonce le gouvernement.
« Les mesures fonctionnent. Mais, on ne peut pas revenir à la normale tant et aussi longtemps que nos hôpitaux pourraient être engorgés, mais on peut sortir de notre ordre de rester à la maison (…). On n’est pas sortis du bois, je suis toujours concernée par les variants, on ne peut laisser tomber les mesures. Si les chiffres montent, on va être prêt à mettre des mesures en place », indique le premier ministre Doug Ford.
Les prochaines semaines, notamment avec l’évolution des variants, détermineront quelles régions pourront retourner au code de couleur vert, jaune, orange rouge ou gris.
« On sait que plusieurs régions veulent savoir quand elles vont pouvoir revenir au vert et où elles seront dans une semaine. Il faut regarder soigneusement et on doit voir des chiffres descendre dans les hôpitaux. Dans certaines régions, les chiffres sont encore très élevés et avec les variants comme à North Bay et Témiscaming, on veut voir comment ça pourrait se propager dans la communauté… et les variants augmentent les risques de façon exponentielle. C’est pour ça qu’on veut attendre de voir », soutient la ministre Elliott.
Les trois bureaux de santé suivants pourront revenir dans une région de couleur verte dès le 10 février : Hastings Prince Edward, Kingston, Frontenac et Lennox & Addington et le Comté du district de Renfrew.
De son côté, en conférence de presse, Paul Roumeliotis, le médecin en chef du Bureau de santé de l’est de l’Ontario, avance que son bureau pourrait être dans le palier « orange ou rouge » à la lumière des chiffres actuels.
« On va avoir une discussion avec le ministère de la Santé. Nos chiffres semblaient être dans le rouge ou à la frontière de l’orange. On devrait avoir une annonce pour le 12 février. »
Cette annonce du gouvernement survient quelques jours après celle d’autoriser l’apprentissage en personne de toutes les écoles de la province dès le 16 février.
Attention au variant, dit le Dr Loemba
Pour le virologue Hugues Loemba de l’Hôpital Montfort, le gouvernement doit garder un œil sur les variants de la COVID-19 avant d’être certain de pouvoir penser à une ouverture de l’économie.
« Le déconfinement doit dépendre de l’allure des cas chez les variants, à savoir s’ils vont augmenter, car ça l’augmente depuis plusieurs semaines. Si on met toutes les mesures en place pour tracer les variants avec le traçage, là on peut rouvrir de manière progressive. Par contre, si on va trop vite, avec le déconfinement, ça pourrait donner la chance aux variants de se propager », explique le virologue Hugues Loemba.
Ce dernier dit s’inquiéter de la transmission du variant dans la grande région de Toronto, mais salue la « bonne décision » de la province de dépister tous les variants chez les cas positifs.
Il affirme que les chiffres démontrent qu’il s’agit d’un bon moment pour déconfiner, mais qu’il y a aussi un équilibre précaire à atteindre en ce moment entre l’économie et le système de santé.
« C’est un bon moment pour le déconfinement, mais c’est un équilibre précaire, car on ne sait pas si d’ici mars si les cas du variant vont augmenter comme ça été dit dans les modèles de la province. Il faut y aller de manière progressive avec les variants. Mettre des mesures comme la réduction des clients dans les grandes surfaces, c’est bon, mais en même temps, il faut tout faire pour surveiller ces variants », explique le virologue.
1 265 nouveaux cas
Lundi, la province a compilé 1 265 nouveaux cas et 33 décès. 901 personnes sont hospitalisées, soit la deuxième journée de suite où les hospitalisations sont en bas des 1 000, une première depuis le 28 et 29 décembre. Le plus récent bilan :
- 279 472 cas au total, 14 331 actifs
- 6 538 décès, 258 603 guérisons
- 901 hospitalisés, 335 en soins intensifs
- 28 303 tests en 24 h, 10 693 en attente de résultat