Retour à l’école en présentiel : la province est fin prête selon le ministre Lecce
TORONTO – Prévu pour le 17 janvier prochain, le retour à l’école en mode présentiel en Ontario n’a eu de cesse de faire les choux gras de l’opposition ces derniers temps et de soulever les inquiétudes du corps enseignant et des parents. Afin de rassurer ces derniers, le ministre de l’Éducation, Stephen Lecce, accompagné du Dr Kieran Moore, médecin hygiéniste en chef de la province ont tenu une conférence ce mercredi où il était question de lever le voile sur les préparatifs en cours en prévision de cette reprise. Les détails.
Après deux semaines d’apprentissage en ligne, l’Ontario a annoncé lundi que les élèves pourraient retourner en classe dès la semaine prochaine. Selon le ministère, cette réouverture des écoles n’a été possible que grâce à de nouvelles mesures de santé et de sécurité et surtout à de nouveaux fonds injectés dans les préparatifs.
En effet, M. Lecce a fait savoir que le gouvernement a mobilisé 1,6 milliard de dollars de ressources afin de venir en aide aux conseils scolaires dans la lutte contre la COVID‐19. Cette somme permettrait également d’embaucher quelque 2 350 personnes, y compris des enseignants, des concierges et des travailleurs dans le secteur de la santé mentale.
Amélioration exhaustive de la ventilation dans les écoles
En outre, le gouvernement prévoit d’améliorer la ventilation dans toutes les écoles de l’Ontario, et ce grâce au déploiement de 70 000 unités de filtration à haute efficacité pour les particules de l’air, en plus des 3 000 unités autonomes de filtration. Qui plus est, 10 millions de masques N95 seront distribués au personnel de l’éducation et des services de garde d’enfants. Parallèlement, plus de 4 millions de masques à trois épaisseurs seront disponibles pour les élèves avec réapprovisionnement régulier.
Les tests ne sont pas en reste. À compter du 17 janvier 2022, le ministre promet que des tests antigéniques rapides seront mis à disposition dans un premier lieu au personnel des services de garde d’enfants et des écoles, aux enfants dans les milieux de garde d’enfants et aux élèves fréquentant les écoles élémentaires publiques, avant d’être disponibles pour les élèves du secondaire. Il s’agit là de deux tests par membre du personnel et par élève conformément aux orientations en matière de dépistage pour les personnes symptomatiques.
Des cliniques de vaccination dans les écoles
L’autre annonce phare relative à ces préparatifs concerne la vaccination, car, selon le ministre Lecce « La vaccination demeure la meilleure solution pour combattre la COVID-19 ». À en croire ce dernier, les bureaux de santé publique et les conseils scolaires collaborent en ce moment même afin d’implanter des cliniques de vaccination dans les écoles à l’adresse des élèves de 5 à 11 ans. Ces cliniques pourraient être ouvertes avant, pendant et après les heures de classe.
« Initiative tardive », juge Andrea Horwath, cheffe de l’Opposition officielle. « Cela fait longtemps qu’on demande au gouvernement d’introduire des unités de vaccination dans les écoles pour mener une campagne de vaccination éclair avec l’accord des parents », regrette la députée NPD.
Toutefois, pour l’heure aucune date n’a été avancée s’agissant de la mise en route effective de ces cliniques, on en est encore au stade de repérage des emplacements idéaux en termes de sécurité avant de procéder au travail de communication avec les parents.
De son côté, Anne Vinet-Roy, présidente de l’Association des enseignantes et enseignants franco-ontariens estime ces mesures insuffisantes et émet de gros doutes sur leur mise en application d’ici le 17 janvier pour cause de délais trop courts.
« L’autre grosse source d’inquiétude est le fait que les parents, le personnel et la communauté scolaire dans son ensemble ne soient pas mis au courant des éclosions potentielles ou de contacts à moins qu’il y ait 30% de taux d’absentéisme dans les écoles. Cela veut dire que le virus va circuler pas mal avant qu’on en soit informé. C’est effrayant et totalement incohérent », ajoute-t-elle.
Pour rappel, depuis le début de la pandémie il y a deux ans de cela, ce sont les élèves ontariens qui ont passé le plus de temps en classes virtuelles parmi toutes les juridictions en Amérique du Nord.