
Retour de Nuit Blanche à Ottawa en 2026 : « c’était l’événement le plus demandé par la communauté »

[ENTREVUE EXPRESS]
QUI :
José Bertrand est le président-directeur général du Groupe JKB et le producteur exécutif de Nuit Blanche Ottawa.
LE CONTEXTE :
Alors que Nuit Blanche se tenait ce week-end à Toronto, Ottawa a annoncé mardi la tenue de sa propre édition en 2026 après une absence de onze ans. La date exacte de l’événement n’est pas encore connue mais celui-ci aura lieu en automne, en marge des célébrations du bicentenaire de Bytown, le village à l’origine de la capitale canadienne.
L’ENJEU :
L’organisme espère attirer 15 000 visiteurs pour cet événement gratuit dont l’objectif est la revalorisation du centre-ville, en particulier le secteur du marché By où se tiendra cette édition de retour.
« Qu’est-ce qui a motivé le retour de la Nuit Blanche à Ottawa en 2026?
Le retour du concept est arrivé lors d’un cocktail avec le commissaire à la vie nocturne, Mathieu Grondin, qui nous a invités et rencontrés pour nous confier le projet. Il nous a fait savoir que c’était l’événement qui était le plus demandé par la communauté et que les gens souhaitaient vraiment qu’il revienne. La Nuit Blanche était un événement très apprécié, et son absence depuis 2015 a laissé un vide culturel notable à Ottawa.
Pour ceux qui n’ont jamais participé à une Nuit Blanche, comment décririez-vous le concept?
La Nuit Blanche, ça part de Paris, qui a accueilli la première édition. Le concept est bien connu des francophones, car l’expression « nuit blanche » évoque le fait de rester éveillé toute la nuit, comme un étudiant la veille d’un examen par exemple. Dans le contexte des arts, l’idée est similaire : passer la nuit dans la ville à déambuler d’activation en activation, à découvrir des installations et des performances.
Ces infrastructures seront mises en place par différents partenaires, que ce soit la Galerie d’Arts d’Ottawa, le Centre national des arts, ou d’autres. Des équipes spécialisées vont installer les œuvres et s’assurer que tout fonctionne correctement, qu’il s’agisse des arts visuels, de la musique ou de la poésie.

Qu’est-ce qui a motivé le choix du marché By comme cœur de l’événement?
Le marché By, c’est la basse-ville, là où le nom Bytown a pris place avant de devenir Ottawa l’année suivante. Ce choix s’inscrit aussi dans le cadre des célébrations du bicentenaire qui aura lieu en 2026.
Ensuite, c’est aussi parce qu’on veut redonner confiance aux gens dans le marché By. C’est un endroit qu’on a tendance à éviter, mais la Ville fait beaucoup d’efforts depuis un an pour en faire un lieu plus sécuritaire. Avec la présence d’ambassadeurs et un encadrement renforcé, on veut ramener le monde au marché By pour qu’ils le redécouvrent et qu’ils voient que c’est redevenu un endroit agréable à visiter.
Quelle sera la programmation francophone pour cette édition?
La beauté d’une Nuit Blanche, c’est que ce n’est pas seulement musical. On parle d’arts visuels, de poésie, d’arts vivants, de toutes les formes d’art. Défiler dans la ville pour aller voir des arts visuels, que ce soit en français ou en anglais, c’est universel.
Pour ce qui est de la musique, c’est certain que notre organisme, Les Forains, est francophone. Celui-ci est chargé de grands rendez-vous de la communauté comme le Festival Franco-Ontarien à Ottawa et la Franco-Fête à Toronto. C’est certain que la francophonie va avoir une place spéciale, que ce soit dans la musique ou la poésie.
Un événement est prévu le 17 octobre, présenté comme un avant-goût de celui de 2026 : pouvez-vous nous en dire plus?
Abosolument, ce sera un genre de teaser de la Nuit Blanche parce qu’on va faire une annonce publique pour promouvoir l’événement. Le 17 octobre à 20h30, on sera au marché By, tout près des lettres « Ottawa » pour une installation faite par le groupe français Transe Express, une compagnie de cirque aérien. Ils vont présenter leur spectacle « Mobile Homme », un clin d’œil à la renaissance de la Nuit Blanche à Ottawa. Comme un bébé dans son berceau qui regarde le mobile, ce sera nous, le public, qui regarderons un mobile humain, avec des musiciens et des acrobates suspendus au-dessus de nous.

Quels types de publics espérez-vous attirer cette année et comment comptez-vous les surprendre?
C’est certain qu’on ne peut pas tout dévoiler : il y aura des surprises. Mais on veut que la Nuit Blanche soit pour tout le monde. Le public qu’on vise, ce sont les gens d’ici, ceux qui habitent Ottawa et qui vont redécouvrir leur ville, mais aussi les gens de l’extérieur. Et bien sûr, ce sera un événement familial : comme ce sera la fin de semaine, on s’attend à voir beaucoup de familles venir profiter des installations et des spectacles.
On s’adresse aussi à un public beaucoup plus large : les francophones, les anglophones, mais aussi les visiteurs de la région, du Québec, de la Montérégie, de l’Outaouais. Il y a même des gens qui voyagent à travers le monde pour participer aux Nuits Blanches, et on veut que celle d’Ottawa devienne un arrêt incontournable pour eux. On sait aussi que la présence de plus de 130 ambassades à Ottawa amène un potentiel énorme. Certaines d’entre elles vont accueillir ou présenter des artistes internationaux, ce qui permettra d’avoir une programmation à la fois locale et mondiale.
Quels sont les objectifs à long terme de la Nuit Blanche Ottawa au-delà de 2026?
L’expérience est pensée pour durer plusieurs années : dès la première année, les parcours et les infrastructures seront solidement implantés, puis ils évolueront progressivement au fil des années 2, 3, 4 et 5. À long terme, l’objectif, c’est d’amener du tourisme à Ottawa pendant l’automne. C’est une période plus tranquille – on n’est pas en été, on n’est pas encore dans l’hiver – donc on veut créer un événement fort à ce moment-là. »