Soccer : l’Atlético Ottawa champion au terme d’une soirée épique
OTTAWA – L’équipe de la capitale fédérale, la plus francophone de la Première ligue canadienne (PLC), a remporté son premier titre national ce dimanche, au terme d’un match disputé dans des conditions dantesques. Les Ottaviens se sont imposés 2-1 en prolongation, près de quatre heures après le coup d’envoi initial de la rencontre, en raison de fortes chutes de neige qui ont compliqué le bon déroulement de la rencontre.
« Ce soir, ce n’est pas du football, c’est de la survie. »
Ces mots de l’entraîneur-chef de l’Atlético, Diego Mejia confiés à One Soccer, résument bien les conditions dans lesquelles se sont déroulées les 90 premières minutes de la finale de la PLC. Les premières neiges de l’année n’ont pas épargné les 22 acteurs de la rencontre, qui ont dû jouer dans le blizzard devant 13 132 spectateurs courageux, n’ayant pas quitté les gradins de la Place TD.
« Si c’était tout autre match que celui-ci (la finale), il aurait été annulé. Ce n’était pas un match », a renchéri Tommy Wheeldon Jr., l’entraîneur de Calgary, après la rencontre, précisant que les conditions étaient les mêmes pour les deux équipes et qu’elles ne constituaient pas la raison de la défaite.
Du jamais vu
Décalée de 30 minutes, la rencontre s’est bien tenue sous une neige abondante, qui s’est épaissie sur le terrain au fil des minutes, nécessitant des pauses tous les quarts d’heure pour nettoyer les lignes. Malgré ces conditions, dans lesquelles il n’y a qu’au Canada qu’on joue au soccer, les deux équipes sont parvenues à livrer un spectacle respectable en première mi-temps avec deux buts inscrits.
« Je n’ai jamais joué dans des conditions comme celles-ci. Même au Canada, on ne joue pas dans ces conditions, peut-être un entraînement une fois, a confié le défenseur québécois Loïc Cloutier après la rencontre. En première mi-temps, c’était jouable, on a réussi à jouer notre jeu. En dehors de quelques contre-attaques, on était bien. […] C’est sûr qu’une fois que le terrain a été dégagé, c’était plus simple de jouer en prolongation. »

Le premier a été l’œuvre de Fraser Aird, qui a transformé un penalty accordé pour une faute de Dos Santos sur Ntignee (0-1, 33e). L’Atlético Ottawa, qui n’avait pas perdu à la maison de toute la saison jusque-là, ne pouvait pas laisser filer ce match.
David Rodriguez, véritable révélation de l’équipe, a signé le but de l’égalisation avec une reprise de volée en ciseaux somptueuse (1-1, 40e), certainement l’un des plus beaux buts et des plus iconiques en sept ans d’histoire de la ligue.
Rodriguez joueur du match
L’attaquant mexicain a été élu meilleur joueur de la finale, en délivrant les siens en prolongation, devenant ainsi le premier à marquer un doublé en finale. Sur un long service millimétré de Manny Aparicio, il a piqué son ballon par-dessus Carducci pour offrir la victoire à l’équipe locale (2-1, 106e), sous les acclamations des partisans.
Entre-temps, la deuxième mi-temps avait été beaucoup plus compliquée avec l’accumulation de neige sur le terrain, qui a freiné la circulation du ballon et les possibilités de dribble des joueurs.
« Avec la hauteur de la neige en deuxième partie, c’était vraiment compliqué », a confirmé Cloutier.

La décision de prendre une heure pour dégager le terrain complet au terme du temps réglementaire a certes pris du temps, mais elle a permis d’offrir deux mi-temps de prolongation au niveau attendu pour un tel événement.
Une saison de records
Ce premier titre de PLC du club de la capitale vient récompenser une saison historique de la part des hommes de Diego Mejia qui, pour sa première saison à la tête de l’équipe, a installé un style de jeu offensif unique, avec beaucoup de responsabilités données à de jeunes joueurs. Une nouveauté dans la ligue canadienne, qui s’est traduite par de nombreux records battus.
« Je ne crois pas qu’il y ait déjà eu un champion de la PLC avec 10 000 minutes données aux joueurs de moins de 21 ans et en ayant plus de 60 % de possession de balle sur la saison », s’est félicité Mejia en conférence de presse.

Ottawa est devenu la meilleure attaque de l’histoire sur une saison, avec un total de 54 buts marqués en saison régulière et 59 au total. Sam Salter, le buteur québécois, termine avec l’exercice le plus prolifique pour un buteur avec 19 réalisations en régulière (précédent record à 15) et un beau cadeau de départ au club avec ce titre de champion et une récompense personnelle de meilleur joueur de la ligue. Enfin, Ottawa est la première équipe à terminer une saison invaincue à domicile.
« Quand on a vu tout ces gens qui étaient là malgré le froid, je ne sais pas comment ils font, mais on ne pouvait pas perdre », a confié David Rodriguez après le match.
« C’est aussi pour cela qu’on n’a pas perdu un seul match à domicile cette année », a ajouté Cloutier.