Sous dépendance : la renaissance de Marie‑Josée
Marie-Josée, 53 ans, est francophone. Elle nous attend devant le site de consommation supervisée (SCS) qu’elle fréquente depuis plusieurs années, au 168 de la rue Bathurst de Toronto.
Directement affectée par sa fermeture imminente, le 31 mars prochain, elle a accepté de nous raconter son histoire poignante.
Le Parkdale Queen West Community Health Center (PQWCHC) nous a également ouvert ses portes sur l’envers d’un décor méconnu du public.
Il est l’un des cinq centres torontois, sur les dix en Ontario, impactés par la nouvelle loi 223 du gouvernement provincial, interdisant désormais leur présence à moins de 200 mètres des écoles et des garderies.
Une fois à l’intérieur, loin de l’image effroyable qui leur est associée, l’atmosphère se révèle presque chaleureuse, les lieux propres et ordonnés, faisant retomber l’appréhension initiale.
Installés à l’écart, dans une pièce médicalisée exiguë, Marie-Josée se lance, hésitante : « Je viens de Montréal, je suis arrivée ici il y a 20 ans. J’avais déjà des difficultés à marcher. Pour moi, la raison a toujours été médicale. J’ai développé une dépendance à cause de ça et ce n’est pas de ma faute. »
Elle fait référence à la blessure physique qui l’a conduite à prendre des antidouleurs de type opioïdes et relate avec candeur l’histoire peu ordinaire de l’incident qui en est à l’origine.
« En 1997, à l’âge de 26 ans, je vivais dans un petit appartement d’un immeuble de la rue Sainte-Catherine. À l’époque c’était la guerre entre les gangs de bikers Hells Angels et Rock Machine, pour le trafic de drogues. Montréal c’était grave dans ces années-là. Il n’y a rien que je n’ai pas vu. »
« Un coup de feu a été tiré dans le bloc, on a entendu des cris. Un voisin ensanglanté m’a exhortée à m’échapper. J’ai sauté du troisième étage et atterri sur l’auvent d’un restaurant, qui a amorti ma chute, puis sur le sol. »
En état de choc, elle se souvient de la police arrivée sur place, de l’appel au 911, d’une civière, de sa hanche très endommagée et des vis qui lui sont installées dans la jambe à l’hôpital.

« Face à la douleur et en état de sevrage grave, j’ai dû trouver un moyen et je me suis tournée vers les drogues de rue »
Plus tard, elle consulte des médecins pour se procurer des antidouleurs, mais après une première prescription, ils refusent de la renouveler.
« Juste parce que j’avais été honnête avec eux sur le fait d’avoir consommé des drogues par le passé, se désole-t-elle. Venant d’un foyer abusif, comme beaucoup d’adolescents, j’avais essayé, mais je n’avais jamais accroché. »
« Face à la douleur et en état de sevrage grave, j’ai dû trouver un moyen et je me suis tournée vers les drogues de rue. Je m’administrais des opioïdes très forts par intraveineuse qui faisaient disparaitre la douleur complètement. »
Elle finit par quitter Montréal, indiquant que son ex-compagnon était violent, et qu’à chaque fois qu’elle trouvait refuge dans un centre pour femmes, il la retrouvait.
Ici, au PQWCHC, elle a pu bénéficier des services médicaux sur place, dont des radiographies qui ont confirmé son mal physique.
« Cela me prend une demi-heure de chausser un soulier le matin », glisse-t-elle.
Le centre l’aide à remplacer sa consommation par des médicaments antidouleur, qui lui permettent de marcher et de fonctionner : « Grâce à eux, en quatorze mois j’avais complètement arrêté les drogues de rue. Ils m’ont aidée à instaurer mon protocole. »
Elle se les procure elle-même à la pharmacie avec la prescription d’un médecin du centre. Même après la fermeture, elle sera en mesure de continuer à bénéficier de son traitement grâce à son diagnostic médical. Mais ce ne sera pas le cas de tout le monde.




Une fois les sites fermés, elle estime que beaucoup seront livrés à eux-mêmes, « car quand on consomme seul, à chaque fois, c’est un risque de mourir ».
Marie-Josée, qu’on surnomme ici MJ, a tissé des liens forts avec nombre d’entre eux qui ont été capables de gérer leur addiction et de retrouver leurs proches.
« On va perdre ces gens et c’est tellement triste, sanglote-t-elle. Les familles sont également affectées par ce mal. J’ai trois filles et, sans le centre, si elles avaient dû me perdre, elles auraient été anéanties. »
« Des centaines de personnes mourront », prédit-elle gravement. Ils vont retrouver des gens partout dans les rues et les parcs, morts ou proches de la mort. Il y aura plus de débordements dans les salles d’urgence, les médecins seront débordés. On perdra 80-90% des gens qui viennent ici, c’est garanti. »


Le centre, plus qu’une salvation, une renaissance pour celle qui aura dormi dans les rues de Toronto pendant six ans.
Elle parvient à en sortir dès 2022, aidée dans ses démarches par des conseillers via le SOS program.
On lui offre d’abord une bonne douche, un bon repas, et ce, pendant des semaines qui se transforment en mois. Très maigre, cela lui permet de se remplumer.

« Je me suis trouvé une place à vivre »
« Je me suis trouvé une place à vivre, pas un palais, mais ce que je pouvais me payer avec mon ODSP-POSPH (Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées). Quand on vient directement de la rue, on n’a pas ces capacités-là. On ne sait pas par quoi commencer. »
Et des logements, il n’y en a que peu, ou pas.
MJ a saisi la chance qui s’est offerte à elle, une chambre au premier étage d’un logement pour femmes, associé au programme. La maison peut accueillir jusqu’à cinq personnes dans le quartier de Little Portugal, dont elle partage la cuisine et le salon au rez-de-chaussée.
Sans un sevrage médicamenteux et les travailleurs sociaux du centre, elle estime qu’elle n’en aurait pas eu les capacités. « Sans le centre, je serais dans une tente à l’heure actuelle. »
À l’origine : les traumatismes d’une société en crise
Parmi ceux qui consomment, beaucoup s’étaient blessés, tout comme Marie-Josée. Certains ont son âge, d’autres, beaucoup plus jeunes, sont ceux pour qui les médecins sont plus réticents à faire des prescriptions, indique-t-elle.
« Maintenant avec le centre, j’ai un médecin, mais si tu essayes d’en trouver c’est impossible. »
« Au Tim Hortons l’autre jour, je discutais avec un homme d’environ 60 ans qui se déplace avec une marchette. Il n’a pas accès à un médecin donc il consomme les drogues de rue pour soulager ses douleurs »
À la place, ils peuvent avoir facilement accès à des opioïdes du marché noir, héroïne ou fentanyl, dont la rue est saturée.
Aaron Woznica, un travailleur social du centre très impliqué, qui s’avère francophone, y voit un dénominateur commun, la peine.
« Nous vivons dans une société qui engendre des traumatismes, notamment avec des métiers très durs physiquement, avance celui-ci. Une grande proportion d’hommes morts de surdose travaillaient dans la construction. »
Il raconte que chaque personne qu’il rencontre a vécu des violences émotionnelles, physiques ou sexuelles, soit dans l’enfance, soit du fait de vivre dans la rue.

Si la société permet ces traumatismes, Aaron trouve injuste d’en criminaliser les solutions.
Les drogues seraient donc le symptôme d’un problème, une simple réponse à la crise
sociétale.
« Violences, pauvreté, manque de services sociaux, médicaux et aussi capitalisme. Car à des fins lucratives, de grands groupes pharmaceutiques comme Purdue Pharma avec l’OxyContin se sont enrichis et ont massivement contribué à la crise des opioïdes », dénonce Aaron.
Entre deux couloirs, il utilise une métaphore : « C’est comme si on enlevait sa bouée de sauvetage à quelqu’un qui coule et qu’on lui disait d’apprendre à nager. »
Plus facile à ses yeux de pointer du doigt ces programmes de soutien plutôt que de s’attaquer aux causes sociétales.
Désabusé, il déplore notamment des délais d’un an pour avoir accès à une aide psychologique ou une place dans un programme de désintoxication, et, en parallèle, un gouvernement qui veut fermer les centres en quelques mois.

Monika Monico, une travailleuse en soutien à la prévention des surdoses, s’affaire dans la salle d’injection. Elle explique que ces programmes de quelques semaines ne font aucun suivi, avec des chances de rechute maximales avec le retour dans la rue.
« Après le 31 mars, rien n’est prêt. Où les gens vont-ils aller en attendant? On sait qu’ils vont finir par mourir en l’absence de soutien pendant cette période de transition et c’est terrifiant. »
Sans-abri, les drogues ont pignon sur rue
Sans les SCS, tous les chemins du sans-abrisme mènent aux drogues de rues.
Marie-Josée est formelle, « peu importe le programme qu’on entreprend pour se désintoxiquer, quand tu sors, sans toit, tu ne peux pas rester sobre. »
Elle décrit un mal profond, un malaise qui dévore. Se lever sans notion du temps, sans linge propre, sans pouvoir se doucher, se laver, sans pouvoir rien garder faute d’endroit où le mettre.
« Pour geler ce mal intérieur, tu consommes. »
Tandis que MJ a trouvé un endroit décent où vivre, elle rend souvent visite à d’autres au parcours cabossé, qui n’ont pas sa chance. Steve nous montre sa tente au parc Alexandra et ses mains abîmées par le froid. Exposé à une violence extrême dès l’enfance, il a développé une dépendance sévère à l’alcool et des tendances suicidaires dues au syndrome post-traumatique. Il refuse de retourner en refuge où il raconte s’être fait voler et malmener à plusieurs reprises.
« J’étais dans le parc, sale pendant des semaines. Maintenant j’ai ma chambre, avec mes deux chats de refuge dont je prends soin. Ils ne cherchent jamais à se sauver. Quand tu viens d’une place de désespoir, tu t’accroches au réconfort. Crois-moi, si tu donnes la chance à quelqu’un de trouver une place à vivre, il va la saisir. »
« J’ai parlé à pas mal d’entre eux hier soir, c’était triste. Ils n’ont pas de manteaux ni de couvertures et il faisait très froid. C’est aussi extrêmement dangereux parce qu’ils allument des feux dans des barils pour se réchauffer dans les tentes. »
Elle somme le gouvernement de se rendre dans les parcs et de mobiliser un hôtel.
« Les centres d’hébergement d’urgence sont pleins. Les gens se retrouvent dans le froid. J’ai le goût de pleurer pour eux. Personne ne veut être comme ça. »
Le travail des centres au-delà des stigmas
En 2024, le centre a enregistré plus de 7 542 cas de consommation et sauvé plus de 459 personnes d’overdose.
Le ministère de la Santé accuse entre autres les sites d’être responsables du trafic d’hydromorphone, un dérivé semi synthétique de la morphine.
Un des stigmas que veut démystifier Aaron : « Les patients doivent se procurer leurs médicaments via des prescriptions ordonnées par des praticiens autorisés. »
La législation, avec la Loi sur l’opium (Opium Act), autorise depuis 1908 les médecins et les infirmiers enregistrés à prescrire des analgésiques à base d’opioïdes.

En plus des boîtes de collecte de l’édifice, des équipes de sensibilisation et de nettoyage sillonnent quotidiennement le quartier, notamment pour collecter des seringues usagées. Une obligation du contrat avec le gouvernement fédéral.
Dans le cas où certains amèneraient des drogues de rue non réglementées ou des médicaments sur ordonnance obtenus illégalement, les équipes s’emploient à prévenir tout risque d’infection.
Formées à l’administration de naloxone, elles sont aussi équipées d’oxymètres de pouls, de tensiomètres et enfin d’oxygène, qui traite avec succès la plupart des surdoses.
Avec leurs prescriptions, l’objectif est pour des patients comme MJ de diminuer progressivement, tandis que d’autres cherchent à maintenir une consommation stable pour éviter une surdose mortelle.
En plus de la difficulté physique à transitionner des drogues de rues, étant extrêmement puissantes, s’ajoute celle d’avoir accès à un médecin et des prescriptions légales.
Sans des antidouleurs prescrits comme la morphine à libération lente et de l’oxycodone, l’alternative sera le fentanyl, l’héroïne, le carfentanil, l’hydromorphone ou l’oxycodone illicites.
Ce ne sont pas toujours les profils auxquels on pense qui sollicitent l’aide du centre. Parmi eux, des gens qui mènent une vie ordinaire.
MJ se souvient d’un homme qui travaille dans l’industrie cinématographique, d’un autre qui est un facteur à la retraite. Certains prétendent juste visiter le site par curiosité, mais bénéficient en fait de traitements.
La solution du gouvernement par la désintoxication
Le projet de loi 223 a été adopté en moins de deux mois, le 2 décembre dernier, soit la veille de la sortie du rapport annuel de la vérificatrice générale de l’Ontario.
Le gouvernement ontarien non seulement interdit les SCS situés à moins de 200 mètres des écoles et des garderies mais prévient les municipalités et organismes de participer à tout nouveau projet fédéral d’approvisionnement sécuritaire en drogues.
« Les collectivités, les parents et les familles de l’Ontario ont clairement fait savoir que leur présence à proximité des écoles et des garderies entraîne de graves problèmes de sécurité », a commenté une porte-parole du ministère de la Santé.
Le PQWCHC, au centre de la vidéo, se trouve bien à plus de 200 mètres de l’entrée de l’École élémentaire catholique St. Mary, en haut à gauche. Le calcul du gouvernement s’est cependant fondé sur l’arrière de l’école, une partie clôturée qui n’est pas une zone d’entrée ou de sortie.
Sa nouvelle stratégie s’appuie sur le traitement de l’addiction par la désintoxication via des carrefours d’aide aux sans-abri et de lutte contre les dépendances (HART hubs), soit un investissement de 378 millions de dollars dans 19 nouveaux carrefours d’aide aux sans-abri et de lutte contre les dépendances.
Ceux-ci offriraient des soins primaires, de santé mentale, de lutte contre les dépendances, des services sociaux et des lits d’hébergement et de transition, soit « 375 logements avec services de soutien intenses en plus des lits de traitement et de rétablissement. »
Les centres actuels ont la possibilité de déposer une demande pour devenir des pôles HART. Neuf d’entre eux, ont reçu l’approbation pour transitionner. Cependant le ministère n’a pas été en mesure de fournir la localisation ou la date précise de ces dix premiers carrefours, censés voir le jour avant fin 2025.
« Il n’y aura pas de décès quand ces sites fermeront », avait implacablement tranché en conférence de presse la ministre de la Santé Sylvia Jones.

Les décès et visites aux urgences liés aux opioïdes ont augmenté de 300% en 10 ans. En 2023, ces drogues étaient la cause de 7 décès par jour en moyenne.
Source : Extrait du rapport Mise en œuvre et surveillance de la stratégie ontarienne relative aux opioïdes, du Bureau de la vérificatrice générale de l’Ontario
En 2022-2023 seulement, les dix sites qui fermeront leurs portes avaient permis de prévenir des décès de plus de 1500 surdoses survenues sur place.
Dans son rapport Mise en œuvre et surveillance de la stratégie ontarienne relative aux opioïdes, Shelley Spence, la vérificatrice générale de l’Ontario, a délivré un verdict accablant : « La décision de modifier les services de consommation supervisée a été prise sans planification adéquate, sans analyse d’impact ou de consultations publiques appropriées. »
« Ces carrefours n’offriront pas certains services essentiels de réduction des méfaits tels que des services de consommation supervisée ou des programmes d’échange d’aiguilles, bien que ces services aient prouvé leur utilité pour prévenir les décès par surdose. »
Selon elle, l’investissement financier pour les carrefours a été défini sans évaluation fondée sur les besoins. De même, aucune étude n’a été entreprise pour quantifier les répercussions sur la santé publique, l’augmentation potentielle des surdoses et des visites aux services d’urgence.
« Le ministère n’a pas non plus mené de consultations officielles auprès des parties prenantes externes touchées, dont les utilisateurs des sites qui seront fermés et les populations à risque élevé, y compris les collectivités du Nord, les populations autochtones et les jeunes. »
Des conclusions auxquelles la cheffe de l’opposition officielle Marit Stiles a vivement réagi cet hiver : « Nous savons que ces centres sauvent des vies et ces nouveaux carrefours n’auront pas ces services. Cela signifie que des gens mourront. Cela leur est égal. »
Si Aaron approuve l’approche traitement, il réclame plus de services, pas moins : « Tout le monde ici pense qu’il y a un besoin de désintoxication. La solution, investir dans plus d’espace sanitaire avec un spectre d’options. Il y a de la place pour tous ces services. »
Une approche partagée par Toronto Public Health qui a demandé au gouvernement d’autoriser le fonctionnement de tous les SCS au-delà du 31 mars 2025 et d’y intégrer les nouveaux carrefours afin de dispenser ces services médicaux vitaux en plus du traitement.
MJ reconnaît la nécessité de protéger les enfants, mais considère qu’ils risquent d’être encore plus exposés : « Ils vont voir des gens consommer à ciel ouvert au coin de chaque ruelle sans l’accès à ces services. »
Inconstitutionnalité : un droit à la vie plus fort que la loi?
Selon l’avocate Aissa Nauthoo, directrice des Services d’aide juridique au Centre francophone du Grand Toronto, fermer les centres pourrait contrevenir à la section 7 de la Charte des droits et des libertés, « Droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne ».
« Ces centres jouent un rôle important dans la lutte contre la crise des opioïdes », souligne-t-elle.
La possibilité que l’application de la loi soit jugée anticonstitutionnelle ne serait pas sans précédent. En 2011, après une bataille juridique contre le gouvernement canadien, un site de consommation supervisée, le PHS Community Services Society de Vancouver, a pu demeurer ouvert.
La cour a déterminé que l’on privait les utilisateurs de leur droit à avoir accès à des services vitaux, considérant la dépendance comme une maladie et non un choix.

« La semaine dernière, nous avons eu quelqu’un qui mourait entre nos mains et nous avons inversé cette surdose en cinq minutes. S’ils ne consomment pas ici avec nos ressources, ils le feront dehors et mourront. Nous les soutenons, nous sommes comme une grande famille », relate Monika Monico.
« Ces gens formidables nous connaissent quasiment tous. On va perdre des employés exceptionnels, extrêmement bons avec les gens comme moi », s’effondre MJ dans les bras de Monika.
L’agence Neighbourhood Group Community Services, qui exploite le Kensington Market overdose prevention site (KMOPS), a récemment lancé un recours en justice contre la province aux côtés de deux usagers.
Selon l’avocate francophone, si le même raisonnement est utilisé par la Cour suprême, les contestataires pourraient obtenir gain de cause.
L’article 7 comporte toutefois un deuxième volet sur lequel le gouvernement s’appuierait pour justifier la constitutionnalité de la loi. En effet, tous les droits ne seraient pas absolus, il serait possible de s’en exempter, si cela respecte des principes de justice fondamentale.
Selon l’Association canadienne des libertés civiles, toute restriction à l’exploitation de sites d’injection à proximité de certains lieux doit être évaluée au cas par cas.
« La proposition du gouvernement va bien au-delà de ce qui est nécessaire et met en danger le droit des membres vulnérables et marginalisés de la communauté à recevoir des services de santé essentiels. »
Plus qu’une guerre menée contre des décennies de preuves probantes de l’efficacité de ces programmes, pour Aaron, c’est une guerre contre les droits humains fondamentaux des personnes qui utilisent ces drogues.
- Journaliste
- Sandra Padovani
- Photographies & vidéos
- Rédaction en chef
- Rudy Chabannes
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- Mickael Fellice & Koumba Keita

« Je suis une toxicomane, ça ne veut pas dire que ma vie ne vaut rien »