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Tennis : Victoria Mboko sur le toit du Canada! 

La Canadienne Victoria Mboko célèbre sa victoire contre la Japonaise Naomi Osaka lors de la finale de l'Open Banque Nationale de Montréal, le jeudi 7 août 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Christinne Muschi

MONTRÉAL – La jeune Ontarienne d’origine congolaise Victoria Mboko a réalisé l’exploit de remporter l’Omnium Banque Nationale de Montréal en venant à bout de Naomi Osaka en trois manches (1-6, 6-4, 6-1) ce jeudi soir. Après avoir débuté le tournoi en tant que 85e joueuse mondiale, elle passe à la 25e place avec cette victoire.

Après un premier set perdu 6-1, la jeune joueuse de 18 ans a fait étalage de sa force mentale et de sa capacité de réaction pour battre Naomi Osaka, quadruple vainqueur de tournois du Grand Chelem qui jouait son meilleur tennis depuis son retour sur les courts. Elle devient la troisième Canadienne à mériter ce titre depuis 1968, après Faye Urban et Bianca Andreescu.

Avant même la finale, le parcours de Mboko relevait déjà de l’exploit. En route vers le titre, elle a écarté trois anciennes championnes majeures : Sofia Kenin, Coco Gauff et Elena Rybakina, un fait inédit pour une Canadienne dans un WTA 1000. Elle est aussi devenue la deuxième plus jeune joueuse de l’ère Open à battre quatre championnes du Grand Chelem dans un même tournoi, après Serena Williams en 1999. Ajoutons à cela qu’elle s’impose ici en tant que bénéficiaire d’une invitation (wild card), un scénario rarissime à ce niveau.

« Je ne pensais pas que j’allais gagner ce tournoi comme ça, je ne sais pas quoi dire à part `Oh mon Dieu´. Naomi est une très bonne joueuse, j’étais un peu nerveuse avant ce match, mais finalement c’était incroyable », a-t-elle déclaré en français après la rencontre sur TVA Sports. Quelques jours plus tôt, elle avait d’ailleurs révélé que la Japonaise était l’une de ses idoles de jeunesse.

Comme la veille face à Elena Rybakina, la première manche est compliquée pour Victoria Mboko. Très offensive, Naomi Osaka domine les débats. La Canadienne n’est en mesure de remporter que deux petits jeux s’inclinant 6-2 dans une première manche à sens unique.

Un mental à toutes épreuves

La jeune joueuse de 18 ans montre sa force mentale et sa capacité de réaction, dès le début de la seconde, remportant le premier jeu sur le service de son adversaire. Sur cette deuxième manche, aucune des deux joueuses n‘est en mesure de marquer sur son propre service sur les cinq premiers jeux. L’Ontarienne mène 3-2 et en étant la première à concrétiser sur son service, elle prend un avantage de 4-2.

Naomi Osaka semble complètement perdre pied. Elle concède le jeu suivant sans marquer le moindre point (5-2). Mboko n’en profite pas, multipliant les doubles fautes au service. Osaka reste en vie en revenant à 5-3. La Japonaise sort provisoirement de sa mauvaise passe en dominant largement le jeu suivant grâce à un service dominant (5-4). Mboko a tout de même la possibilité de servir de nouveau pour le set. Cette fois, elle ne laisse pas passer sa chance et revient à un set partout au terme d’un dernier jeu maîtrisé (6-4). 

Tout commence à merveille pour la Canadienne dans la dernière manche, avec Osaka qui perd le premier jeu, de nouveau sur son propre service, sans marquer le moindre point. Malheureusement, Mboko montre de nouveau des failles sur son service avec plusieurs doubles fautes, qui offrent le deuxième jeu à son adversaire (1-1). Ce début de troisième set ressemble comme deux gouttes d’eau au second, avec un troisième break en trois jeux et Mboko qui reste devant (2-1).

Le jeu suivant est acharné et dure près de 10 minutes. Les deux joueuses s’échangent les égalités, 6 au total dont 4 balles de bris pour Osaka. C’est au final la joueuse locale qui a le dernier mot, sur un fantastique amorti, qui lui donne un avantage de 3-1!  On a assisté au tournant du match.

Dans la foulée, Mboko remporte de nouveau le jeu sur le service de son adversaire pour se mettre dans une position idéale pour remporter le match. 4-1 puis 5-1 en remportant sa mise en jeu, elle ne laisse pas la moindre chance à son adversaire et s’impose 6-1 pour remporter le match et le tournoi.

Un nouveau statut

Cette victoire revêt une dimension encore plus impressionnante lorsqu’on sait que Victoria Mboko jouait avec une gêne au poignet suite à une chute en demi-finale, la veille. Elle avait passé une IRM de contrôle le matin même. L’examen n’ayant révélé aucune lésion, elle a décidé de jouer, masquant la douleur derrière un calme exemplaire.

Avec ce titre, Vicky, comme elle est surnommée, remporte son premier trophée WTA et confirme son entrée fracassante parmi l’élite mondiale. Son ascension est fulgurante : elle est passée de la 333ᵉ place en début d’année 2025 à la 25ᵉ aujourd’hui ce qui en fait déjà l’un des visages les plus prometteurs du tennis féminin, non seulement canadien, mais aussi mondial.

À deux semaines de l’US Open qui débutera le 25 août, elle se présente désormais comme une concurrente redoutable pour n’importe quelle joueuse du circuit. Mais, le plus dur est encore devant elle. Finie la surprise, elle va devoir assumer désormais un statut et sera très attendue par ses adversaires.