Transports : l’Ontario réclame une plus grande part d’Ottawa
TORONTO – L’Ontario réclame une plus grande participation financière du gouvernement du Canada dans ses projets de transports et d’infrastructure. La province aimerait que le fédéral s’acquitte toujours du tiers de la facture de ses grands chantiers, et non seulement 15%, voire rien du tout.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault
Au cœur du litige, il y a, entre autres, l’Eglinton Crosstown, un important projet de train léger à Toronto. Un projet entièrement financé par la province, à hauteur de 5,3 milliards $.
« Nous devons travailler ensemble, à tous les niveaux de gouvernement, pour convoyer les investissements qui sont nécessaires dans nos transports », a exhorté Steven Del Duca, ministre provincial des Transports, le jeudi 31 juillet. « Je demeure optimiste de voir le fédéral (…) s’attabler avec nous, à travers tout ce processus, afin que nous puissions discuter des moyens pour produire, collectivement, des résultats positifs ».
M. Del Duca a fait preuve de retenue, alors qu’il partageait la scène avec son homologue fédérale, Lisa Raitt, pour annoncer la mise en service d’un nouveau parc de tramways à Toronto.
Car n’eut été d’une météo peu clémente, l’élu de Vaughan comptait bien se rendre sur le chantier de l’Eglinton Crosstown, quelques jours plus tôt, pour dénoncer un « sous-financement » du fédéral en matière de transports dans la région métropolitaine.
L’Ontario affiche aussi sa déception quant à la contribution fédérale au renouvellement des tramways torontois, soit 171 millions $, ou moins de 15% d’une acquisition de près de 1,2 milliard $.
« Somme significative »
Or, Ottawa dit déjà en faire assez.
« Nous avons mis notre argent sur la table », a rétorqué Lisa Raitt, ministre fédérale des Transports, le 31 juillet. « Je crois que 53 milliards $ (sur dix ans) est une somme assez significative. C’est du jamais vu dans l’histoire de notre pays. Il s’agit d’une somme appropriée, compte tenu du climat économique dans lequel nous vivons ».
C’est aussi le gouvernement conservateur à Ottawa qui a fait des redevances de la taxe fédérale sur l’essence un outil de financement récurrent et indexé au coût de la vie pour les municipalités canadiennes, a insisté Mme Raitt.
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Les conservateurs de Stephen Harper ont promis d’investir 53 milliards $ sur dix ans dans l’infrastructure, dans le cadre d’un nouveau Plan chantiers Canada. La part du lion, soit 32 milliards $, est destinée à un fonds d’amélioration des collectivités, notamment pour les transports en commun.
Les libéraux de Kathleen Wynne à Queen’s Park ont annoncé, pour leur part, des investissements de 29 milliards $ dans les transports, également sur dix ans, et répartis équitablement entre la grande région de Toronto et le reste de la province.
La Ville de Toronto doit prendre livraison de 204 nouveaux tramways, plus spacieux et entièrement accessibles et climatisés, d’ici 2019. Les nouveaux véhicules doivent remplacer un parc vieux d’une trentaine d’années.