Un album Ultraviolet et éclectique pour Damien Robitaille

Le sixième album de Damien Robitaille est officiellement disponible à compter de ce vendredi. Neuf titres aux influences éclectiques se succèdent sur Ultraviolet, que le Franco-Ontarien a déjà commencé à défendre sur scène. En attendant que la tournée se présente (peut-être) dans la province, ONFR a discuté avec le principal intéressé.
C’est un Damien Robitaille décontracté que l’on entend au bout du fil. « J’étais plus stressé la semaine passée, parce que je lançais ma tournée, explique l’artiste originaire de Lafontaine. Pour l’album, il est fini depuis longtemps. »
S’il espère évidemment de belles retombées pour Ultraviolet, le musicien ne ressent pas de fébrilité particulière à le lancer dans l’univers. Les habitudes d’écoute ayant évolué, le lancement d’un album n’a plus la même signification que par le passé, selon lui.

Musicalement, Ultraviolet puise dans toutes sortes d’influences : de la pop, du disco, du funk, du folk, du gospel. Le multi-instrumentiste s’occupe du piano, des claviers, de la guitare acoustique et des voix, alors que son complice Carl Bastien est aux commandes des autres instruments et de la réalisation de l’album. Ils sont rejoints par le percussionniste Max Sensalone.
Les mélodies ont pris naissance dans la période où Damien Robitaille voyait sa popularité exploser, alors qu’il publiait une chanson par jour sur ses réseaux sociaux, pendant la pandémie.
L’exercice lui a permis de « chanter en anglais, de chanter dans une autre langue, d’être libre » et de se faire connaître d’un nouveau public, tout en orientant l’écriture de ses prochaines pièces.
« Mes plus grands succès, dans mes vidéos, c’était les chansons de dance music des années 1990. Alors, j’avais le goût d’aller là-dedans. J’avais plein de chansons que j’avais créées pendant la pandémie. Je les ai mises ensemble. »
Ceux qui suivent Damien Robitaille depuis ses débuts le reconnaîtront facilement dans les paroles ludiques et sur les sons de pièces comme Ultraviolet, inspirée de l’éclipse solaire de 2024, ou de la radiophonique Kaléidoscope, lancée comme premier extrait de l’album en octobre.
En franglais, s.v.p.
Ultraviolet s’ouvre sur (She’s Got That) Je ne sais quoi, une chanson en franglais, double clin d’œil au nouveau public international et à ses origines franco-ontariennes.
« Je trouvais ça intéressant, parce que j’avais déjà entendu dans le passé des chansons en français qui montraient les expressions anglophones que les francophones utilisent. Mais en anglais aussi, ce n’est pas au même niveau, mais il y a des expressions ici et là que les anglophones vont utiliser, raconte-t-il. Je voulais faire une chanson qui visait le public anglophone, mais dont les francophones pouvaient être fiers. Il y a une dualité là-dedans que juste un Franco-Ontarien pouvait faire. »
Et le choix de prononciation, qui fera sourire les francophones, est « vraiment conscient. C’est difficile de choisir comment prononcer les mots. J’ai essayé d’exagérer encore plus en anglais, ça ne fonctionnait pas. Ensuite, j’ai essayé de le dire normalement, en français, et ça ne fonctionnait pas non plus. Alors je me suis dit : ok, il faut trouver un juste milieu, exagéré, mais subtil ».
Des influences multiples
C’est aussi une chanson en anglais qui termine l’album, simplement parce que cette langue collait à son style gospel. Superhéroïne évoque les chants d’Église avec lesquels Damien Robitaille a grandi et dont il voulait garder certains codes, sans invoquer une divinité.

Il y a un peu de George Harrison sur Superhéroïne, mais c’est sur Paruline Paruline que Damien Robitaille nomme directement l’influence du folk-pop-rock des années 1970, de Paul McCartney à Nick Drake, en passant par Led Zeppelin et même Beau dommage.
Pour la pièce qui suit, Point de non-retour, Damien Robitaille s’est inspiré des sons dansants des années 1990, espérant créer une chanson que l’on écoute quand on va courir.
Les styles se mélangent sur Désynchronisé, à mi-chemin entre le country et le disco. « Je voyais ça comme un genre de country-funk moderne. Tu peux faire de la danse en ligne là-dessus, mais il y a un petit côté disco-funk qui est bien groovy », explique le chanteur.
Les moments passés avec ses filles ont aussi une influence sur ses compositions : un voyage en voiture sur les routes d’Espagne pour Limousine, une séance d’observation du ciel pour Aurores boréales. Cette dernière est longtemps restée instrumentale. « C’était une ballade au piano. Je me suis dit : c’est paresseux, je vais trouver un texte à mettre dessus. »
20, juste un nombre
Damien Robitaille a été découvert aux Francouvertes en 2005. 20 ans plus tard, il ne se prend pas la tête avec des célébrations, arguant que « souligner des affaires, c’est pour quand il n’y a rien d’autre qui se passe. »
S’il y a un bilan à dresser, c’est que la persévérance a porté fruit. Le Franco-Ontarien réalise le chemin parcouru quand il se remémore des années plus difficiles. « Je montais la côte. Mais là finalement, dans ma carrière, je sens que j’ai le vent dans le dos. C’est agréable. »

Ayant débuté sa tournée quelques jours avant la sortie de l’album, Damien Robitaille souligne qu’il y a « une bonne réaction. Je suis content, les salles sont pleines, les gens sont heureux. C’est difficile à évaluer, car (les gens) ne connaissent pas encore les chansons. »
Le musicien apprécie aussi le rythme d’une tournée plus régulière, alors qu’il a surtout trimballé ses chansons de Noël dans les dernières années, avec des tournées très condensées. Pour l’instant, des spectacles sont annoncés jusqu’en novembre 2025, tous au Québec.