ONFR+ gagne un prix Judith-Jasmin pour la série «Nomade en francophonie»

La série d’Andréanne Baribeau et d’Étienne Fortin-Gauthier, « Nomade en francophonie », a décroché le prix Judith-Jasmin du meilleur reportage dans la catégorie «Arts & culture et Art de vivre».
Dans le cadre de cette série journalistique, Étienne Fortin-Gauthier est parti à l’aventure dans la francophonie internationale. Il a visité de nombreux pays en Asie, en Europe et en Afrique qui ont une chose en commun: la langue française.
«C’est un bel honneur de remporter ce prix, surtout pour un média franco-ontarien», réagit la reporter d’ONFR+. «Judith Jasmin était une journaliste qui chérissait le fait français. C’est donc en lien avec cette série qui avait pour but de faire découvrir la francophonie à travers le monde.»
«C’est venu comme une surprise», avoue la réalisatrice de la série, Andréanne Baribeau. «Je suis comblée et honorée.»
Une langue d’espoir
L’expérience a permis au journaliste et à la réalisatrice de développer un nouveau regard sur la francophonie.
«J’ai été surpris de voir à quel point le français n’est pas une simple langue, mais aussi l’espoir d’une vie meilleure», se rappelle-t-il. «Je pense à un jeune garçon au Cambodge, par exemple. Pour lui, apprendre le français, c’est pouvoir passer d’une pauvre vie à travailler dans les rizières, à une vie où tout est possible: travailler au gouvernement, faire un bon salaire.»
«Il y a des gens qui tripent sur le français en Corée, au Japon, au Vietnam, au Cambodge», vient renchérir Mme Baribeau. «Il y a des jeunes partout qui veulent apprendre la langue. Ça nous redonne confiance dans notre langue. En Ontario, on se fait souvent dire que le français est voué à mourir. Mais quand on se tourne vers le monde, on voit qu’on a des alliés partout.»
Mais tout n’est pas rose non plus au sein de la francophone, nuance M. Fortin-Gauthier.
«Dans bien des pays, comme au Sénégal, par exemple, le français est perçu comme une langue colonialiste», souligne-t-il. «Des gens m’ont carrément dit que le français n’est pas leur langue, mais plutôt une langue qu’on leur a imposée. Il ne faut pas être naïf non plus. Il y a des choses qui vont moins bien et c’est important de les souligner.»
D’un projet personnel à un reportage international
À ses débuts, l’aventure d’Étienne Fortin-Gauthier n’avait pas été conçue comme un projet journalistique.
«Après quatre ans à ONFR, j’avais développé un amour pour la francophonie ontarienne, mais aussi une curiosité pour la francophonie ailleurs dans le monde», raconte-t-il.
Il a donc décidé de prendre un congé sabbatique de six mois afin de voyager dans la francophonie internationale. Toutefois, après quelques discussions avec la productrice d’ONFR+, Gisèle Quenneville, l’idée est venue d’inclure ce voyage dans la programmation du média franco-ontarien.
Le journaliste est donc parti à l’aventure, muni seulement d’un sac à dos, d’un téléphone cellulaire et d’une petite caméra.
«C’est incroyable le chemin qu’a parcouru cette série, considérant que c’est juste une personne qui se promène avec un iPhone et une petite caméra», raconte le journaliste. «Si la série à l’allure d’une production professionnelle, c’est vraiment grâce au travail d’Andréanne Baribeau.»
«L’idée était d’avoir un style plus vlogue, plus voyageur, donc moins léché», développe Mme Baribeau. «On voulait vraiment sentir qu’Étienne était sur le terrain.»
Elle souligne aussi le travail de monteur, Martin André Young.
«C’est avec lui qu’on a créé le look visuel de la capsule», explique-t-elle.
Créé en 1975 par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPQJQ), le prix Judith-Jasmin récompense les meilleurs reportages réalisés par les médias québécois.
Vous pouvez découvrir toute la série «Nomade en francophonie» sur notre page dédiée à la série www.onfr.org/nomade .