Un record de feux de forêt en dix ans dans le Nord de l’Ontario
RED LAKE – Près de 200 feux de forêt ont été déclarés de plus à ce moment-ci de l’été par rapport aux dernières années dans le Nord de l’Ontario, une première depuis dix ans. Ces incendies, nombreux notamment à proximité de Red Lake, forcent l’évacuation de plusieurs résidents.
À proximité de Red Lake, plus d’une dizaine de feux sont actuellement actifs, dont plusieurs ne sont pas maitrisés. Au total, près de 72 feux sont actifs dans le Nord-Ouest de l’Ontario et 11 dans l’Est, en date du 13 juillet. Red Lake 016 et 077 sont les deux brasiers les plus proches de Red Lake, respectivement à près de 10 et 20 kilomètres de distance.
Pour le maire de Red Lake, Fred Mota, les deux feux « posent un risque de croissance pour une évacuation potentielle ».
« Il y a une chance très réelle que ces feux se rejoignent et gagnent en force et en élan. On estime qu’une fois combiné, l’incendie pourrait s’étendre sur plus de 150 000 hectares. »
Aucune pluie n’est prévue dans la région avant dimanche, a indiqué M. Mota dans un statut via Facebook.
« Les conditions restent extrêmes. Veuillez rester informé et diligent, car la probabilité d’une évacuation reste probable dans un avenir proche. »
Dans son message, ce dernier rappelle que des gicleurs et de l’équipement dans divers endroits de la ville ont aussi été installés dans le but d’ajouter une couche de protection supplémentaire, si nécessaire.
« Il y a sept hélicoptères et plusieurs équipes de feu qui y sont assignés. Au cours des derniers jours, il y a eu un potentiel d’incendie élevé à extrême pour dans cette région-là, alors l’activité de ces feux était très intense lundi », explique Isabelle Chenard, agente d’information au ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario (MRNF).
Dans le Nord-Est mardi, Timmins 010 qui fait rage depuis le 9 juillet était catégorisé comme n’étant pas sous contrôle sur près de 136 hectares. Le feu est situé à près de 90 kilomètres de Timmins et 170 de la ville de Chapleau.
Les fortes chances de précipitations et un front froid dans la région au cours des prochains jours pourraient aider à la situation dans le Nord-Ouest, selon Mme Chenard.
« Mais on s’attend à ce que ça rebondisse pas mal vite (…). L’autre chose que l’on voit dans la météo, ce sont des orages, ce qui peut causer de la foudre. Alors on va continuer à observer, à savoir si ça pourrait causer d’autres feux de forêt. C’est typique en juillet et en août de voir plusieurs feux en raison de la foudre. »
À présent, près de 576 feux de forêt ont été déclarés, alors que la moyenne des dix dernières années fait état de 391 feux en date du 13 juillet. Sur le demi-millier de brasiers déclarés, 421 proviennent du Nord-Ouest et 155 de l’Est.
Dégager les voies maritimes
Pour l’aider à supprimer le plus d’incendies possible, le MRNF demande aux citoyens possédant des embarcations maritimes de dégager la voie lorsqu’ils voient des avions-citernes.
« Si les gens sont sur le lac ou sur la rivière, l’avion-citerne ne peut pas remplir son réservoir et va devoir aller trouver une source d’eau alternative qui est plus loin du lieu de l’incendie ce qui cause un plus grand délai dans la suppression de l’incendie. C’est très important pour les gens de reconnaître l’urgence de se tasser vers le rivage lorsqu’il voit un des avions-citernes », insiste l’agente d’information.
Gardez le gazon court, intégrer des plantes résistibles au feu dans l’aménagement paysager et éviter d’entreposer des combustibles sous des balcons sont des actions que les citoyens peuvent poser pour éviter de créer ou propager un feu.
L’état d’urgence pour la NAN
La Nation Nishnawbe Aski (NAN) et son grand chef Alvin Fiddler demandent au gouvernement ontarien de déclarer l’état d’urgence dans le but de protéger les communautés des Premières Nations dans le Nord. Au cours de la fin de semaine, près d’une centaine de résidents des communautés de Poplar Hill, Deer Lake et Pikangikum ont été évacués vers Thunder Bay et Cochrane. Près de 5 000 personnes seraient toujours en attente d’une évacuation.
« Cette situation s’aggrave d’heure en heure. Trois de nos communautés ont été forcées d’évacuer, et si les conditions et le comportement des incendies se poursuivent, le potentiel d’évacuation à grande échelle de plusieurs communautés est une réalité. Cela devient rapidement une urgence à l’échelle de la NAN et nécessite une réponse immédiate et coordonnée (…). Des vies sont en jeu, il n’y a pas de temps à perdre », a soutenu par communiqué le grand chef.