Une journée de la francophonie discrète à Queen’s Park

Les élus à Queen's Park. Crédit image: Maxime Delaquis

TORONTO – Bien que les quelque 622 000 Francos-Ontariens célébraient la Journée internationale de la Francophonie, les élus ontariens ont pris peu de leur temps de parole afin de mentionner le fait français.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Seule la ministre des Affaires francophones, Marie-France Lalonde, s’est levée quelques instants pour souhaiter une bonne Journée internationale de la Francophonie, le tout avant de déposer un projet de loi. 

Questionné à savoir pourquoi aucune mention officielle n’avait été faite en chambre aujourd’hui, un porte-parole pour la première ministre de l’Ontario a indiqué qu’à cause du discours du Trône, le lundi 19 mars, le calendrier d’intervention avait dû être « ajusté ».

Ce même porte-parole assure que les élus ne font pas systématiquement des déclarations le jour même, cela dépend du calendrier législatif. Une mention plus formelle de la francophonie devrait cependant avoir lieu ultérieurement cette semaine par le député d’Etobicoke-Nord Shafiq Qaadri, a-t-il ajouté.

L’an dernier, la ministre des Affaires francophones, Marie-France Lalonde, avait fait une déclaration ministérielle en chambre pour souligner la Journée internationale de la francophonie. Toutefois, l’intervention avait été critiquée, car seule une poignée de députés y avaient assisté.

Pas le même impact

Selon la critique en matière de Francophonie pour le Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario, France Gélinas, la ministre des Affaires francophones a manqué une opportunité de vanter le fait français entre les murs de Queen’s Park de manière formelle.

« Marie-France Lalonde était présente, elle était disponible, elle aurait pu le faire, mais elle ne l’a pas fait. Il ne faut pas oublier qu’elle est la seule à pouvoir se lever en chambre pour faire une déclaration ministérielle, mais elle n’a pas pris cette chance », se désole-t-elle.


« Un gazouillis ou une publication sur Facebook, ça n’a pas le même impact. » – France Gélinas


Selon une porte-parole de la ministre Lalonde, il aurait été « impossible » pour cette dernière de faire une déclaration en chambre à cause d’un conflit d’horaire.

Mme Lalonde était présente au déjeuner du maire d’Ottawa, Jim Watson, le mardi 20 mars. Elle a profité de la tribune pour parler de l’importance du fait français en Ontario. La même porte-parole a laissé planer qu’une déclaration ministérielle pourrait avoir lieu prochainement, sans offrir plus de détails.

Toutefois, Mme Gélinas note que selon l’horaire des débats envoyés à tous les députés en début de semaine, aucune mention de cette déclaration n’est à l’horaire.

Des messages sur les médias sociaux

Même si presque aucun élu ontarien ne s’est levé entre les murs de Queen’s Park, des messages ont été publiés sur les médias sociaux par plusieurs d’entre eux.

La première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, a partagé tôt en matinée un message à ses quelque 241 000 abonnées sur Twitter.


« La langue française a façonné l’histoire du Canada et de l’Ontario. Elle continue de façonner la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui. » – Kathleen Wynne


Mme Wynne a reconnu que le français était une force pour l’Ontario et que la communauté franco-ontarienne était diversifiée.

Dans un message vidéo, la ministre Lalonde a salué la communauté franco-ontarienne pour son dévouement envers la langue française.

« Nous, les Franco-Ontariens, sommes une communauté forte. La plus grande en dehors du Québec et bien ancrée dans plusieurs communautés au travers de la province », a déclaré Mme Lalonde.

La ministre Lalonde a rappelé qu’il était important de parler cette langue, tout en soulignant les avancées de la communauté au cours des derniers mois, notamment le statut de membre observateur au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

« Il faut être fier de parler français et d’être Franco-Ontarien, peu importe votre accent ou même si vous faites des fautes ici et là », a-t-elle conclu.

En Alberta, des dizaines d’élus ont pris une photo afin de souligner cette journée. Du côté de la Nouvelle-Écosse, le drapeau de la francophonie a été levé à l’Assemblée législative de la province.


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