Une nouvelle bibliothèque pour 2020 à Embrun?
EMBRUN – Située dans le Pavillon la Croisée déjà occupé par l’école élémentaire catholique, la bibliothèque publique d’Embrun pourrait connaître un autre épisode. Le projet d’une nouvelle bibliothèque devra être mené à bon terme d’ici 2020, selon un rapport du sous-comité chargé de la relocalisation de la bibliothèque.
PASCAL VACHON
Collaboration spéciale
pvachon@tfo.org |
Le 19 avril prochain, le sous-comité devra présenter au conseil municipal du canton de Russell le rapport en question.
Le sous-comité a fait appel à la firme AllanAvisArchitects pour évaluer ses options. L’entreprise architecturale déclare qu’une nouvelle bibliothèque dans le secteur Est de la ville ou dans le secteur Ouest sur la rue Notre-Dame serait un endroit idéal. La firme affirme que ce projet pourrait coûter aux alentours de 11 millions de dollars.
Un coût que le maire du canton de Russell, Pierre Leroux, ne partage pas. « Je ne pense pas que 11 millions est raisonnable, il y a d’autres solutions. »
Le maire a quant à lui sa préférence.
« Je voudrais une bibliothèque plus à l’Est, proche des zones résidentielles. Si on va à l’Ouest, on se rapprocherait de la succursale de Russell, ce qui ne serait pas une bonne idée. »
Car la municipalité de Russell – laquelle inclut entre autres les villes de Russell et Embrun – possède deux succursales. La principale, à Russell, et l’autre directement au Pavillon La Croisée à Embrun.
En 2011, la relocalisation de cette bibliothèque, composée majoritairement d’ouvrages francophones, vers le Pavillon La Croisée, avait provoqué une levée de boucliers chez certains résidents.
Le maire n’écarte en tout cas aucune possibilité quant à un endroit futur mais admet que le temps joue contre la Ville.
« On a plusieurs autres gros projets qui s’en viennent, dont la bibliothèque. Elle pourrait faire partie du centre récréatif d’Embrun, mais on ne prendra pas de grosses décisions avant les élections municipales de 2018. »
Et de poursuivre : « Il y a plusieurs interrogations encore. On ne sait pas encore si on va construire ou louer, mais ça va être dans le plan pour 2020. »
Par contre, rien n’est assuré dit le maire, le sous-comité émettant seulement des recommandations concernant les projets.
Une bibliothèque plus anglophone?
Dans le même rapport, il est dit que « le profil linguistique de la population de Russell demeure stable, celui d’Embrun évolue, les anglophones y augmentant en nombre. La succursale d’Embrun doit donc de plus en plus servir une population bilingue. Cet impératif de bilinguisme dans le canton a une incidence sur les collections et les services ».
La directrice générale des deux bibliothèques du canton de Russell, Claire Dionne, n’écarte pas que l’effet grandissant d’une population anglophone pourrait signifier une réduction de son service en français.
« Il va falloir se pencher sur la question et reconsidérer l’offre de service dans le futur, cela va faire partie de la réévaluation de notre offre. Si les anglophones deviennent plus populeux, il va falloir répondre à leurs besoins », affirme Mme Dionne.
De son côté, le maire ne croit pas qu’une bibliothèque plus anglophone sera un manque de respect face aux francophones d’Embrun.
« Je ne crois pas que ça sera un désaveu aux francophones, les deux bibliothèques coexistent déjà bien entre elles pour offrir une offre de service dans les deux langues. »
Le maire cite au passage le bilinguisme des employés pour démontrer son point.
Baisse d’achalandage
La direction de la bibliothèque a remarqué une baisse d’achalandage chez les adultes et les adolescents, et malgré le fait qu’elle soit située proche d’une école primaire, aucune hausse d’achalandage chez les enfants n’a été remarquée.
« Il faut ouvrir la porte au gens jusqu’à 18 h pour qu’ils puissent entrer. Il y a beaucoup de bruit à cause des enfants et la bibliothèque ne respecte pas les normes de grandeur. Elle est beaucoup trop petite », explique la directrice.
Mme Dionne est confiante que le conseil verra le problème.
« Ça semble faire partie du plan de la Ville d’avoir une nouvelle bibliothèque. En plus, il y’a beaucoup de pression de la part de la communauté pour qu’on déménage. »
Article écrit avec la collaboration de Sébastien Pierroz