Une occasion manquée pour les Franco-Manitobains

Le gouvernement du Manitoba a voté la Loi 5 en juin dernier. Archives

WINNIPEG – Son vote par l’Assemblée législative du Manitoba n’aurait dû être qu’une formalité. Le projet de loi déposé à l’automne dernier par le premier ministre néodémocrate, Greg Selinger, pour protéger les services en français, est finalement mort au feuilleton, mardi 15 mars.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

La dissolution de la législature, en prévision des élections provinciales le 19 avril, explique ce retournement de situation. Reste que le coup est dur à encaisser pour la Société franco-manitobaine (SFM).

«Nous sommes très déçus», lâche en entrevue à #ONfr, son président Daniel Boucher. «Nous sommes conscients que nous étions dans un contexte préélectoral, où les députés manquaient de temps, et ont dû se positionner politiquement.»

Concrètement, la loi 6 aurait offert un cadre juridique à la politique sur les services en français déjà en place depuis 1989, et reposant sur le concept d’offre active dans les régions désignées bilingues.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a certes promis de réintroduire la loi en cas de réélection le 19 avril, mais la formation de Greg Selinger est actuellement à la traîne dans les sondages.

Si l’on croit ThreeHundredEight.com, un site internet reconnu pour l’exactitude de ses prédictions électorales, le Parti progressiste-conservateur du Manitoba obtiendrait selon les dernières projections 48 sièges, contre 18 pour les néodémocrates et 12 pour les libéraux.

Une victoire des progressistes-conservateurs mettrait alors fin à 17 ans de règne sans partage du NPD, et sonnerait du même coup le glas du projet de loi tant attendu par les quelque 42 000 Francos-Manibotains. Le leader du parti, Brian Pallister, n’a jamais déclaré vouloir s’engager en faveur d’une telle loi.

Campagne

C’est d’ailleurs ce mercredi 16 mars que Greg Selinger a rencontré la lieutenante-gouverneure, Janice Filmon, pour demander officiellement le déclenchement de la campagne électorale provinciale.

«Durant la campagne, on va s’assurer que les députés soient conscients des enjeux francophones», explique le président de la SFM.

L’augmentation des ressources pour la Division scolaire franco-manitobaine, comprendre le système d’éducation en français, et atteindre la cible d’immigration francophone de 7%, seront les thèmes récurrents pour l’organisme porte-parole des Franco-Manitobains.