Université franco-ontarienne : un rapport attendu par les étudiants
TORONTO – La prochaine étape pour le projet d’une université franco-ontarienne pourrait se jouer très rapidement. Le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) attend beaucoup du rapport d’un comité consultatif sur le postsecondaire en français dans le Centre-Sud-Ouest.
SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierrozÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg
Dévoilé au cours des prochaines semaines, le document devrait fournir de nouvelles pistes pour bonifier l’offre de services en français dans la région de Toronto.
Une urgence considérant que l’enveloppe de 16,5 millions$ dévoilée par le gouvernement de l’Ontario en 2013 pour subvenir aux programmes franco-ontariens dans le Centre-Sud-Ouest arrive à son terme.
« Les attentes sont claires, on veut que le rapport soit public », fait savoir Geneviève Borris, coprésidente du RÉFO. « On veut entre autres y voir des recommandations claires quant à l’amélioration et l’augmentation des programmes postsecondaires en français. On souhaite y voir pourquoi pas la mention d’une université franco-ontarienne. »
Et d’ajouter : « Quand il sera publié, nous prendrons le temps de lire, puis de le commenter. »
Mis sur pied en février 2014, le comité consultatif compte des représentants de groupes étudiants ainsi que des experts venant des secteurs collégiaux, universitaires, communautaires, et de l’éducation.
Deux ans pour un rapport, c’est bien entendu long pour l’organisme porte-parole des étudiants francophones qui espère toujours la mise en place d’un comité transitoire en 2018. Une étape devant déboucher dans un second temps sur la création de l’université franco-ontarienne.
« Ce rapport va représenter un morceau de plus d’un grand casse-tête pour le gouvernement », estime à #ONfr la critique néo-démocrate aux Affaires francophones, France Gélinas.
Cette dernière s’impatiente toujours de voir son projet de loi pour la mise en place d’un comité transitoire adopté définitivement à Queen’s Park. « En politique, tout va souvent à la vitesse d’une tortue, mais quand le gouvernement n’est pas excité d’agir, ça n’aide pas. »
Interrogée par #ONfr sur le sujet, la ministre déléguée aux Affaires francophones, Madeleine Meilleur, demande de la patience : « Le ministre responsable de l’enseignement supérieur (Reza Moridi) a le rapport sur son bureau. Je vais me faire brieffer la semaine prochaine. Je ne peux pas vous dire encore quand il sera rendu public. »
Si le gouvernement tergiverse, Mlle Borris estime que le sujet est en tout cas « plus présent que jamais » depuis la manifestation des organismes francophones le 18 février, devant Queen’s Park.
Toronto choix numéro 1
Reste que le lieu de la future université à Toronto ne ravit pas tous les observateurs. À commencer par le chroniqueur bien en vue, Pierre Allard, qui sur son blogue a fustigé le choix de la Ville-Reine.
Ce à quoi Mlle Borris répond : « Le Centre-Sud-Ouest, c’est là où il y a la plus grande demandes d’accès des programmes en français, c’est aussi là où 50% des élèves quittent l’école secondaire et ne poursuivent pas leurs études en français. »
De son côté, Mme Gélinas affirme n’avoir « jamais » choisi Toronto, ni une autre ville. « La décision appartient au comité transitoire. »