L'Université Laurentienne annonce plusieurs nouveautés pour les francophones à l'occasion de la Journée internationale de la francophonie. Archives ONFR

SUDBURY – Dans un message transmis aujourd’hui à la communauté laurentienne dans l’esprit de la Journée internationale de la Francophonie, on apprend, entre autres, que l’Université compte lancer une nouvelle maîtrise interdisciplinaire ès arts en études relationnelles, est ouverte à un partenariat avec l’Université de Sudbury et révise sa politique de bilinguisme.

« C’est un programme super-intéressant qui sera, je crois, très populaire avec nos étudiants francophones », explique Natalie Poulin-Lehoux, vice-rectrice associée aux affaires francophones en entrevue avec ONFR. La Franco-Ontarienne récemment embauchée ajoute qu’« il s’agit d’un programme façonné au cheminement particulier de l’étudiant » et qui est un « rapprochement de toutes les disciplines des arts de l’Université Laurentienne ». 

La maîtrise interdisciplinaire en études relationnelles comprend trois volets : cognition et communication, études sociétales et analyses relationnelles. Il s’agira de la deuxième maîtrise francophone lancée, la première étant la maîtrise en administration de la santé en 2023. Elle indique que les inscriptions sont ouvertes présentement pour le nouveau programme de maîtrise qui débutera en septembre 2024.

Par ailleurs, l’Université dit avoir amorcé un État des lieux de la francophonie en son sein qui comprend une « révision de la Politique de bilinguisme de l’Université Laurentienne, une analyse des structures de gouvernance en matière de francophonie et une révision des postes désignés bilingues à l’Université ».

« L’Université d’Ottawa et l’Université de Sudbury nous assurent que les programmes offerts ne seront pas en concurrence avec nos programmes »
— Natalie Poulin-Lehoux

Il s’agit d’un travail, lancé dans le cadre d’une série de consultations auprès de divers secteurs, facultés et programmes, qui se poursuivra au cours des prochains mois, explique-t-on dans le courriel.

Ouverts à un partenariat avec l’Université de Sudbury

Répondant à une question d’ONFR, la vice-rectrice se dit non surprise de la nouvelle de l’entente protocolaire entre l’Université d’Ottawa et celle de Sudbury survenue la semaine passée, citant les conclusions du rapport Harrison qui invitait, entre autres, à un partenariat entre les établissements postsecondaires ontariens.

Elle fait savoir que l’Université de Sudbury a eu plusieurs conversations avec la rectrice, Mme Embleton, ainsi que quelques conversations concernant des possibilités de partenariats avec la provost, Mme Brouwer, « mais pour l’instant, rien de concret, cela étant dit, nous sommes ouverts à travailler avec l’Université de Sudbury ».

L’Université Laurentienne craint-elle la concurrence avec l’Université de Sudbury, laquelle va offrir des programmes qui n’existent pas dans le marché actuel?

« L’Université d’Ottawa et l’Université de Sudbury nous assurent que les programmes offerts ne seront pas en concurrence avec nos programmes, donc nous sommes heureux que d’autres parcours francophones soient développés pour les étudiants du Nord. »

Natalie Poulin-Lehoux est l’ancienne directrice du Bureau de la vice-présidence à l’enseignement au Collège Boréal. Gracieuseté

Pas de restitutions d’anciens programmes en français 

À la question de savoir si les anciens programmes supprimés pourraient réapparaître, la dirigeante embauchée il y a cinq mois répond : « La réponse courte serait non, pas pour l’instant » et continue : « l’Université est intéressée à explorer les programmes qui pourraient être offerts plutôt que de simplement restaurer ce qui existait auparavant. » 

Mme Poulin-Lehoux ajoute que l’établissement serait ouvert à « offrir des variations de programmes du passé – surtout s’il y a une demande sur le marché du travail ou dans certains domaines de recherche en industries. »

L’Université Laurentienne a indiqué ne pas avoir, pour le moment, de projet d’ouvrir un département d’études francophones malgré l’ajout de deux maîtrises en deux ans.

Recrutement de personnel francophone

Parmi les autres nouveautés annoncées dans le courriel, l’établissement d’un Centre de langues pour offrir des services de langue à la population étudiante et au personnel et, d’autre part, « le recrutement et l’embauche de personnes qualifiées dans des postes subventionnés à durée limitée au Centre d’enseignement et d’apprentissage continu pour appuyer la conception pédagogique dans le but de créer et de maintenir des cours en ligne en français ».

Deux nouveaux postes permanents ont été affichés au Bureau des affaires francophones, soit gestionnaire du BAF et adjointe administrative du secteur.  Adopté il y a un mois, le Plan stratégique 2024-2029 a pour orientation stratégique de « dynamiser la mission d’enseignement et de recherche en rehaussant l’offre de programmes et les partenariats francophones et autochtones ».

Au cours des prochains mois, la VRA aux affaires francophones siègera au comité de planification du Plan d’enseignement avec d’autres collègues francophones afin d’établir plus précisément les priorités francophones touchant le développement stratégique de programmes d’enseignement, ainsi que la réussite et la persévérance des étudiants pour 2025-2029.

Il y a trois ans, presque jour pour jour, une crise financière à la Laurentienne a mené à la suppression de plus de 70 programmes, dont 29 en français. L’établissement offre aujourd’hui 34 programmes de langue française et compte quelque 2 300 étudiants francophones, soit 20 % de la population étudiante.