Pétition de 2500 noms pour une école catholique à Hamilton

L'avocat Mark Power, la présidente du comité ActionACMT, Joanne Bouchard, et la présidente du conseil des parents de l'Académie catholique Mère-Teresa, Nancy Baverstock, ont revendiqué une nouvelle école secondaire catholique francophone pour la région de Hamilton, le 2 juin.

TORONTO – Un groupe de parents catholiques de langue française de la région de Hamilton s’est rendu à Queen’s Park, le mardi 2 juin, déposer une pétition de 2500 signatures en appui à une nouvelle école secondaire demandée depuis une quinzaine d’années.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

Le comité ActionACMT milite pour obtenir de la province le financement nécessaire pour remplacer l’Académie catholique Mère-Teresa, une école secondaire du Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud (CSDCCS) établie depuis les années 1990 dans des locaux « temporaires » sans cour ni gymnase, qui manquent de fenêtres et dont les murs sont mal insonorisés.

« Nous ajoutons aujourd’hui une page à l’histoire franco-ontarienne », a déclaré Joanne Bouchard, présidente d’ActionACMT, devant la presse parlementaire. « Nous attendons maintenant la réponse du gouvernement. »

Le comité ActionACMT réclame une nouvelle école secondaire de 475 pupitres pour répondre à ses besoins. Bien que l’école actuelle compte moins de 300 élèves, le CSDCCS évalue la capacité des écoles nourricières dans les régions de Hamilton, Brantford et Haldimand-Norfolk à près de 900 élèves.

« Plusieurs élèves choisissent de poursuivre leurs études dans d’autres écoles (anglophones) qui offrent de meilleurs laboratoires, de meilleurs gymnases et de meilleures installations sportives. Ils sacrifient leur droit à une éducation de langue française parce que les installations actuelles ne sont pas à la hauteur », a fait savoir Nancy Baverstock, présidente du conseil d’école à l’Académie catholique Mère-Teresa.

 

Poursuite

ActionACMT a déjà intenté une poursuite contre Queen’s Park devant la Cour supérieure de l’Ontario, invoquant entre autres l’article 23 de la Loi constitutionnelle de 1982 qui garantit aux francophones vivant en milieu minoritaire des écoles « comparables » à celles de la majorité. Un jugement du plus haut tribunal de la province est attendu d’ici l’an prochain.

À l’hiver, les parents catholiques francophones de la région de Hamilton se sont dits prêts à se rendre jusque devant la Cour suprême du Canada pour défendre leur cause.

« L’édifice dans lequel est logé l’ACMT n’est tout simplement pas équivalent du tout à ceux des écoles anglaises, tant publiques que catholiques dans son secteur de fréquentation », a dénoncé l’avocat Mark Power, qui a récemment plaidé avec succès devant la Cour suprême le remplacement de l’école francophone Rose-des-vents à Vancouver, en Colombie-Britannique. « La situation perdure depuis trop longtemps. »

 

Queen’s Park persiste et signe

Le gouvernement libéral de Kathleen Wynne n’a montré, pour sa part, aucune intention d’ériger une nouvelle école secondaire catholique de langue française à Hamilton malgré les 2500 signatures qui ont atterri devant la Législature, le 2 juin.

« Nous ne payons jamais pour de nouveaux édifices en nous basant sur des signatures. Nous payons pour de nouveaux édifices en nous basant sur de bons plans d’affaires », a laissé tomber Liz Sandals, ministre de l’Éducation, à sa sortie de la période de questions. « Nous avons des exemples partout dans la province où les conseils scolaires publics et catholiques travaillent ensemble. »

La province a déjà mis 26 millions $ sur la table pour une nouvelle construction partagée à Hamilton entre les conseils scolaires catholiques et publics de langue française. Un modèle d’école à deux portes déjà en place à Toronto et dans le Nord ontarien, notamment.

Le conseil scolaire public Viamonde s’est déjà plus d’une fois montré favorable à un projet d’école secondaire conjointe avec le CSDCCS dans la région hamiltonienne. L’administration catholique a toujours refusé l’offre, affirmant avoir le bassin d’élèves requis pour justifier sa propre construction.

« Prendre une quinzaine d’années pour donner l’argent (au CSDCCS) pour un nouvel édifice, c’est inacceptable », a réfuté le nouveau chef progressiste-conservateur Patrick Brown, présent à l’Assemblée législative après la période de questions du 2 juin.

« Les francophones ont attendu patiemment dans une école qui est bien trop petite pour que les élèves reçoivent l’éducation dont ils ont besoin », a renchéri la néo-démocrate Monique Taylor, elle-même de la région de Hamilton. « Si le gouvernement prenait la peine de calculer le nombre d’élèves qui pourraient effectivement fréquenter cette école, il changerait peut-être d’idée. »