Plus de 40 % des minorités francophones estiment que leur situation économique empire
OTTAWA – 41 % des francophones vivant en milieu minoritaire au Canada estiment que leur situation financière s’est détériorée depuis un an et très peu croient qu’elle ira en s’améliorant.
C’est ce que révèle un sondage publié par l’organisme économique, RDÉE Canada auprès de 501 francophones vivant à l’extérieur du Québec
Si un francophone hors Québec sur quatre estime que l’état de ses finances est allé dans la bonne direction dans la dernière année, 35 % considèrent qu’elle est restée stable tandis que 41 % affirment qu’elle est pire qu’avant. Cette précarité financière atteint 67 % pour les plus de 75 ans, 56 % pour ceux âgés de 55 à 75 ans et 45 % parmi les femmes.
Le portrait est très similaire pour la prochaine année alors que 70 % des francophones prévoient que leur conjoncture financière sera pire (35 %) ou stable (35 %) et 31 % meilleure. À l’image des Canadiens, les francophones en contexte minoritaire placent l’inflation comme le principal enjeu le plus préoccupant en ce moment. Le deux tiers (67%) placent le coût de la vie comme l’enjeu numéro un à l’heure actuelle, suivi par l’accessibilité à des soins de santé (46 %) alors que l’accès à un logement (26 %) et les changements climatiques (26 %) complètent le podium. Les minorités francophones considèrent d’ailleurs l’inflation comme l’impact le plus important de la pandémie de la COVID-19.
Toujours au niveau économique, 64 % considèrent qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre francophone dans leur communauté. Les domaines de la santé (56 %) et de l’éducation (43 %) sont identifiés comme les deux principaux secteurs, et de loin, par les répondants.
« Les résultats de ce sondage montrent clairement que les francophones en situation minoritaire font face à des défis économiques significatifs, notamment le coût de la vie élevé, l’accès limité aux entreprises francophones et la pénurie de main-d’œuvre. Nous continuerons de promouvoir des initiatives innovantes et à soutenir les entreprises francophones pour assurer la survie et l’épanouissement de notre langue et de notre culture », a souligné le président du RDÉE Canada, Yan Plante.
En meilleure position depuis 5 ans
Si les minorités francophones estiment que leur situation est pire depuis 12 mois, la majorité d’entre elles indiquent que leur situation en générale est meilleure aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a cinq ans. C’est 57 % qui considèrent qu’ils sont mieux protégés aujourd’hui qu’il y a une demi-décennie alors que 60 % signalent qu’ils sont bien protégés dans leur région. Pour l’avenir, 51 % perçoivent un avenir positif pour les francophones en contexte minoritaire alors que 37 % restent neutres contre 24 % qui estiment que ça ira en s’empirant.
Le sondage a été effectué au mois d’avril en ligne par la firme Pollara Strategic Insights. 51 % des répondants provenaient de l’Ontario.