Intense lutte à quatre pour la mairie de Kapuskasing
KAPUSKASING – Kapuskasing aura bientôt un nouveau maire, quoi qu’il arrive. Après douze ans de règne ininterrompu pour Alan Spacek, le premier magistrat de la municipalité quitte son poste. Trois des quatre candidats dans la course pour le remplacer veulent imposer une cassure drastique avec l’ancienne administration.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg
« Make Kapuskasing Great Again! » – Vic Fournel
Vic Fournel affirme que la Ville de Kapuskasing a bien mauvaise mine. « Si on achète une maison et qu’on ne fait aucune rénovation, ça aura pas l’air beau après dix ans », laisse-t-il tomber, sans détour. Les travaux d’infrastructures seront au cœur de son mandat, s’il est élu.
« Je trouve que ça a été négligé. Qu’on parle des tuyaux sous la terre ou du système de chauffage de l’aréna qui ne marche pas! Les gens marchent dans l’eau plutôt que sur de la glace », lance-t-il. M. Fournel dit ne pas avoir de problème à ce que certains le définissent par le slogan « Make Kapuskasing Great Again! », inspiré de celui de Donald Trump.
Celui qui a été préfet de Nakina, avant la fusion du village au sein de Greenstone, affirme avoir donné un nouveau souffle à la petite communauté au courant des années 80 et 90. Il veut faire de même à Kapuskasing : « Élisez-moi et on va régler les problèmes et sauver de l’argent ».
- Miser sur l’agriculture. « La ferme expérimentale est un beau modèle. Mais il y a plein de terres qui ne sont pas utilisées, on peut créer des emplois et faire rentrer des taxes. »
- Réduire les obstacles aux entreprises. « J’aimerais ça aller voir Doug Ford à Toronto et lui dire qu’il y a beaucoup de freins pour les entreprises et qu’on doit régler ça. »
Gilbert Peters veut revenir à l’essentiel
Gilbert Peters ne passe pas par quatre chemins : « Actuellement, les choses sont faites en cachette. Je veux qu’on travaille de manière ouverte. L’argent appartient au monde qui paye des taxes, pas aux politiciens ». Il dénonce l’argent investi dans un projet de panneaux solaires, où la Ville se serait fait dérober 800 000 $. Les accusations à ce sujet contre l’ancien administrateur de la Ville et le propriétaire d’une entreprise de panneaux solaires font l’objet d’un procès et devront être prouvées en cour.
« Il y a beaucoup de choses qui ne devraient pas être faites par une ville. Je veux revenir à l’essentiel, arranger nos rues et nos infrastructures », insiste Gilbert Peters. Il affirme qu’une candidature à Kapuskasing s’imposait pour lui. « Je suis ici assis à loyer et je commençais à trouver le temps long, je me suis dit que j’allais m’impliquer. Je suis à toutes les rencontres de la Ville depuis deux ans. »
- La juste part de la province. « Le monde de Queen’s Park à Toronto, quand ils disent non, il ne faut pas les lâcher. Il faut leur montrer où on va investir l’argent qu’on a besoin. Je vais aller chercher cet argent. »
- Pas de promesses. « Je ne peux rien annoncer, car je ne sais pas dans quoi je m’embarque au niveau financier. On en sait pas assez. Je ne peux pas faire de promesses sans que tout soit transparent. »
Dave Plourde, le candidat de la continuité
David Plourde est conseiller municipal à Kapuskasing depuis près de trois décennies. Avec le départ du maire actuel, il a décidé de se présenter à sa succession. « J’ai beaucoup d’expérience, j’ai siégé sur l’ensemble des comités. J’ai toujours été très impliqué », affirme-t-il. « Je suis le candidat de la continuité. Avec le maire actuel, je n’ai pas toujours été d’accord, mais il respectait notre liberté de vote et je vais faire la même chose avec les autres conseillers si je deviens maire », ajoute-t-il.
Sa grande préoccupation : l’exode des jeunes. « Il faut garder les jeunes et en ramener d’autres quand ils ont terminé leur université. Il faut aussi changer nos mentalités, avoir plus de fierté pour notre communauté », dit-il. « Les parents invitent trop souvent les jeunes à aller dans le Sud et ils ne reviennent jamais, même s’ils sont nostalgiques de leur vie dans le Nord », renchérit-il.
- Le Nord doit parler d’une seule voix. « Le Nord doit travailler ensemble. Kapuskasing, Moonbeam, Val Rita et les autres doivent être main dans la main, sinon ça ne marchera pas. On doit se vendre unis à Toronto. »
- Un conseil municipal qui s’entend. « Il faut avoir des gens au conseil qui veulent travailler ensemble. Le conseil sortant, ça a mal été et ça nous a tués. »
Ron St-Aubin rêve d’une nouvelle « Ville modèle »
« Je veux de la transparence, que les décisions se prennent ouvertement, pas en huis clos. Je serai jugé là-dessus. Je n’ai pas d’agenda personnel à faire avancer, je ne vais pas donner des jobines à mes chums », affirme Ron St-Aubin, lorsqu’invité à parler de ses priorités s’il est élu à la tête de la Ville.
Il affirme qu’il adoptera un plan d’infrastructures pour améliorer l’état des routes, notamment. « Je veux revoir et visiter certaines obligations contractuelles de la Ville concernant la ferme expérimentale et le cannabis », ajoute-t-il. Il y a quelques mois, Kapuskasing a annoncé qu’elle accueillerait une nouvelle entreprise spécialisée dans la production de marijuana.
Ron St-Aubin se présente comme le candidat le plus expérimenté. « J’ai 75 ans. J’ai travaillé 32 ans comme directeur des finances du Conseil catholique de Kapuskasing, puis 15 ans comme agent d’immeuble. Je suis à l’aise avec la gestion de budgets de plusieurs millions de dollars », dit-il.
- Redevenir la « Ville modèle du Nord ». « On adoptait auparavant le surnom de ville modèle du Nord. On a baissé dans l’échelle. Il faut embellir certaines choses et qu’on soit plus fiers. »
- Avoir une épicerie de plus. « Là, on en a juste une. Je vais essayer très fort pour en avoir une autre. »
La lutte électorale s’annonce également serrée pour les postes de conseillers. 15 candidats se présentent pour les six postes de conseillers disponibles à Kapuskasing.