À Ottawa, les yeux des partisans rivés sur la Coupe du monde de soccer
OTTAWA – Que ce soit ici ou ailleurs, le soccer garde son pouvoir rassembleur et ravive un sentiment patriotique. Malgré les appels au boycott de cette Coupe du monde aux multiples controverses, qui a débuté ce dimanche au Qatar, certains partisans suivront avec assiduité les matchs de leur équipe nationale.
Younes Dafrallah, qui habite à Ottawa, suivra avec attention l’équipe du Maroc. « J’ai grandi au Maroc dans une ville qui respire le foot et j’ai toujours soutenu mon équipe locale et automatiquement l’équipe nationale. »
Tout comme Younes Dafrallah, le foot a fait partie de la vie d’Innocent Ngenzi, et ce dès son enfance. Le Canadien se dit fier que son pays fasse partie de la compétition. « Ça fait 36 ans que le Canada n’a pas joué durant la Coupe du monde », rappelle-t-il avec un soupir de soulagement non dissimulé.
Jean-Daniel Giraud, lui, apportera quant à lui son soutien à l’équipe de France. Comme tout adulateur qui se respecte, M. Giraud jouait aussi au soccer dans sa région parisienne, avant qu’il n’immigre au Canada. Il se rappelle que le soccer était le créateur de lien social dans son quartier. « On vivait dans un quartier difficile, alors le foot a joué un rôle très important. Pour certains, ça nous a permis de sortir du quartier. »
Une fierté de représenter son pays
« Ce n’est pas facile d’être fier français, c’est parfois vu comme du nationalisme en France, alors c’est plus facile à Ottawa, d’autant plus avec la Coupe du monde », pense Jean-Daniel Giraud.
Younes Dafrallah est fier d’être marocain et de soutenir son équipe. « Je joue au foot, mon enfant aussi. Je consomme le foot matin, midi et soir », clame-t-il avec joie. Même en étant en Ontario, cela ne l’empêchera pas de soutenir son pays natal.
« C’est quelque chose de spécial de voir jouer le Canada et simplement de voir le drapeau dans la liste des pays », se ravit pour sa part Innocent Ngenzi. « Beaucoup de gens pensent qu’il n’y a pas d’histoire du football dans notre pays. Alors, oui, l’Europe et l’Amérique du Sud ont une grande histoire du foot, mais notre histoire à nous est dynamique et jeune à l’image de notre équipe. »
« Notre équipe de foot représente vraiment la diversité du Canada et représente son histoire. »
Aujourd’hui, M. Ngenzi qui répond au nom de scène Don Hatali, écrit et chante sur le thème du football. Il s’inspire du foot dans sa musique et a déjà réalisé trois tubes, dont Play for Canada pour cette Coupe du monde avec le rappeur Raleal, de son vrai nom Matthew Carter.
Tout le monde a une chance
L’équipe du Maroc aurait toutes ses chances pour Younes Dafrallah. « Je considère qu’on a toujours eu une bonne équipe, nous avons un nouvel entraîneur et les gens sont assez optimistes avec lui. »
Pour l’admirateur, les tirages au sort n’ont pas été cléments puisque le Maroc a été sélectionné face à la Belgique et la Croatie qui ont été respectivement demi-finaliste et finaliste en 2018.
Innocent Ngenzi pense à son tour que l’équipe nationale du Canada pourrait bien étonner les amateurs de ballon rond.
D’ailleurs, la présence du Canada ravit les supporters de la France et du Maroc. Jean-Daniel Giraud admet aussi que sa deuxième équipe de cœur est le Canada. Quant à Younes Dafrallah, il accordera une attention particulière quand le Maroc et le Canada s’affronteront. Ils entretiennent tous, le rêve secret de voir leur équipe affronter une légende du foot, l’Argentine et leur ballon d’or : Lionel Messi.
C’est assez tôt en journée que les partisans de soccer en Ontario vont pouvoir visionner les matchs de la Coupe du monde, décalage horaire avec le Qatar oblige. Pour son premier match, le Canada affrontera la Belgique dès mercredi 23 novembre.