Le premier ministre réélu de la Saskatchewan, Scott Moe, s'adresse aux médias après que son parti a remporté un gouvernement majoritaire aux élections provinciales, à Shellbrook, en Saskatchewan. le mardi 29 octobre 2024. LA PRESSE CANADIENNE/Liam Richards
Le premier ministre réélu de la Saskatchewan, Scott Moe, s'adresse aux médias après que son parti a remporté un gouvernement majoritaire aux élections provinciales, à Shellbrook, en Saskatchewan. le mardi 29 octobre 2024. LA PRESSE CANADIENNE/Liam Richards

REGINA – Avec une première députée fransaskoise en 40 ans et une ministre aux Affaires francophones en moins, la réélection de Scott Moe du Parti saskatchewanais lundi pour un cinquième mandat amène quand même des changements à travers le statu quo gouvernemental pour les Fransaskois.

Lundi, Scott Moe a vu son parti récolter une cinquième majorité de suite, lui qui avait succédé comme chef à Brad Wall en 2018. Toutefois, les sièges que détenait le Parti saskatchewanais avant lundi soir, soit 43, ont fondu à 35, selon les plus récents résultats d’Élections Saskatchewan. 

« Notre équipe a entendu votre message », a déclaré Scott Moe, s’adressant aux habitants de la province qui n’ont pas voté pour lui ainsi qu’à ceux dont il a perdu le soutien lors des élections précédentes. « Nous devons faire mieux, et nous le ferons très certainement. »

De leur côté, les néo-démocrates auraient bondi de 14 à 26 sièges. La majorité nécessaire est de 31 sièges à l’Assemblée législative de la Saskatchewan. Le NPD a raflé l’ensemble des sièges dans les deux grands centres de la province, Regina et Saskatoon, alors que le parti de Scott Moe a remporté le restant de la province, excepté deux circonscriptions dans le nord.

« Nous n’avons peut-être pas franchi la ligne d’arrivée ce soir mais, mes amis, nous avons changé le paysage de cette province », a affirmé dans son discours lundi soir la leader néo-démocrate, Carla Beck.

Jacqueline Roy, pour le nouveau Parti démocratique de la Saskatchewan (NPD), est devenue la première Fransaskoise à faire son entrée à l’Assemblée législative à la suite de son élection dans Regina Nord-Est depuis Louise Simard, aussi au NPD entre 1986 et 1996.

« C’est évidemment quelqu’un qui connaît notre histoire et nos traditions. Donc évidemment, on va l’encourager à utiliser la langue de Molière dans la législature et pousser l’agenda francophone. Ça ajoute à l’histoire de notre communauté et on va continuer à bâtir là-dessus », salue le président de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) Denis Simard.

Toutefois, pour l’ACF, la ministre désignée aux Affaires francophones et à la Culture, Laura Ross, a perdu son siège dans Regina Rochdale, en plus des ministres de la Justice, Bronwyn Eyre et des Services sociaux, Gene Makowsky.

« C’est clair qu’hier soir, avec beaucoup de ministres qui ont été basculés, ça signifie que l’ACF et la communauté vont devoir renouer des liens et créer de nouvelles relations avec les nouveaux ministres. Ce nouveau cycle de personnes offre l ‘occasion d’être là dès le début », affirme Denis Simard.

Denis Simard est le président de l'ACF. Gracieuseté
Denis Simard, président de l’ACF. Gracieuseté

Le dossier des infrastructures scolaires se retrouve au haut de la liste pour la communauté fransaskoise, qui bénéficie actuellement de 15 écoles, un nombre insuffisant, soutient M. Simard.

« On a à peu près 12 000 jeunes considérés comme des ayants droit dans notre province, mais on a seulement des écoles pour 2000 jeunes. Ça nous prend des écoles pour les 10 000 autres, ce qui va être une énorme conversation. »

Dans les dernières années, dans le cadre d’une entente avec le gouvernement Moe, les Fransaskois ont réussi à obtenir la construction de trois nouvelles écoles. Par le passé, ils devaient se contenter d’anciennes écoles anglophones reconverties.

« Habituellement, ça prenait 10-15 ans avant qu’il y ait une nouvelle école qui était annoncée. Là, on en a eu trois dans une période de six ans. On va vouloir accélérer là-dessus (…) Peut-être qu’on peut aller en chercher cinq (écoles) dans les prochains cinq à six ans. C’est un objectif qu’on se donne », lance le président de l’organisme fransaskois.

Un autre dossier pointe le bout du nez : agir pour que les francophones au sein du système de santé comme les médecins pour qu’ils soient mieux connues par la population fransaskoise afin que celle-ci puisse avoir accès à des soins dans sa langue. 

« On a très très peu de services, bien que des gens dans le système de santé peuvent parler en français, mais ils sont rarement identifiés. On a d’énormes besoins de ce côté-là », lance-t-il.