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Une Sudburoise devient la première femme responsable du sauvetage minier de l’Ontario

April Belecque a été bénévole au sein de l'organisme de sauvetage provincial pendant dix ans avant sa nomination. Gracieuseté d'Ontario Mine Rescue

KIRKLAND LAKE – Originaire de Chelmsford, dans le Grand Sudbury, April Belecque devient la première femme responsable du sauvetage minier de la province. Une nomination historique dans un milieu où les femmes sont encore rares, surtout à des postes de direction.

Lorsqu’elle a appris sa nomination, April Belecque avoue avoir été surprise : « C’était un poste très recherché, et je savais qu’il y avait d’autres candidats avec plus d’expérience. »

Celle-ci a été promue dans le district de Kirkland Lake, mais devient la seule femme à occuper ce poste au sein de l’organisme qui supervise les opérations de sauvetage minier à l’échelle de la province depuis 1929. Il compte également une quinzaine d’autres agents et quelques 900 bénévoles.

Aux yeux de celle qui a fait des études en géologie avant de se tourner vers le secteur minier, ce choix envoie un signal important.

« Ce n’est pas parce que je suis une femme que j’ai été choisie. Mais c’est une bonne représentation de nos volontaires, car il y a déjà des femmes parmi eux. C’est logique d’avoir aussi une femme dans un poste de direction. »

April Belecque donnant des instructions aux bénévoles d’Agnico Eagle Mine Rescue. Photo : gracieuseté d’Ontario Mine Rescue

Celles qui travaillent sous terre ou qui participent aux équipes de sauvetage minier demeurent encore très peu nombreuses, une réalité qu’April Belecque observe elle-même sur le terrain : « J’espère que ça encouragera d’autres femmes. Je ne suis pas une fille ultra sportive ou très girly, je suis entre les deux. Et ça montre que ce métier est accessible à toutes. »

Les femmes représentent actuellement environ 15 % de la main-d’œuvre dans le secteur minier au Canada. Parmi elles, la majorité occupent encore des postes en ressources humaines, en administration ou en finance.

De plus en plus de femmes commencent dans le secteur mais quittent tôt, dit constater la jeune maman, notamment à cause des contraintes du travail en région éloignée et de la conciliation famille-travail.

Mme Belecque est mère de deux enfants en bas âge. Gracieuseté d’Ontario Mine Rescue

Culture de solidarité

Le poste de responsable du sauvetage minier est crucial dans le fonctionnement du Sauvetage minier ontarien, un réseau coordonné par Workplace Safety North et chargé d’intervenir lors de situations d’urgence dans les mines : incendies, effondrements, sauvetages en espaces clos, incidents chimiques, ou encore sinistres souterrains.

En tant qu’agente responsable du district de Kirkland Lake, April Belecque supervise l’entraînement de dizaines de secouristes, veille à leur préparation en tout temps, et joue un rôle clé lors d’interventions d’envergure.

Et si elle devait résumer les qualités nécessaires dans son métier? « Le travail d’équipe. Savoir collaborer, écouter, apprendre. Et vouloir aider, même quand on ne sait pas encore comment. »

Ce désir d’aider remonte à ses débuts dans l’industrie : « J’ai tout de suite aimé l’ambiance familiale. On se connaît tous. C’est un milieu tissé serré, où on veut prendre soin les uns des autres. »

Une culture qu’elle relie directement à ses racines nord-ontariennes : « J’ai grandi à Chelmsford, étudié à Sudbury, puis j’ai travaillé à Red Lake, à Kirkland Lake… toujours dans des petites villes. Ça m’a appris à compter sur les gens autour de moi. Et le sauvetage minier, c’est exactement ça. »

April Belecque a été bénévole pendant dix ans avant d’obtenir ce poste. Photo : gracieuseté d’Ontario Mine Rescue

Un secteur en évolution

Au fil des années, celle qui compte 15 années d’expérience dans le secteur minier a vu l’industrie évoluer. « Il y a une volonté d’éloigner les gens des dangers. On utilise de plus en plus d’équipements contrôlés à distance, pour limiter les contacts directs avec les machines lourdes. C’est une grande avancée pour la sécurité. »

Selon April Belecque, le district de sauvetage minier du Nord-Est est en pleine expansion, avec des mines existantes qui prennent de l’ampleur et de nouveaux projets en développement.

Cette croissance entraîne un besoin accru de volontaires, et par conséquent, une hausse de la demande en formation spécialisée.

En outre, le rôle d’agent de sauvetage s’est élargi tout comme les possibilités de recrutement des bénévoles : « On développe maintenant des formations pour les urgences en surface, les incendies, les matières dangereuses… Ça nous permet d’atteindre des profils différents, qu’on ne ciblait pas avant. »