Spécialiste du départ groupé, Ivanie Blondin affrontera de nouveau les meilleures Néerlandaises lors de la prochaine étape de Coupe du monde. Photo : Dave Holland / Patinage de vitesses Canada
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Ivanie Blondin : « L’essentiel, c’est d’arriver aux Jeux olympiques à mon pic »

Spécialiste du départ groupé, Ivanie Blondin affrontera de nouveau les meilleures Néerlandaises lors de la prochaine étape de Coupe du monde. Photo : Dave Holland / Patinage de vitesses Canada
Ivanie Blondin (helmet #5) and Valerie Maltais (helmet #2) skate in the mass start womens during the ISU Speed Skating World Cup #2 at the Olympic Oval in Calgary, Alberta on November 23, 2025. (Photo: Dave Holland/Speed Skating Canada)

[ENTREVUE EXPRESS]

QUI :

Ivanie Blondin est l’une des athlètes franco-ontariennes les plus accomplies en patinage de vitesse. Multiple médaillée olympique et spécialiste du départ groupé, elle forme avec Valérie Maltais et Isabelle Weidemann l’un des trios les plus redoutables au monde en poursuite par équipe. À 35 ans, l’Ottavienne reste une référence internationale tant pour sa puissance que pour son expérience.

LE CONTEXTE :

La saison 2025–2026, qui mène aux Jeux olympiques d’hiver, a débuté depuis quelques semaines. Après deux premières étapes de Coupe du monde, dont une à Calgary, où Blondin a remporté le départ groupé devant les siens, l’équipe canadienne se tourne maintenant vers la prochaine manche aux Pays-Bas. Cette étape est toujours particulière : c’est le pays du patinage, l’arène des foules les plus intenses, mais aussi le terrain de sa grande rivale au sprint final, la Néerlandaise Marijke Groenewoud.

L’ENJEU :

À l’approche de la troisième compétition de la saison, Ivanie Blondin doit gérer son pic de forme, ajuster son programme et conserver l’élan acquis lors des premières étapes. L’étape aux Pays-Bas, disputée sur la glace de sa principale adversaire sur le départ groupé, s’annonce comme une étape importante de sa préparation en vue des Jeux olympiques.

« Comment résumez-vous votre début de saison?

En poursuite, nous sommes vraiment très contentes d’être de retour en force. L’an dernier, les Coupes du monde ne s’étaient pas très bien déroulées et, même si nous étions montées sur le podium aux Mondiaux, nous savions qu’il restait du travail. Cet été, nous avons fait trois camps d’entraînement consacrés à la poursuite, et les temps réalisés entre Calgary et Salt Lake montrent que ce travail-là porte déjà ses fruits.

En individuel, sur 3000 m comme sur 1500 m, ce n’est ni excellent ni mauvais. C’est volontaire : je ne cherche pas à être à mon meilleur en début de saison. On s’entraîne plus fort que les années précédentes, parce que le vrai objectif, c’est d’être au pic de forme aux Jeux olympiques, pas en Coupe du monde.

En année olympique, comment gère-t-on le pic de forme?

Si l’on atteint son pic trop tôt dans la saison, c’est très difficile de revenir. Ça m’est déjà arrivé : j’avais piqué dès la première ou la deuxième Coupe du monde, et la suite avait été un véritable ‘dégât total’. C’est pour éviter ça que, cette année, on s’entraîne plus fort dès le début. Même si ça donne des résultats un peu moyens ou irréguliers, l’objectif est ailleurs. Ce qui compte, c’est de rester concentrée sur le processus pour garder le moral et arriver au meilleur moment aux Jeux olympiques.

Votre victoire à Calgary en départ groupé vous a-t-elle rassurée après la mésaventure à Salt Lake City?

Oui, beaucoup. À Salt Lake City, ça ne s’était pas très bien passé. Les officiels avaient compté quinze tours au lieu de seize, ce qui avait donné un résultat un peu tronqué. Gagner ensuite à Calgary, en départ groupé, devant ma famille, ça m’a vraiment rassurée. Je savais que j’avais cette course-là dans les jambes. Le départ groupé est très naturel pour moi. Je sens bien la course et je suis capable de sprinter fort à la fin. Pouvoir prouver mes forces, et le faire à la maison pour sûrement une dernière fois, c’était important après Salt Lake.

On sent que le départ groupé devient de plus en plus tactique. Qu’est-ce qui change?

Il y a davantage de patineuses capables de lancer des attaques, voire de vraies tentatives d’échappée. On voit aussi plus de collaborations entre certains pays. On remarque que ça se parle avant les courses, et on sait déjà que certaines vont travailler ensemble. Il faut garder un œil sur elles.

Pour le sprint final, on dirait que nous ne sommes encore que deux, Marijke (Groenewoud) et moi, à pouvoir sprinter vraiment fort. Derrière, le niveau baisse un peu en vitesse pure, mais il y a plus de mouvements durant la course. Ça rend les départs groupés plus imprévisibles et, au fond, encore plus excitants.

Le Canada signe un début de saison solide en poursuite par équipe, une épreuve qui pourrait peser lourd dans les résultats olympiques. Photo : Dave Holland / Patinage de vitesse Canada

Revenons à la poursuite par équipe. Les excellentes performances individuelles de Valérie Maltais ont-elles un gros impact sur vos bonnes performances collectives?

Depuis quelques années, on voyait qu’elle se rapprochait du podium. L’an dernier, elle avait obtenu une ou deux médailles, notamment au 3000 m. Et cette saison, elle est déjà montée deux fois de suite sur le podium dans cette distance. En poursuite, elle est toujours là, solide, souvent juste derrière Isabelle. Elle est vraiment forte en ce moment, et ça fait du bien à toute l’équipe. Ça rehausse le niveau et ça garde le moral plus haut.

Quels sont vos objectifs pour l’étape de Coupe du monde aux Pays-Bas cette fin de semaine?

J’aimerais faire un meilleur résultat au 5000 m. Le groupe A compte douze patineuses et j’en fais partie, donc je me sens confiante. Sur 1500 m, j’aimerais me rapprocher davantage du podium. Et pour le départ groupé, c’est simple : on donne toujours 100 %.

Il n’y a pas de poursuite par équipe cette fin de semaine, mais je vais prendre part au sprint par équipes. C’est une épreuve un peu plus pour le plaisir. Elle ne figure pas au programme olympique, mais on vise quand même le podium.

En année olympique, est-il difficile de ne pas penser constamment aux Jeux?

Avec l’expérience, beaucoup moins. Je ne pense plus autant aux Jeux qu’avant. Je préfère me concentrer sur ce qui arrive tout de suite, sur les étapes qui se présentent les unes après les autres. C’est la meilleure façon d’arriver prête au bon moment.

Pour terminer, on sait que vous êtes toujours engagée sur un grand nombre d’épreuves, pour les Jeux olympiques, allez-vous adapter votre programme de courses?

Oui. J’ai retiré le 1000 m de mon calendrier. Le 5000 m, je vais le faire seulement pour les points (en Coupe du monde). Aux Jeux, je vais me concentrer sur le 1500 m, le 3000 m, le départ groupé et la poursuite par équipe. C’est déjà beaucoup de courses dans une période de deux semaines. C’est suffisant. »